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Accord de libre échange Maroc/USA : Les USA condamnent les malades, le Maroc les tabasse

Publie le samedi 31 janvier 2004 par Open-Publishing

Accord de libre échange Maroc/États-Unis : Les Américains condamnent les
malades, le gouvernement Marocain les tabasse

Mercredi 28 janvier au soir, la police marocaine dispersait à coup de
matraque le sit-in organisé devant le parlement marocain à Rabat par la
Coalition Marocaine pour défendre le droit aux soins et à l’accès aux
médicaments. En réaction à cet inadmissible usage de la violence une
quinzaine de militants d¹Act Up-Paris zappe aujourd¹hui l¹ambassade du Maroc
à Paris, aux cris de "malades tabassés, malades assassinés", "États-unis
assassin, Maroc complice", "des génériques pas des monopoles", "accords de
libre échange mort sous brevet", ou encore "au Maroc, les labos font la loi,
État complice, État policier" .

Depuis plus d¹un an, le Maroc subit la pression des États-Unis pour accepter
un accord de libre échange aux conséquences particulièrement dramatiques
pour la population, notamment dans le domaine de la santé et de l¹accès aux
médicaments.

Le Ministère des Affaires Étrangères reconnaissait mardi dernier que cet
accord contient effectivement des dispositions plus restrictives que les
accords internationaux de l¹OMC. Les conséquences directes en seront un
renforcement de la protection de la propriété intellectuelle sur les
médicaments ayant pour effet d¹entraver la production et la
commercialisation des génériques au Maroc et donc de condamner les malades
ne pouvant payer le prix des médicaments vendus par les multinationales.

C¹est pour dénoncer cette situation et l¹opacité totale des négociations que
la coalition marocaine regroupant une trentaine d¹organisations se
rassemblaient mercredi soir devant le parlement. L¹unique réaction à cette
demande légitime a été l¹envoi des forces de l¹ordre qui n¹ont pas hésité à
molester les manifestants dont certains ont du être conduit à l¹hôpital et
mettront plusieurs semaines à se remettre de leurs blessures.

Au nom de la déclaration "ADPIC et santé publique", signée en novembre 2001
à Doha par l¹ensemble des États membres de l¹OMC, dont le Maroc et les
États-Unis, le gouvernement a non seulement le droit et mais aussi le devoir
de refuser les exigences américaines. Entre les besoins de sa population et
les intérêts américains le gouvernement marocain doit aujourd¹hui choisir.


(1) Les militants d’Act Up-Paris ont été arrêtés à l’issue de cette action
et sont actuellement retenus aux commissariats des 8ème et 16ème
arrondissements.