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de Jean-Luc Mélenchon
Dans les jours qui viennent les traits essentiels de la présence de la gauche dans l’élection présidentielle seront dessinés. Depuis dimanche, le ralliement à Ségolène Royal de Jean-Pierre Chevènement après celui du PRG préfigure la centralité absolue de la candidature socialiste. L’impasse de "l’autre gauche", si elle se confirme, la certifierait. Dans ce tableau chacun est bien pleinement responsable de son sort actuel.
Côté socialiste : l’énergie d’une dynamique construite sur le remord du 21 avril s-est nourrie de toutes les révoltes contre la droite. Ensuite, une compétition âpre entre trois personnes et trois lignes a débouché sur une décision claire que personne ne conteste. Côté de "l’autre gauche" c’était l’hésitation. C’est devenu l’impuissance. A présent une débandade pleine de rancoeurs semble s’annoncer. Ici, la contradiction est complète avec l’attente exaspérée d’un ample secteur du peuple de gauche. A l’image de ces milliers de personnes qui se rassemblent dans les meetings de cette gauche, il est à la fois anti libéral et fondamentalement unitaire. Et il est surtout avide d’une recomposition qui lui donne une force politique nouvelle, à l’image de la diversité d’origine de ceux qui le composent. Cependant "l’autre gauche" est, à cette heure, en voie de pulvérisation. Les dégâts impliqueraient toute la gauche. Car si efficace et convaincant que parvienne à devenir ou non le rassemblement qui s’opère autour de Ségolène Royal, qui, pourtant, est prêt à dire qu’il suffira à entraîner la masse profonde de désemparés qui est l’enjeu de cette élection ? Qui, par exemple, est certain que le cancer lepéniste a cessé de ronger les masses populaires que l’arrogance de la droite ne suffit pas à pousser vers l’évanescence de la gauche social-démocrate ?
En réponse à ces questions c-est la thèse en faveur de « l’union dans l’union » que je propose avec un nombre croissant de socialistes inquiets du resserrement de la gauche. Nous avons agi de toutes nos forces, de toutes les façons possibles, pour favoriser l’union de « l’autre gauche ». Nous avons voulu être un trait d’union actif et fraternel. Bien des gauchistes s’en sont contrariés. Les sectaires sont aussi de ce côté, rappelons le. Nous n’avons pas toujours été bien compris par certains de nos camarades socialistes. Beaucoup nous ont regardés avec scepticisme. Ils sourient aujourd’hui. D’autres ont demandé des sanctions contre ce qui leur paraissait être une transgression de l’esprit de parti.
Quoiqu’il en soit, à cette heure, la dynamique se concentre d’un seul côté. De fait, par exemple, la candidature socialiste de Ségolène Royal semble avoir enjambé le oui et le non de gauche quand elle affiche ses alliances. De fait, l’autre gauche ne parvient pas à trouver le moyen de représenter l’arc de force qu’elle incarnait le 29 mai ! Au contraire, le front se fractionne. D’un côté une dynamique, de l’autre côté une dépression. Tout nom proposé dans la machinerie du « double consensus » chère au « collectif national » est déchiqueté avec plus ou moins de délicatesse. Dorénavant les forces politiques constituées sont traitées avec la même brutalité. Absurde ! Quel peut-être la finalité de la violence qui se tourne depuis peu contre les communistes, leur parti ou leurs décisions collectives ? Aucune recomposition de l’autre gauche ne peut se faire sans eux ou contre eux. Dans les conditions actuelles, le Parti Communiste, quelle que soit sa faiblesse électorale, est le lieu de plantation de la force nouvelle. Mais cela non plus ne lui est pas acquis pour toujours.
Pourtant il y a urgence. Car il faut y revenir : en France comme dans le reste de l’Europe et du monde il s’agit de passer à l’invention d’une autre voie à gauche, au delà de la faillite du communisme d’Etat et du naufrage de la social-démocratie dans le social-libéralisme. C-est le raisonnement fondateur de l-association PRS que je préside. Il est proposé à toute la gauche et non aux uns pour nuire aux autres ! Ce n-est pas un prétexte à dispute pour justifier des répartitions de circonscriptions. C-est le constat que je tire de ce que j-observe à ce moment de la mondialisation libérale. Ce diagnostic, je n-ai cessé de le nourrir d-observations de terrain notamment au fil de mes déplacements politiques à l-étranger, dans les forums sociaux européens ou dans l-Amérique latine des révolutions démocratiques. Je l-ai surtout inscrit dans une réalité militante avec mes camarades en allant par exemple faire un meeting à Berlin sur les enseignements du « non » français avec Oskar Lafontaine et les dirigeants du Linkspartei. Ainsi, quand mon nom a été proposé au pire moment de blocage de la réunion place du colonel Fabien samedi, mes camarades qui ont beaucoup donné de leur temps et de leur énergie m’ont pris au mot de mes propres déclarations à ce sujet. Qu’ils s’agissent d’eux, des communistes ou des républicains de gauche qui ont repris cette proposition, je sais qu-aucun n’a voulu proposer autre chose que ce qui allait avec dans leur esprit : commencer concrètement cette construction politique nouvelle.
Trop tôt, trop tard ? La réponse sur ce point aussi dépend de la décision des communistes et de leurs instances ce week-end. Ils ont la clef de ce processus. En toute hypothèse nulle force politique ne peut penser se donner le confort du huis clos. En effet, le nombre à gauche s’intéresse de près à toutes ces constructions dont il est meilleur connaisseur que beaucoup le croient. Mais il le fait dans la limite du raisonnable. Au delà de cette limite, chacun en revient à l’essentiel : comment battre la droite et avec qui ? S’il y a deux propositions gouvernementales solides à gauche, il y aura une compétition dont la dynamique entraînera jusqu’au plus désorienté. Le Pen y perdra. Bayrou y perdra. Sarkozy s-y bloquera. Et donc, toute la gauche y gagnera. Et sinon ? Oui, sinon : quoi ? La vie est si dure pour un si grand nombre ! La logique de l’efficacité politique ne quittera pas les esprits, j’en suis certain Mais trouvera-t-elle son chemin à gauche jusqu’aux urnes ? L-utilité consistera à l-y aider, quoi qu-il en soit.
Messages
1. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 09:12
reste à répondre à une question essentielle : le clivage gauche - droite passe-t-il oui ou non DANS le PS aujourd’hui ?
1. AIDER JL MELENCHON, 15 décembre 2006, 21:53
Non franchement , en tant que syndicaliste SUD, et animateur d’un collectif pour le retrait du projet de loi de "prévention de la délinquance", absence TOTALE du PS ET des socialistes dans les luttes sociales !
2. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 09:17
Masses populaires lepénistes, une légende ?
Il me semble avoir lu quelque part, peut-être sur le site "pénombre" que le vote populaire pour Le Pen est une illusion d’optique lié à la progression de l’abstention dans ces classes sociales.
Cette progression spectaculaire modifie les pourcentages et donnerait lieu à des conclusions erronées (abondamment instrumentalisées par la média-cratie).
Merci à Jean-Luc Mélanchon de vérifier et de préciser ce point qui a beaucoup d’importance, car il démoralise une partie d’entre nous, et garder le moral en ce moment c’est pas de la tarte !
MC
1. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 09:49
Aes
2. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 10:13
Merci pour l’adresse du site. Cette expression des pourcentages par rapport à l’ensemble du corps électoral change la face du monde (du monde électoral bien sûr, mais un peu au delà).
Moi, j’avais pris l’habitude de le faire mentalement par un calcul tout simple :
On multiplie le pourcentage obtenu par celui des votants et on enlève deux zéros.
Cà donne par exemple : 70% de votants, 20% pour Chirac , 14% en réalité.
Et même : 60% de votants, 80% pour Chirac, 48% en réalité (mes chiffres sont fantaisistes pour simplifier le calcul, car je suis bien consciente que les bases du calcul mental le plus élémentaire se sont noyées dans les calculettes. N’y voyez aucune critique, les jeunes sont par ailleurs bien plus futés que nous n’étions).
MC
3. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 11:28
La règle du double consensus : une impasse qui conduit à l’ échec.
De la grande diversité des composantes du collectif national résulte l’ impossibilité
de présenter un(e) candidat(e) qui puisse apparaître comme le plus grand ou le
plus petit rassembleur commun...
Le seule issue, en l’ absence de double consensus : respecter les votes émis par les
collectifs locaux où les communistes sont actuellement majoritaires. Rien n’ est figé.
A l’ avenir, d’ autres sensibilités rejoindront ce mouvement populaire en marche et
la composition des collectifs évoluera en conséquence.
L ’ important : aller de l’ avant et répondre à l’ immense attente du peuple de gauche.
Guy Decoupigny
4. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 13:02
"Ensuite, une compétition âpre entre trois personnes et trois lignes a débouché sur une décision claire que personne ne conteste"
Jean-Luc Mélanchon étant sans doute parmis les derniers socialistes a accepter le résultat de ce vote.
!!!
Si je me souviens bien ses premières réactions après la désignation de Royal n’allaient pas vraiment dans le sens du rassemblement des socialistes derrière Royal !!!
Mais bon il a fini par se rendre à l’évidence... un peu tard cependant...
Jacques Adam
5. AIDER JL MELENCHON, 14 décembre 2006, 21:36
Jean Luc Mélenchon devrait quitter le PS et rejoindre Arlette. Sa place est maintenant dans un parti protestataire.
Voter pous des personnes qui ne veulent pas éxercer le pouvoir est stérile
1. AIDER JL MELENCHON, 17 décembre 2006, 18:07
Le PCF est incontournable, on ne pourra rien changer avec une nébuleuse de micro-organisations sur-représentées venant essentiellement de la région parisienne, qui va à l’encontre du vote majoritaire des collectifs de province...
6. AIDER JL MELENCHON, 18 décembre 2006, 08:20
Bien sur, mais....
Je sais d’içi, (province provinciale à caractères spécifiques déniées par les Jacobins de tout poil) une vraie résistance à la candidature Mélanchon, car entre autre spécificité, il y a la mémoire, la mémoire des déclarations de Mr Mélanchon, semble-t-il assez méprisante vis à vis de ces "désordres géographiques" que sont les langues dites régionales, qu’il semble difficile à Mr Mélanchon d’admettre que le Breton ne se résume pas à baragouinage de serf, et que la Calendrette occitane véhicule une vision du monde bien plus large que le Mistralisme auquel il aimerait la confiner.
Je sais d’içi, Un espoir dans cette Gauche anti libérale, mais de grâce que J.L. Mélanchon parle de nous, moins loin que nous sommes de lui que Berlin et Lafontaine , certes, mais populaires et en masse, je n’ai pas le décompte......
Jacques de Dordogne
1. AIDER JL MELENCHON, 18 décembre 2006, 14:51
Oui, nous ne l’oublions pas et nous l’en remercions.
Jean-Luc Mélenchon se souvient de l’intérêt d’avoir une langue commune pour vivre ensemble, ou autrement dit pour faire société.
Il nous a rappelé lors du cas des ecoles d’Iwan, puisque c’est à cela que tu fais allusion, camarade, que la première langue enseignée dans une école de la République doit être celle qui permet de parler à l’ensemble des français, et non pas seulement aux français de telle ou telle région.
Moi, Marseillaise, je suis très heureuse de pouvoir parler avec mes cousins corses, et ma belle famille bretonne... par exemple. Lorène de Marseille