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L’institution onusienne en charge de la sécurité nucléaire, (Aiea, Agence internationale de l’énergie atomique) vient de morigéner la Syrie et l’Iran, décidément toujours aussi mauvais élèves du « nucléairement correct ».
Et pour cause ! Ainsi, ces deux pays figureront en bonne place, à partir de demain, au menu du conseil des gouverneurs de l’Aiea, lequel va se consacrer, à Vienne, à l’étude des dossiers nucléaires iranien et syrien. Ce serait devenu une urgence, aux dires de certaines sources occidentales qui affirment que Téhéran « disposerait désormais, théoriquement d’assez d’uranium enrichi pour fabriquer une bombe ». Voilà donc le danger : l’Iran semble avoir les moyens de fabriquer une « bombinette » qui mettrait en péril, rien de moins, la paix dans le monde. Immédiatement les grands mots et on gonfle la baudruche à coup de superlatifs, ce qui permet de mieux noyer la véritable menace que constitue le nucléaire israélien, dont personne ne sait absolument rien, quand les grandes puissances, si soucieuses de la sécurité de la planète et qui veillent sur la « non-prolifération », évitent soigneusement d’évoquer les faits et les actes d’Israël dans ce vecteur si sensible du nucléaire.
De fait, Israël, enflant démesurément la menace nucléaire iranienne, pousse au crime et à l’irréparable. Que les 35 gouverneurs de l’Aiea s’inquiètent de ce qui se passe dans ce vecteur sensible du nucléaire, entre dans l’ordre des choses, à la limite, qu’ils focalisent sur certains pays ciblés, arabes et musulmans singulièrement, voilà qui n’est plus normal.
De passage à Abou Dhabi, la semaine dernière, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a rappelé que « la France insiste pour que l’Iran joue la carte de la transparence ». Certes ! On demande la transparence à l’Iran, on n’en fait pas de même avec Israël et l’on admet même, tacitement, le flou et l’ambiguïté entourant le programme nucléaire israélien, flou et ambiguïté qu’Israël a élevés en véritable dogme et stratégie de diversion sur ses capacités nucléaires.
Ces mêmes puissances, qui montent sur leurs grands chevaux dès qu’il s’agit de recherches pointues arabes ou musulmanes, regardent ailleurs pour ne pas voir ce qui touche à ces mêmes recherches effectuées par l’Etat hébreu. C’est juste là un constat, tant il est de notoriété, qu’Israël dispose d’au moins 200 têtes nucléaires de même que des missiles pour leur transport, comme il ne fait pas de doute que certains de ses bombardiers, qui patrouillent le ciel moyen-oriental, soient équipés de cette panoplie nucléaire.
M.Morin ajoute : « La France considère que le programme nucléaire iranien est une grave menace (...) à la sécurité, non seulement de la région mais aussi du monde. » Ben voyons ! Lui faisant écho, la Maison- Blanche demande à ce que soit examiné, « sans tarder », le dossier nucléaire iranien. De par l’outrance de leurs propos, on en vient à se demander si les officiels occidentaux sont sérieux lorsqu’ils profèrent de telles absurdités ? Le directeur de l’Aiea, Mohamed El Baradei, faisant chorus, appelle, lui, Damas à « s’expliquer sur la nature du site d’Al-Kibar, à fournir des informations supplémentaires et à autoriser de nouveau l’accès au site ».
C’est tout de même singulier, pour ne pas dire plus, que le même directeur de l’Aiea en visite de « travail » à Tel-Aviv, en 2005, a affirmé qu’il n’était pas là pour parler du nucléaire - à des journalistes qui voulaient savoir s’il allait aborder avec les dirigeants israéliens la question du site nucléaire de Dimona.
Comme quoi on peut discuter de toutes les formes de prolifération nucléaire, mettre en garde tous les pays, sauf un seul, Israël qui jouit d’une étrange impunité et mansuétude d’autant que c’est le seul pays qui n’adhère pas au TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) et le seul à n’avoir pas paraphé les textes de l’ONU afférents à ce dossier. Gageons qu’à Vienne,il sera encore fait l’impasse sur le nucléaire israélien.