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AIX EN PROVENCE/ UN MILITANT DES DROITS DE L’HOMME inquiété par la police

Publie le samedi 5 avril 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Un militant des droits de l’Homme en garde à vuePublié le vendredi 4 avril 2008 à 09H19

L’Aixois de 74 ans distribuait des tracts aux Allées Provençales

A sa sortie de garde à vue, hier vers 12h30, Philippe Chouard, 74 ans, a été accueilli par des militants venus le soutenir.

© Karine Villalonga

"Il recommencera, c’est dans sa nature. C’est un militant dans l’âme, il distribuera encore des tracts." Philippe Chouard n’était pas encore sorti du commissariat, hier matin, que son épouse, Claire, prévenait son comité de soutien. Depuis la veille (mercredi en fin d’après-midi), son époux, un ingénieur en retraite âgé de 74 ans, se trouvait en garde à vue dans les geôles du commissariat d’Aix.

On reproche à ce militant des droits de l’Homme, bien connu à Aix, des outrages contre deux policiers municipaux. Tout a débuté mercredi aux environs de 17h30, aux Allées Provençales. Philippe Chouard, militant de l’Asti (Association de soutien aux travailleurs immigrés) et de la Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués) distribuait des tracts annonçant une manifestation "contre l’immigration jetable", prévue samedi à Marseille.

C’est là qu’un vigile lui aurait demandé d’aller distribuer ses tracts ailleurs. "Puis le vigile a appelé la police municipale, a raconté Philippe Chouard. Quand les policiers sont arrivés, j’étais soulagé, je me suis dit qu’ils allaient enfin me permettre de distribuer mes tracts. Mais c’est moi qui me suis fais embarquer !"

C’est là, en effet, que les choses s’enveniment. Et que les versions diffèrent. De source policière, les deux agents municipaux auraient été insultés par Philippe Chouard. Lequel a assuré n’avoir jamais injurié les policiers : "J’ai dit que l’on était en démocratie, que l’on n’avait pas le droit d’interdire aux gens de distribuer des tracts. Ils m’ont demandé d’aller jusqu’à leur voiture, j’ai refusé. J’ai peut-être résisté. Je conteste l’outrage !" a déclaré le mis en cause. Après les faits, il a aussitôt été placé en garde à vue, poursuivi pour outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique.

Dès hier matin, un comité de soutien s’est mis en place devant le commissariat. Plusieurs associations et syndicats étaient présents (Resf, Aix-Solidarité, CGT, CFDT, ATMF, LDH, RFPP, Mille bâbords, Sud), de même que des élus de l’opposition, pour réclamer la libération de Philippe Chouard. "C’est un pacifiste, on ne comprend pas. Il n’a fait que distribuer des tracts dans la rue, ce n’est pas un délit", a souligné Jean-Claude Aparicio, de la Ligue des droits de l’Homme. Une vingtaine de militants se sont relayés pour soutenir l’épouse de Philippe Chouard et lui réserver, à sa sortie, un "accueil digne d’un grand militant". A 12h30, le septuagénaire est sorti du commissariat, tenant à la main ses tracts... et ses lacets.

"Cet incident est parti d’une simple distribution de tracts sur la voie publique, de quel droit interdit-on de faire ça ?", s’interrogeait hier soir Me Claudie Hubert, avocate de Philippe Chouard. Et d’ajouter : "Nous attendons maintenant la convocation pour la confrontation avec les deux policiers." Celui-ci reste mis en cause pour les outrages. L’enquête se poursuit.

Messages

    • Quand on est militant des Droits de l’Homme non seulement on a l’habitude d’assumer, et pas comme les lâches collabos, et l’on dénonce les "chiens de garde" de notre société pourrie.

    • 10H00 DE COMMISSARIAT à 74 ans pour distribution de tracts ça s’appelle comment ?

    • Ca s’appelle une immonde saloperie.

      Et ceux qui laissent faire... ?

      Faut aller sur place chaque jour distribuer à plusieurs, avec des copains embusqués et des moyens audiovisuels.

      Et ameuter la population.

      Et y a pas besoin de Partis ou d’Orgas pour ça. Chez les retraités tout le monde se connaît ou presque.

      Chouard a 74 ans. C’est pas les retraités comme moi qui manquent pour se relayer et mettre le bordel. Faudrait qu’on se rappelle, pour ceux d’entre nous qui vivent à-peu près normalement qu’on n’a aucune excuse dès lors qu’on n’est ni malade, ni à la rue.

      En mettant juste un peu de temps chacun.

      Pour mon compte Aix ça fait un peu loin et l’aventure en question ne m’est jamais arrivée lors d’action dans la rue. Mais si ça se passe vers chez moi je pense qu’on sera un certain nombre à mettre cette stratégie en oeuvre.

      G.L.

    • pourquoi encore une fois ne pas voir la nature de la police ,et passer sous silence que c’est bien à l’initiative de flic qu’a eu lieu la garde à vue d’une personne de 74 ans .
      faudrait tout de même en finir avec la notion de police "républicaine"

      les flics sont nos ennemis .

      Damien

    • deux policiers municipaux,qui à eux deux ont le QI d’une huitre.il doit bien rigoler maintenant, le retraité INGENIEUR.Ils n’ont pas compris,la L.D.H.pour eux ,c’est du chinois.

    • Scandaleux. Vous rendez vous compte ? Ces êtres de basse extraction (1) malgré la faible intelligence que caractérise ceux de leur condition (2), se permettent d’arrêter un membre des classes moyennes ? Ne savent-ils pas que les lois ne sont pas les mêmes pour un INGENIEUR que pour les autres ? Je vous le demande, comère, ou va-t-on...

      Et après on se demande pourquoi la gauche a perdu le lien avec les classes populaires...

      Gavroche

      (1) certainement des fils d’ouvrier, et peut être même, horreur !, d’ouvriers immigrés.

      (2) s’ils étaient intelligents, ils seraient professeurs.

    • Ne savent-ils pas que les lois ne sont pas les mêmes pour un INGENIEUR que pour les autres ? Je vous le demande, comère, ou va-t-on...

      Quelles lois ???

      Mettons bien les choses au point :

      Deux "gardes-champêtres", c’est à dire des "policiers" au rabais et avec une formation légale minimale, se permettent d’"arrêter" un citoyen qui distribue des tracts sur la voie publique ;

      Ce qui n’est en aucun cas interdit par la loi, sauf si ceux-ci sont de nature à perturber l’ordre public, de caractère diffamatoire, porno, ou raciste.

      Et même dans ce cas ces derniers n’ont pas le droit d’"arrêter" qui que ce soit, et doivent en référer à la PN, ou au Tribunal de simple police, si la personne présente un danger pour les autres citoyens.

      Ils ont simplement le droit de dresser un PV, argumenté. et de faire convoquer le "présumé délinquant" à la P N, (Pour les cités de plus de 10 000 habitants), ou la Gendarmerie pour les autres.

      Et dans tous les cas doivent simultanément faire appel à ces derniers.

      Ces "shériffs" de deuxième zone, utilisent le fait que cette personne est seule et âgée pour la rudoyer et vouloir lui imposer une mesure ILLEGALE. CàD d’arrêter de distribuer.

      Celui-ci refusant de se plier à l’arbitraire est rudoyé, agressé et les deux rigolos font appel à de vrais policiers, qui eux n’étant pas au courant font ce qu’il doivent faire : C’est-à-dire arrêtent le soi-disant perturbateur sur la foi de leur déclaration qui passe sous silence leur manquement à la loi et leur provocation.

      Je me permet de rappeller que le fait qu’une personne soit assermentée, ou en uniforme, ne lui donne en aucun cas le droit de procèder à une arrestation sur la voie publique.
      Elle a uniquement une puissance privilègiée de constat.

      Procèder à une arrestation est réservé aux forces de Police nationale, à la Gendamerie, et dans certains cas bien précis à l’Armée.

      Je dirais aussique la formation légale et éthique d’un Policier municipal a de commun avec celle d’un Officier de police ou d’un Gendarme, ce que la formation d’un conducteur de scooter, (permis A1), a de commun avec celle d’un pilote de Boeing.

      Et c’est pas parce qu’on leur a donné depuis quelques années des armes, (Hélas), qu’ils ont les compétences requise pour pratiquer autre chose que la distribution de PV, la circulation, le contrôle des pochetrons, ou celui des déjections canines sur la voie publique.

      Ca suffit à comprendre le problème ???

      Et si ça m’arrive un jour, (Aujourd’hui faut s’attendre à tout), c’est ce que mon avocat plaidera après mon dépôt de plainte.

      G.L.