Accueil > Algérie , greves multiples de Rouiba a Annaba
Algérie , greves multiples de Rouiba a Annaba
Publie le mercredi 13 janvier 2010 par Open-PublishingAlgérie : le complexe d’ArcelorMittal toujours paralysé par une grève
ALGER, 13 jan 2010
Le complexe sidérurgique d’ArcelorMittal d’Annaba, dans l’est de l’Algérie, était toujours paralysé mercredi au 2e jour d’une grève illimitée lancée par le syndicat d’entreprise qui proteste contre la fermeture envisagée de la cokerie, a indiqué une source syndicale.
"Le complexe est toujours paralysé, tout comme les points de vente et de distribution dans tout le pays ainsi que le port d’Annaba où transitent les produits importés et exportés", a affirmé à l’AFP le secrétaire général du syndicat Smaïn Kouadria.
Les 7.200 employés du complexe d’El Hadjar, près d’Annaba (600 km à l’est d’Alger), qui a produit 750.000 tonnes d’acier en 2009, ont reçu le soutien de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à laquelle est affilié le syndicat d’entreprise.
Les sidérurgistes protestent contre la fermeture de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, selon des experts nommés après la mise à l’arrêt de cette unité en octobre dernier.
La direction avait alors estimé que des expertises sur l’état de la cokerie, vieille de 30 ans, étaient nécessaires en raison de sa vétusté et des dangers qu’elle présentait au niveau de la sécurité et de l’environnement.
Le syndicat rejette la fermeture de cette cokerie, "qui est un élément indispensable dans le processus de notre production. Nous refusons que ArcelorMittal écoule chez nous l’énorme stock de coke qu’il possède dans ses usines d’Europe de l’Est principalement, nous ne voulons pas dépendre de l’importation de ce coke par bateaux", a ajouté M. Kouadria.
Pour le responsable syndical, l’Etat algérien - qui détient toujours 30% du capital du complexe d’El Hadjar, société de droit algérien - "doit mettre en place un système de protection de la production nationale d’acier", à travers des incitations fiscales favorables et des prêts bonifiés par exemple.
La direction du complexe a récemment présenté un plan d’investissement de 200 millions de dollars entre 2010 et 2014 "qui ne tient pas compte de la rénovation de la cokerie", a souligné M. Kouadria.
Celui-ci a affirmé qu’aucune réunion avec la direction, qui était injoignable mercredi matin, n’aurait lieu ce jour.
L’usine d’El-Hadjar, filiale du géant mondial de l’acier, est une ancienne propriété de l’Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal.
La colère gronde toujours, le fossé se creuse davantage entre le sommet de la centrale syndicale et sa base et cette semaine promet d’être plus agitée que la précédente.
Les syndicalistes de la SNVI, réunis hier autour du président de l’union locale UGTA de Rouiba, ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation qui paralyse depuis une semaine les activités du complexe et de nombreuses autres unités publiques de la zone industrielle de Rouiba-Réghaïa.
Relayant la colère des travailleurs exacerbée par le communiqué publié par la centrale syndicale ce week-end, les syndicalistes qualifient ce texte, signé Sidi Saïd, de « provocation de plus et une preuve qu’entre la base et le sommet de l’UGTA il y a un gouffre ».......