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Manifestation européenne des cheminots jeudi à Paris
Quelque 25.000 cheminots, de source syndicale, venus de toute l’Union européenne sont attendus jeudi à Paris pour une manifestation contre la "déréglementation du système ferroviaire" dans l’UE, en clair les conséquences de l’ouverture à la concurrence.
Aucun préavis national de grève n’a été déposé à la SNCF pour cette journée de mobilisation. Le cortège partira à la mi-journée de la place de la Bastille pour un défilé jusqu’aux abords de la gare Montparnasse où se trouve le siège de la SNCF.
C’est la section ferroviaire de la Fédération européenne des transports (ETF) qui est à l’origine de cette mobilisation. Côté français, six fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA et FGAAC) appellent à participer à cette manifestation organisée à Paris, la France assurant actuellement la présidence de l’UE.
La CGT-cheminots annonce la présence de manifestants venus de Belgique, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Hongrie, Norvège, Russie, Portugal, Espagne, Luxembourg ou encore d’Italie. Une délégation des manifestants sera reçue jeudi dans la matinée par le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau.
"C’est quelque chose qui a été préparé de longue date. C’est surtout un rassemblement contre les dérives éventuelles de la déréglementation des chemins de fer, une volonté de cadrer les ouvertures à la concurrence et de combattre le moins disant social", a précisé mercredi à l’Associated Press le secrétaire général de la fédération CFDT des cheminots, Arnaud Morvan.
"Près de 20 ans après les premières directives sur les chemins de fer, les constatations ne manquent pas : désintégration des systèmes ferroviaires nationaux, déstructuration des entreprises historiques, remise en cause des fondamentaux de la production ferroviaire comme la sécurité, attaques contre les cheminots et leurs garanties collectives, externalisations", écrivent les syndicats dans un communiqué commun.
Ils estiment en revanche que "les conséquences économiques et en terme de service public (...) sont loin d’afficher une réussite exemplaire" et entendent avec ce défilé "mettre sous pression le patronat du ferroviaire, les instances européennes et les gouvernements".
"Les cheminots actifs et retraités veulent dire stop à la politique de libéralisation du ferroviaire qui n’a, depuis sa mise en oeuvre, aucunement fait preuve de sa pertinence et se son efficacité", déclare la fédération CGT des cheminots, premier syndicat de la SNCF, dans un communiqué diffusé mercredi.
"Dans un contexte rendu difficile par les conséquences des choix politiques opérés par les libéraux à travers le monde, des mobilisations doivent permettre de gagner d’autres choix, notamment pour le ferroviaire", ajoute l’organisation syndicale.
Cette manifestation aura lieu après une grève bien suivie chez les conducteurs de trains, le 6 novembre dernier, contre une modification du temps de travail des cheminots du fret qui se porteraient volontaires pour travailler en dehors de leurs règles statutaires. AP