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Sur la manifestation anti-EPR de Janvier 2007
L’EPR est la version moderne, en particulier plus sûre, des réacteurs RP actuels :
- ne pas faire des EPR pour remplacer les réacteurs actuels qui arrivent en fin de vie, signifie devoir prolonger la vie de réacteurs dépassés,
- La solution EPR c’est aussi la limitation quasi totale de rejet C02 pour une énergie électrique importante et fiable,
- c’est donc une solution pour développer le ferroutage et plus généralement les transports à motricité électrique.
- Ne pas faire EPR, c’est obligatoirement avoir recours au charbon, au pétrole et au gaz. C’est à dire alourdir la facture énergétique nationale et augmenter la pollution et les rejets CO2,
- Ne pas faire EPR c’est contribuer à la liquidation de notre Industrie à haute technologie, jeter à la poubelle de lourds et coûteux efforts de recherche qui ont donné à la France une position de pointe (y compris pour le traitement des déchets et le démantèlement) dans un domaine qui va se développer dans le monde entier,
- donc vouloir empêcher la réalisation de l’EPR c’est porter un nouveau coup à l’emploi et plus encore à la France.
- Le système ultralibéral ne veut pas du nucléaire, c’est une constante dans tous les pays européens livrés au néo libéralisme : Allemagne, Italie, Espagne, GB, France ..,
– manifester contre l’EPR c’est donc soutenir ce système qui préfère spéculer sur les hydrocarbures, le gaz..
Lorsque le déclin de notre pays sera irréversible, avec le recul de notre économie, la déroute totale de notre Industrie et même celle de notre Agriculture actuellement à peine bénéficiaire dans la balance commerciale, la France pleurera ses acquis sociaux et, plus généralement, son rang des années 70 où, précisément, un grand programme nucléaire civil avait été lancé.
Messages
1. A propos des manifs anti-EPR, 6 janvier 2007, 00:14
BON.
Je vais tacher de ne pas être modéré par le modérateur.
Je vais garder mon calme et réagir sans haine.
Après avoir apporté son soutien sans réserve à Robert Redecker, Jean-Marie Berniolles nous offre un éloge de l’énergie atomique comme seul espoir de l’humanité.
C’est semble-t-il sa nature d’être du côté des choses explosives.
En tant qu’opposant et signataire de la pétition européenne contre les centrales nucléaires (*), j’émet quelques objections à cet enthousiasme forcené.
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L’EPR est la version moderne, en particulier plus sûre, des réacteurs RP actuels
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Vous être trop fort pour décider de la fiabilité d’une technologie qui n’a pas encore été mise en place.
Une technologie plus moderne n’est pas forcément plus sûre.
Regardez par exemple la technologie automobile.
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ne pas faire des EPR pour remplacer les réacteurs actuels qui arrivent en fin de vie, signifie devoir prolonger la vie de réacteurs dépassés"
Surtout si aucune politique volontaire n’est mise en place pour introduire des technologies non polluantes, et qu’on considère que le nucléaire est la seule alternative à l’energie fossile.
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La solution EPR c’est aussi la limitation quasi totale de rejet C02 pour une énergie électrique importante et fiable,
c’est donc une solution pour développer le ferroutage et plus généralement les transports à motricité électrique.
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Je suis désolé, monsieur, depuis plus de 40 ans que l’energie nucléaire a été introduite pour produire du courant, ce sont les transports routiers qui ont connus la plus forte progression.
En réalité, le développement du réseau férré ne pourra être fait qu’en renonçant à une politique de profit.
Or, la production d’électricité par le nucléaire est très rentable à vendre aux abonnés, comme une
rente éternelle, alors que le développement du réseau routier demande des investissements.
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Ne pas faire EPR c’est contribuer à la liquidation de notre Industrie à haute technologie, jeter à la
poubelle de lourds et coûteux efforts de recherche qui ont donné à la France une position de pointe (y compris pour le traitement des déchets et le démantèlement) dans un domaine qui va se développer dans le monde entier"
En ce qui concerne le traitement des déchets, je pense que vous ne devez pas avoir beaucoup de supporters.
Une question ; habitez-vous près d’une zone de retraitement des déchets nucléaire ?
Vous faites parti des gens qui pensent sincèrement que rien n’est cancérigène, ni dans les radiations ni dans les produits chimiques.
Quelques scientifiques sérieux et indépendants pensent autrement.
Ensuite, cet argent uniquement consacré à la recherche nucléaire permet surtout à une menclatura de rester au pouvoir.
Dans la même logique, Bush pourra vous convaincre que l’abandon du pétrole serait un desastre pour le peuple américain.
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donc vouloir empêcher la réalisation de l’EPR c’est porter un nouveau coup à l’emploi et plus encore à la France."
Je vois je vois.
Les anti-nucléaires sont responsables du chomage ...
mais voir le point 3/ , pourquoi cette technologie si miraculeuse n’a pas permis le plein emploi depuis le temps qu’elle est mise en oeuvre, alors que certains pays utilisant le pétrole sont mieux loti dans le domaine de l’emploi ?
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Le système ultralibéral ne veut pas du nucléaire, c’est une constante dans tous les pays européens livrés au néo libéralisme : Allemagne, Italie, Espagne, GB, France
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Je n’ai jamais entendu Sarkosy ou Madellin dire quoi que ce soit contre le nucléaire.
Et que dite vous de la Norvège ?
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manifester contre l’EPR c’est donc soutenir ce système qui préfère spéculer sur les hydrocarbures, le gaz
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Bon cela fait trois fois que vous répétez que seuls les méchants sont contre l’énergie atomique.
je ne pense pas que tous les militants anti-nucléaire soient des boursicoteurs.
En revanche, la direction d’Areva ne me semble pas être constituée que de radicaux de gauche non plus.
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Lorsque le déclin de notre pays sera irréversible, avec le recul de notre économie, la déroute totale de notre Industrie et même celle de notre Agriculture actuellement à peine bénéficiaire dans la balance commerciale, la France pleurera ses acquis sociaux et, plus généralement, son rang des années 70 où, précisément, un grand programme nucléaire civil avait été lancé.
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Et depuis les années 70, ce qui c’est passé, c’est que la crise du pétrole a toucher tous les secteurs.
Les profiteurs de l’energie atomique sont les dirigeants de ce monopole d’état capitaliste.
Quand à votre discours sur le déclin , il ressemble beaucoup à celui du leader du FN.
Moi je préfère voir l’avenir de manière moins sectairement scientiste.
L’usage des forces naturelles telles que le vent ou les rayons solaires vont faire l’objet de recherches partout dans le monde pour obtenir des moyens d’obtenir de l’energie gratuite et totalement non polluante.
partout, sauf en france, où quelques vieux grigous se racrocheront desespérement à leur tas d’argent amassé par l’accumulation des fortunes qu’ils ont entassées en investissant l’argent des contribuables dans une industrie très étroitement liée à l’armement.
Et cela, selon moi, à beaucoup plus le gout non pas de la fin du monde (je n’ai pas la prétention très néo-coloniale qu’après moi le monde n’exitera plus), mais d’une constance c’est vrai typiquement française : le conservatisme.
jean-Yves DENIS.
(*)
http://www.million-against-nuclear.net/index_fr.php
Venez signer aussi.
1. A propos des manifs anti-EPR, 7 janvier 2007, 20:28
Les énergies renouvelables, c’est l’avenir, tout le monde est d’accord là-dessus. Mais en attendant l’avenir, où trouver l’énergie pour fabriquer des panneaux solaires et des matériaux de construction à haute qualité écologique, faire fonctionner les pompes à chaleur et les transports en commun et assurer un confort minimum à tout un chacun ?
La question s’est posée il y a quelques décennies à nos voisins allemands. Les fournisseurs d’électricité y ont imposé la solution la plus rentable (pour eux) : construire de puissantes centrales à charbon prés de nouveaux sites d’extraction à ciel ouvert, avec des subsides justifiés par les créations d’emploi. L’état a aussi investi dans le développement des éoliennes. Il y en a beaucoup, quoique ça ne fournisse que 4% des besoins, mais ça fait bien dans le paysage et ça donne aux écolos l’impression d’avoir vaincu le nucléaire- non merci. En plus c’est une technologie bien au point qui s’exporte même dans les pays qui n’en ont pas vraiment besoin, comme la France.
Quelques années plus tard on s’aperçoit que l’Allemagne est le plus gros producteur de CO2 en Europe. 500 Millions de tonnes par an de déchets impossibles à retraiter, en violation des accords de Kyoto. Sommés de réduire ces émissions sans produire moins, les électriciens allemands proposent d’augmenter la durée de vie des quelques centrales nucléaires encore en fonctionnement. Evidemment ça remet à plus tard la sortie du nucléaire, mais ça leur permet de gagner encore un peu d’argent avec des installations déjà amorties et ça remet à plus tard leur coûteux démantèlement. Parce qu’évidemment ils ont aussi des parts dans le nucléaire. Dans ce monde –là, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
En 1973 en France, c’est une industrie nucléaire en pleine expansion(CEA, Framatome) qui l’a emporté sur les charbonniers, pétroliers et gaziers pour l’approvisionnement d’EDF, nationalisée à l’époque. Actuellement, la part du nucléaire dans le parc de production électrique est peut-être excessive, mais elle nous assure pour l’instant un maximum d’indépendance énergétique- c’était le but recherché- et fait de notre pays un parangon de vertu écologique par rapport à nos voisins, effet de serre aidant.
Qu’en sera-t-il dans une quinzaine d’années, quand nos réacteurs de 2ème génération seront à bout de course ? Aura-t-on fait assez d’économies d’énergie et mis en route assez de centrales à énergie renouvelable ? Il est permis d’en douter. Pour assurer la continuité il faudra bien quelques réacteurs de 3ème génération. dont l’EPR est l’exemple de démonstration européen, face à l’AP1000 de Westinghouse dont la Chine vient d’acheter quelques exemplaires sur plans.
De Messmer à Villepin, aucun gouvernement français, y compris le gouvernement de gauche plurielle sous Lionel Jospin n’a arrêté le programme électronucléaire. Le prochain gouvernement peut-il se permettre de répéter l’erreur de la coalition rouge-verte en Allemagne ? Si vous y croyez, allez manifester contre l’EPR le 17 Mars dans la ville de votre choix. Comme dit Jeanne Chéral, ça ne sert à rien, mais au moins ça dégourdit.
2. A propos des manifs anti-EPR, 7 janvier 2007, 20:57
Totalement en accord avec Monsieur J-M Berniolles :
– Je pense que le combat contre les changements climatiques est la priorité des priorités.
– Une période intermédiaire basée sur le développement de l’électronucléaire (et l’EPR) est indispensable.
– Dans une phase ultérieure, le développement de l’énergie de fusion remplacera celle dégagée actuellement par la fission.
– La diversification des sources d’énergie, en fonction des configurations à servir (questions d’échelles) et en fonction des possibilités locales doit être également sérieusement soutenue en étant extrêmement vigilants sur la limitation drastique des émissions de CO2.
L’intégrisme soiut disant écologiste contre le nucléaire est absolument scandaleux compte tenu du danger imminent et de l’ampleur des bouleversements en cours.
Jean-Jacques POIGNANT,
Ancien Secrétaire général du MNLE
– Mouvement National de Lutte pour l’Environnement -
(début des années 1990).
3. A propos des manifs anti-EPR, 8 janvier 2007, 11:00
un article plein de bon sens ca fait plaisir.
4. A propos des manifs anti-EPR, 10 janvier 2007, 05:33
Tout d’abord, quelques données pour rééquilibrer cette description d’un avenir nucléaire radieux :
J’ai lu il y a peu, que la France devait négocier avec l’Union Européenne pour une hausse de ses émissions de carbone car elle ne remplit apparemment pas ses objectifs dans ce domaine.
J’ai lu aussi qu’actuellement, il y a une explosion de créations de start-up aux U.S.A. particulièrement en Californie, dont l’activité concerne les énergies renouvelables ce qui prouve que ce secteur est au moins autant porteur du point de vue technologie de pointe que l’industrie nucléaire.
Le seul à vouloir relancer le nucléaire aux U.S.A. est Bush, sacrée référence !
Tony Blair, également pro nucléaire comme son ami susnommé, a commandé une étude à une commission parlementaire intergroupe (droite et gauche réunies) sur l’opportunité de relancer le nucléaire pour remplacer les centrales vieillissantes. Le rapport remis au premier ministre de sa gracieuse Majesté commence par une évaluation du coût du démantèlement (100 milliards d’€ pour 20 réacteurs... Faire le calcul pour 58 réacteur Français, sachant qu’EDF n’a plus un sous en caisse pour ce budget ) et de conclure qu’une politique énergétique digne de ce nom doit s’appuyer en priorité sur les économies d’énergies d’énergie, l’efficacité énergétique, et sur le développement des énergies renouvelables.
Quant à l’argument des gaz à effet de serre il a été balayé par ce même rapport au motif que le plus gros pollueur est le secteur des transports et que le nucléaire aurait un impact marginal sur ce problème tout en rajoutant les contraintes et complications propres à cette industrie.
Espérons que M. Blair écoutera mieux les conseils de ses députés qu’il n’a entendu les cris de son peuple au moment de la guerre du golfe.
Concernant l’emploi, les chiffres que je peux vous donner concernent l’Allemagne. Ils nous ont été communiqués par un responsable syndical d’ATTAC – Allemagne : 150000 emplois pour les énergies renouvelables et 40000 pour le nucléaire pour une production équivalente. (En volume, l’électricité renouvelable a rattrapé la production nucléaire) Les syndicats allemands ne partagent pas l’optimisme de la CGT quant aux perspectives miraculeuses qu’offrirait le nucléaire pour l’emploi.
Enfin je voudrais évoquer un modèle de production énergétique diamétralement opposé au nôtre.
Il s’agit du modèle Danois (encore lui ! !)
Ce pays produit env. 60% de son énergie électrique par le biogaz, et env. 15-20% par l’éolien (chiffres à vérifier) Le Danemark est aussi indépendant que la France pour son électricité et produit plutôt moins de carbone. (En fait, la France est entièrement dépendante de l’uranium qui est importé).
Mais ce modèle se distingue aussi par l’extrême décentralisation de la production et l’implication des citoyens qui participent activement aux choix énergétiques locaux dans la gestion de régies de production ou de coopératives dont ils sont actionnaires.
Cela m’amène pour conclure à la question du choix de société qu’implique la relance du nucléaire. Car au fond c’est peut-être plus cela qui a divisé les collectifs anti-libéraux que la question des personnes.
Le nucléaire est le fleuron d’une idéologie pas toujours consciente, souvent camouflée : le productivisme qui se cache derrière les beaux mots « croissance » et « développement ».Cette idéologie fait de la production des biens matériels et de l’enrichissement, le but ultime de la société humaine. Elle est partagée par les exploiteurs qui s’enrichissent ce qui est normal, mais aussi par une grande partie de la gauche qui pense que plus de richesses profiteront aussi aux pauvres si l’on sait négocier pour avoir les miettes du gâteau. Cette idéologie qui n’est au fond qu’un désir de puissance et une forme de guerre, ne s’embarrasse pas trop des accidents de parcours dont la liste est infinie.
Georges Marchais disait après l’invasion de l’Afghanistan par les soviétiques et avant Tchernobyl que le bilan de l’URSS était « globalement positif ».On connaît le résultat de ce globalisme ou globalisation. Les citoyens romains plutôt que d’affronter les dures réalités demandaient déjà du pain et des jeux, ils ont eu la dictature, la décadence et la ruine.
La relance du nucléaire permettra peut-être à notre système économique de durer quelques décades. Mais quel héritage laisseront nous à nos descendants pour avoir voulu nous aussi du pain et des jeux ? Je doute qu’ils trouvent cet héritage globalement positif alors qu’ils auront à gérer des poubelles atomiques que l’on ne saura pas plus démanteler qu’on ne sait démanteler aujourd’hui les sous-marins nucléaires de l’ancienne flotte soviétique.