Accueil > AMIENS Goodyear : le plan social en suspens
Si la cour d’appel de Versailles a donné raison hier au groupe Goodyear-Dunlop sur la forme, un nouveau jugement en référé doit encore valider ou non les 500 suppressions d’emplois.
Un jugement à tiroirs.
En considérant non-avenue l’ordonnance prise par le tribunal de Nanterre, qui avait invalidé en première instance le plan social prévu pour les usines Goodyear et Dunlop d’Amiens , la cour d’appel de Versailles a pris hier une décision à double détente.
Son arrêt donne en effet raison au groupe Goodyear-Dunlop, qui estime que les trois syndicats à l’origine du recours contre le plan social n’ont pas respecté les délais légaux en ne saisissant pas le juge des référés dans les 15 jours ayant suivi le comité d’entreprise. « La direction a pris bonne note de cette décision favorable », se félicite ainsi le groupe Goodyear-Dunlop.
« Ça rajoute de l’angoisse sur les salariés »
Mais comme celui-ci n’avait pas soulevé cet argument lors du premier procès, il s’est également fait taper sur les doigts par les juges d’appel. Qui voient dans ce joker sorti par la direction une manœuvre destinée à gagner du temps. La société est donc condamnée à verser 6 200 € à chacun des trois syndicats...
« Cette décision au premier abord délicate est, avec le recul, une très bonne décision », se réjouit Mickaël Secrètaire CGT Goodyear, délégué CGT Goodyear. Car la cour d’appel n’a tranché hier que sur la forme. Et sur le fond, rien n’a changé : les 402 suppressions d’emplois chez Goodyear et les 58 chez Dunlop (ceux qui n’ont pas signé l’accord sur les 4 X 8 ) retournent à la case départ.
L’affaire doit effectivement être rejugée en référé par le tribunal de Nanterre. Là même où, en novembre dernier, il avait été fait « interdiction à la société Goodyear-Dunlop de mettre en œuvre les plans de sauvegarde de l’emploi tant que les nouvelles procédures d’information et de consultation n’auront pas été menées à leur terme ».
Ce nouveau rendez-vous judiciaire va être fixé très rapidement : la date d’audience pourrait être connue dès le début de semaine prochaine. « C’est ce jugement sur le fond qui nous intéresse le plus, commente Virgilio Mota da Silva, délégué Sud-Chimie Goodyear. En attendant, ça rajoute de l’angoisse sur les salariés. »
Thierry Recoupé, CFTC Dunlop, se montre plus expéditif : « Avec l’annonce ce mercredi de 5 000 suppressions d’emplois dans le monde dans les usines du groupe, on peut s’attendre à ce que le site Goodyear d’Amiens ne soit pas épargné. Tout était déjà prêt, les lettres de licenciement ne vont pas tarder à partir. »
GWELTAS MORICE
courrier picard 19-02-2009