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Affaire Taser : L’arroseur arrosé
Publie le mardi 21 octobre 2008 par Open-Publishing9 commentaires
Lundi 20 octobre, face au tribunal, Olivier Besancenot, poursuivi en diffamation par la société Taser, a continué de réclamer un moratoire sur l’utilisation du pistolet à impulsions électriques.
La semaine a été rude pour Antoine Di Zazzo, le PDG de SMP Technologies, qui commercialise le Taser en France. Après le placement en garde à vue des personnes interpellées, mardi 14 octobre, dans le cadre de l’enquête sur l’espionnage dont ont été victimes Olivier Besancenot et sa famille, une information judiciaire a été ouverte.
L’enquête, menée par la police des polices (IGPN) et la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a permis de trouver, dans les locaux de SMP Technologies, le rapport de filature d’Olivier Besancenot, les traces de deux virements de plusieurs milliers d’euros en faveur du cabinet de détectives privés Dussaucy et, dans les locaux de celui-ci, une clé USB contenant les photos prises lors de la filature. Bref, une affaire de barbouzes et de flics véreux, impliquant des policiers en activité, des policiers retraités reconvertis dans le privé, un douanier bien placé et le PDG Di Zazzo. Ce dernier, poursuivi pour « complicité par instruction » et « recel », se retrouve placé sous contrôle judiciaire.
Le distributeur du Taser en France n’a donc pas participé au débat sur la dangerosité de cette arme, qui a eu lieu, lundi 20 octobre, au Palais de justice de Paris… à l’occasion du procès qu’il a lui-même intenté à l’encontre d’Olivier Besancenot en diffamation ! Le porte-parole de la LCR a réaffirmé et assumé les propos qu’il avait tenus pendant la campagne présidentielle, réclamant un moratoire sur l’utilisation du Taser.
À l’initiative de la LCR, un rassemblement s’est tenu pendant le procès. Diverses personnalités sont venues témoigner de leur solidarité, dont Jean-Jacques Boislaroussie (Les Alternatifs), Francine Bavay (Les Verts), Arlette Laguiller (Lutte ouvrière). En revanche, personne du Parti socialiste ou du Parti communiste. Dans la salle d’audience, on pouvait remarquer la présence de Mohamed Mechmache (AClefeu), de Jean-Claude Tchicaya (Devoirs de mémoire) et de nombreux jeunes des quartiers populaires.
L’avocate de SMP Technologies a cru bon d’accuser Olivier Besancenot de porter atteinte à l’image de marque d’une société commercialisant « un produit innovant » et de faire l’apologie des armes à feu, témoignant ainsi d’une méconnaissance totale des positions de la LCR.
Benoît Murraciole (Amnesty International) a affirmé que le Taser facilitait le recours à la violence, confirmant qu’une étude établissait la mort de 290 personnes visées par le Taser. Dans leurs plaidoiries, les avocats d’Olivier Besancenot, Antoine Comte et Noël Mamère, ont rappelé la prise de position d’instances internationales contre le Taser, l’arrêt de la cour de San José (Californie) condamnant Taser International à payer plus de 6 millions de dollars pour le décès d’un homme frappé par l’arme, les nombreux pays refusant de se doter de ce pistolet. Ils ont donc réaffirmé la nécessité d’une enquête indépendante et d’un moratoire. Mis en délibéré, le jugement sera prononcé le 24 novembre.
Michel Gautier (Rouge)
Messages
1. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 21 octobre 2008, 21:14
Sauf que le Taser X-26 qui équipe depuis 2004 l’armée, la police nationale et la gendarmerie françaises n’a fait aucune victime en France.
1. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 21 octobre 2008, 21:43, par la révoltée permanente
Si cela a fait des victimes ailleurs qu’en france, c’est qu’il y a un problème, la nationalité de ces personnes n’a pas d’importance, mais la façon dont elles ont perdu la vie.
2. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 21 octobre 2008, 21:55
Officiellement !
Moi j’aimerais savoir comment est mort Lamine DIENG, décédé entre les mains de la police le dimanche 17 juin 2007 de crise cardiaque (???). La famille n’a été informée que 48 heures plus tard et n’a pas été autorisé à voir le corps. A ce jour aucune information sur les circonstances de sa mort. Il est constaté de nombreuses zones d’ombres et on soupçonne une volonté d’étouffer la vérité.
Une mort parmi d’autres.
VPB.
3. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 21 octobre 2008, 22:14, par orphée
Faut-il la première victime foudroyée (car les victimes qui ont été affectées de troubles consécutifs ne ressortent pas comme événements publiés dans les News des Media ou de l’AFP), et recommencer à pleurer quand ce marché juteux et de plus sous licence du Pentagone se sera davantage développé ici, alors que les statistiques et les mesures pour faire face aux "accidents" tant dus à la santé des victimes qu’à l’énervement des policiers sont déjà réputés ouvrables à l’étranger ?
Et qui vous dit que des innocents présumés victimes (dans le cadre de l’autorisation des nouvelles lois de sécurité) n’en seront pas touchés ? Une insulte à un policier interprétée d’une simple protestation : et hop ?
J’a assisté en juin dernier, à La Bastille, dans les premiers jours de vacances, à l’arrestation violente d’un adolescent d’environ 13 à 14 ans sur une bicyclette, un môme vraiment tout ce qu’il y a de bien même s’il avait le teint cuivré, qui s’était arrêté en mordant la bande de sécurité au feu rouge, de moins d’une demi roue... On lui a demandé ses papiers ce qui de toute évidence ne mena nulle part, tout était en règle et le gosse dans un état plus que normal, puis le feu est passé au vert les policiers s’en repartant, il leur a dit en démarrant et sans crier, comme je vous le dis là : "moi je ne porte pas l’uniforme pour faire entendre mon droit"... et à ce moment ce fut la course folle ils l’ont rattrapé et l’ont renversé avec son vélo sur la chaussée au feu rouge suivant, à une vingtaine de mètres seulement, près de la FNAC, et il a été blessé mais ce n’est pas l’ambulance qui est arrivée... mais le car de police pour l’emmener, malgré la protestation générale de ceux qui déjà à leur tour se voyaient adresser des menaces !
Imaginez si ces policiers avaient été armés d’un taser, mais ils n’auraient pas couru de rage et de vengeance, ils lui auraient tiré dessus en plein vol ! Et le môme y aurait laissé sa peau ! Alors que jamais dans ce cas les policiers ne se seraient sentis autorisés à recourir à leur arme à feu.
Les gens sont vraiment d’une naïveté...
4. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 21 octobre 2008, 22:23
Les avocats d’Olivier Besancenot promettent d’autres procès à Taser
Article Le Monde du 21 octobre.
Il y aura une suite. "C’est le premier procès Besancenot, a lancé Me Antoine Comte. Et croyez bien qu’on sera là..." Ainsi a conclu, au terme de sa plaidoirie, l’avocat du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, où se tenait, lundi 20 octobre, le procès de son client poursuivi en diffamation par la société SMP Technologies, distributeur français exclusif des pistolets à impulsion électrique.
Après Taser versus Besancenot, voici donc Besancenot versus Taser. Mardi, ses conseils devaient formaliser la plainte contre X... que le leader de la LCR avait déposé suite à l’espionnage dont il a été victime et se constituer partie civile. Soupçonné d’être le commanditaire d’un rapport réalisé par une officine privée sur M. Besancenot et sa famille, le patron de Taser France a été mis en examen le 16 octobre.
Une situation pas très confortable pour le plaignant. "J’aurais aimé avoir M. di Zazzo en face malgré les basses manoeuvres et les lâches intimidations", a relevé le porte-parole de la LCR, qui était également défendu par le député Vert et avocat, Noël Mamère. Mais lundi, le patron de Taser France n’est pas venu. Son avocate, Catherine Hennequin, est restée seule, stoïque. "Moi, je plaide", disait-elle au milieu de la foule et des nombreux journalistes.
La porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, a passé une tête dans la salle comble. Figure historique de la LCR, Alain Krivine est resté de bout en bout. Un peu plus loin, Antoine Gaillard, secrétaire général de Raid-H, réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme, suivait attentivement les débats. Son association a elle aussi été assignée en justice par Taser France, devant la même chambre, et la décision devrait être rendue le 27 octobre.
Poursuivi pour avoir déclaré en 2007 sur son blog que le Taser "aurait probablement déjà fait taire plus de 150 personnes aux Etats-Unis", Olivier Besancenot, en pull noir et jean, n’a pas fait marche arrière : "J’assume complètement ces propos", a-t-il affirmé à la barre. Sommé de fournir les preuves de ses déclarations, il a dénoncé la "tradition de Taser" : "Quand on distillait les noms, la société aux Etats-Unis allait voir les familles pour leur proposer des indemnités de dédommagement", a-t-il souligné, en citant le chiffre de 6 millions de dollars pour l’une d’entre elles.
Les deux parties ont confronté leurs témoins. Dans le camp Besancenot, Benoît Muracciole, d’Amnesty International France, a porté à 290 "cas" le nombre de décès aux Etats-Unis après l’emploi d’un Taser. Dans le camp du distributeur français qui revendique des armes non létales, deux médecins ont plaidé sur sa non dangerosité. D’une voix à peine audible, le docteur Roland Scharbach s’est exprimé en coulant des regards inquiets vers Me Hennequin. Plus offensif, le docteur Gérald Kierzek, urgentiste à l’Hôtel-Dieu, a fini par agacer l’auditoire en citant jusqu’à saturation "la littérature scientifique" qui n’a pas permis, a-t-il souligné, de mettre en évidence un effet cardiaque du Taser. "Et un coup de bazooka...", a grogné sur son banc Me Comte. "Vous auriez été urgentiste au moment de la mort de Malik Oussekine, vous auriez conclu à sa mort naturelle ?", a lancé au médecin, Me Mamère.
La partie adverse avait fait le choix de dénoncer " un débat exclusivement politique". "Monsieur Besancenot, comme les opposants au Taser, vous faites finalement l’apologie des armes à feu, l’a apostrophé Me Hennequin. D’ailleurs, tout mouvement révolutionnaire a toujours procédé par les armes". "Jean-Marc Rouillan ne s’y est pas trompé, a-t-elle avancé, quand il a voulu tuer Georges Besse, il a pris une arme de gros calibre." L’avocate de Taser France a alors conclu par un vibrant mais curieux : "le XXIe siècle sera non létal ou ne sera pas".
Jugement le 24 novembre.
Isabelle Mandraud
5. ben voyons Posté par 90.**.192.**, 22 octobre 2008, 02:31
Encore un qui s’acharne a défendre l’indéfendable
le taser rappellez vous c’était il y a un an a l’aéroport de vancouver
Rappelez-vous : c’était il y a un an
Le Taser, une arme « non létale » ?
Un passager a filmé l’intégralité de l’intervention policière et diffusé
ces images quelques semaines après l’incident.
Robert Dziekanski, l’homme que l’on voit sur la vidéo, est mort quelques
minutes après avoir reçu la décharge du Taser.
ET CETTE VIDEO CHER Posté par 90.**.192.** DES MILLIONS DE GENS L’ONT VUE DE PAR LE MONDE
http://observers.france24.com/fr/content/le_taser_une_arme_%C2%AB_non_letale_%C2%BB
6. ben voyons Posté par 90.**.192.**, 22 octobre 2008, 11:39, par Menouar ben Yahya
Syllogisme : Si la police américaine est dotée de tasers ayant déja tué sur le sol américain ! Si la police française est dotée de ce même taser ! Il s’ensuit que le taser tuera à nouveau sur le sol français !
2. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 22 octobre 2008, 16:19, par Pfff
On ne dit pas de mal du Taser ... ---> Vidéo
3. Affaire Taser : L’arroseur arrosé , 22 octobre 2008, 16:54
Alors, prenons au mot cette avocate :
– qu’elle serve de cobaye, et son client de PDG aussi !