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Affaire Fouad Mourtada : Le Maroc seul à reconnaître officiellement Facebook

Publie le dimanche 2 mars 2008 par Open-Publishing
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Le Maroc vient d’offrir à un site très « second degré », miné par les groupes de discussions les plus improbables, les profils les plus invraisemblables et les applications les plus farfelues, une reconnaissance officielle sur son sol. Mieux, il pourra être considéré désormais comme faisant office de document d’identité officielle. Tête de liste des stupidités mondiales, selon Richard Stiennon.

Richard Stiennon, considéré récemment par le magazine NetworkWorld comme l’une des personnalités mondiales les plus influentes dans le domaine des réseaux, a estimé, dans un article intitulé « Get a clue Morocco » (Tu n’as rien compris, le Maroc), que les autorités marocaines ne comprenaient pas grand-chose aux nouvelles technologies ni aux nouveaux modes d’échange marqués notamment par l’accélération des modalités de communication et de travail.

Selon lui, la décision d’emprisonner un ingénieur marocain pour avoir créé un profil sur Facebook est tout à fait qualifiée pour figurer en très bonne place dans le top dix des stupidités gouvernementales mondiales en matière d’Internet. Il suggère au Maroc de procéder plutôt à l’embauche de Fouad Mourtada afin qu’il aide le pouvoir marocain à se mettre à la page dans le domaine des nouvelles technologies.

Et pour cause : le Maroc vient d’offrir à un site très « second degré », miné par les groupes de discussions les plus improbables (le très sérieux« groupe contre l’applaudissement à l’atterrissage » en est un exemple parmi des dizaines de milliers), les profils les plus invraisemblables (des dizaines d’Oussama Benladen flirtant avec des Lady Di et des mères Théresa en bikini) et les applications les plus farfelues, une reconnaissance officielle sur son sol. Mieux, il pourra être considéré désormais comme faisant office de document d’identité officielle. La création d’un faux profil sur le site étant bien sûr, aux yeux des marocains, synonyme d’usurpation d’identité.

L’article de Richard Stiennon est la toute première prise de position sur l’affaire Mourtada d’un acteur influent au niveau mondial dans le domaine des nouvelles technologies. Il est tout à craindre pour le Maroc, qui mise beaucoup sur l’Offshroing et l’IT Outsourcing de voir son image ternie par cette affaire, qui, se répandant comme une trainée de poudre, risque d’être relayée dans les jours qui viennent par d’autres intervenants de poids.

Pour rappel, le jeune Fouad Mourtada, diplômé d’une des plus prestigieuses écoles d’ingénieur marocaine, a été kidnappé, torturé et condamné à trois ans de prison pour avoir créé le profil du prince Moulay Rachid du Maroc sur Facebook, duquel il est admis qu’il n’a communiqué avec personne. Amnesty International qui s’est dite choquée par le verdict considère Fouad Mourtada comme un détenu d’opinion.

Chrisophte Barbier

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