Accueil > Allemagne : 16 000 manifestants anti-nucléaire. Un flic par personne.

Allemagne : 16 000 manifestants anti-nucléaire. Un flic par personne.

Publie le lundi 10 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Les déchets nucléaires sont mieux gardés que ne l’était l’or des rois au passage des carosses... Ils doivent valoir de l’or.

Les photos peuvent être agrandies sur leur site : http://www.radiomundial.com.ve/yvke...

AFP : http://afp.google.com/article/ALeqM...

une manifestation pacifique a rassemblé samedi après-midi plus de 14.000 personnes selon la police, 16.000 selon les organisateurs, soutenues par une armada de plus de 300 tracteurs.

TFI-LCI : http://tf1.lci.fr/infos/sciences/en...

Plus de 14.000 personnes ont manifesté samedi aux abords du centre de stockage allemand de Gorleben, où un convoi de 123 tonnes de déchets nucléaires retraités à l’usine française de La Hague (le onzième depuis le début du retraitement en France des déchets des centrales allemandes) est attendu lundi. Preuve que le sujet mobilise de plus en plus de monde, il y a deux ans, lors du précédent transport de déchets nucléaires, seuls 6000 manifestants s’étaient réunis pour protester contre ce transfert. Cette forte mobilisation pacifique avec plus de 350 tracteurs signale la "renaissance du mouvement antinucléaire" en Allemagne, estime ainsi Jochen Stay, porte-parole de l’association X-tausendmalquer à l’origine de la manifestation.

Parallèlement à cette manifestation, des actes symboliques perturbaient la route du convoi. Parti vendredi de la ville française de Valognes, il est arrivé samedi après-midi à Lauterbourg, dernière gare française de son parcours, après avoir donné lieu à deux manifestations côté français, l’une en Lorraine, l’autre en Alsace. Mais une fois à la frontière, entre Lauterbourg et la ville allemande de Wörth, le convoi a été bloqué samedi en fin d’après-midi par trois militants allemands, enchaînés à un bloc de béton sur les voies ferrées.

16.000 policiers allemands mobilisés

Le parcours de ce convoi fait pourtant l’objet de mesures de surveillance exceptionnelles. Environ 16.000 policiers allemands ont été mobilisés pour protéger le transport. Les vingt derniers kilomètres, de Dannenberg à Gorleben (à 200 km au nord-ouest de Berlin), se feront par la route.

Ces transferts donnent lieu traditionnellement à des manifestations antinucléaires. En Allemagne, de telles actions des écologistes avaient toutefois perdu en intensité ces toutes dernières années. Ce nouvel élan de mobilisation pourrait être attribué au débat récurrent sur un éventuel report de la fermeture des centrales nucléaires et aux récentes pannes rapportées dans le centre de déchets atomiques d’Asse en Basse-Saxe, estiment les militants écologistes allemands.

Les sociaux-démocrates et les Verts allemands, lorsqu’ils gouvernaient sous le chancelier Gerhard Schröder, avaient conclu un accord historique sur l’abandon progressif du nucléaire d’ici 2020. Mais cette politique est critiquée par une partie de l’industrie et des conservateurs, au pouvoir dans la grande coalition actuelle avec les sociaux-démocrates.

Ici, un rapport, publié sur Bellaciao (http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...), écrit par des géologues et géophysiciens, sur le "choix" des sites pour l’enfouissement des déchets nucléaires, tel qu’il est opéré par l’ANDRA :

Dans ce rapport :

"On choisit des sites, moins sur des critères géologiques que sur les données démographiques, ce qui tend à réduire localement le nombre des protestataires"

Messages

  • LE DEBAT PUBLIC SUR LES DECHETS NUCLEAIRES EST IMPERATIF

    Foule et indignation après le film sur Brennilis

    Le documentaire de Brigitte Chevet sur « la centrale qui ne voulait pas s’éteindre » soulève questions et indignation à Pont-de-Buis.
    « Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre », le film de la réalisatrice Brigitte Chevet, a été projeté, vendredi soir, à la médiathèque de Pont-de-Buis dans le cadre du mois du Documentaire. Il a secoué le nombreux public de cette soirée très instructive. Le long-métrage, excellent et passionnant, met deux acteurs face à face, sans prendre partie : EDF, l’exploitant et démanteleur de la centrale, et le collectif Sortir du nucléaire.
    Il pointe aussi du doigt de gros points noirs, comme la pollution et la sécurité du personnel. Posant au final cette question stupéfiante : qui de l’Ankou ou de l’Atome va gagner la partie à Brennilis ? L’épineux sujet a été évoqué en présence de la réalisatrice et d’un témoin privilégié en la personne de Michel Marzin, ancien adjoint du directeur du site.

    Son témoignage, direct et sincère, évoque le solide mensonge qui a entouré cette immersion dans l’univers du nucléaire. « À l’époque, avoue-t-il avec émotion, nous étions fiers d’avoir participé à cette construction de la centrale. Avec le recul, je témoigne mais je ne pourrais pas revenir en arrière. Les moyens de sécurité n’ont pas été à la hauteur, le risque sous évalué... Depuis 1982, 50 % des gens ayant travaillé au contact de l’eau lourde sont décédés à moins de 65 ans. C’est terrible, mais pas reconnu. Les employés contaminés des centrales étaient de la viande à neutron. »

    Au long du débat, terrible mais lucide, plane le danger, opaque et invisible, de l’atome. Tout comme « l’énorme mensonge » et la « loi du silence ». Sans oublier les fuites, radioactives ou financières.

    Un débat qui en appelle d’autres...

    Au fil de cette soirée très animée, de nombreuses interventions ont concerné les dangers encore trop méconnus de l’énergie nucléaire, l’incapacité à maîtriser les rejets et le déficit cruel d’informations, notamment de la part des autorités exploitantes.
    Brigitte Chevet, réalisatrice du film, reconnaît cependant avoir obtenu facilement l’autorisation de tourner et ne pas avoir subi de pression a posteriori. Michel Marzin, ancien directeur adjoint pense qu’il est plus sage d’attendre un siècle avant de déconstruire le réacteur, le cobalt, noyau de Brennilis, mettant trente ans à se désactiver de moitié.

    « Par ailleurs, martèle-t-il, l’enquête publique, suite à l’arrêt de la déconstruction après de nombreuses négligences, sera un bon tremplin pour demander des vérités. Comme sur la pollution du lac au tritium, lors des rejets d’eau de refroidissement, qui ont contaminé les brochets. De plus, tout le bassin versant est touché, ainsi que des nappes phréatiques. C’est terrible, poursuit-il, mais j’ai vu une femme tripoter ces algues à mains nues, lors de prélèvements. Voire même mon responsable prendre des charges par imprudence. ».

    Cet autre témoin, ancien militaire présent à Mururoa, témoigne : « C’est épouvantable, nous n’étions pas protégés, ni informés. Nous allions en short ramasser les déchets. Une dose, même très infime, ingérée suffit à condamner l’homme. Effrayant ! »

    Le rapport de force, la confiance en la recherche qu’il faut financer, les énergies plus propres, l’omerta sur les mesures effectuées et le financement des laboratoires ont également été évoqués lors du débat qui en appelle d’autres.

    Prochaines séances. Elliant, vendredi 14 novembre à la salle polyvalente (02 98 95 88 12) ; Moëlan

  • 08/11/2008
    Train nucléaire France-Allemagne : le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’incarcération "préventive" en Allemagne de la militante antinucléaire française Cécile Leconte et rend hommage à Sébastien Briat

    Le Réseau "Sortir du nucléaire", de même que d’autres organisations comme le syndicat Sud-Rail, dénonce l’incarcération "préventive" de Cécile Lecomte, militante antinucléaire française vivant en Allemagne, et qui participe aux mobilisations contre le nucléaire en général et contre les transports de matières radioactives en particulier.

    Jeudi 6 novembre, une quinzaine de militants ont protesté entre Lunebourg et Wendisch Evern contre le trafic par rail de déchets nucléaires entre la France et l’Allemagne. Alors que tous les autres militants sont repartis libres après l’évacuation par les forces de l’ordre, les policiers ont "préventivement" placé Cécile Lecomte en garde à vue.

    Selon le juge, elle est connue comme "administrativement réfractaire" et c’est pour bloquer un "Réseau qui fonctionne bien" que Cécile est actuellement emprisonnée. Cette façon de procéder illustre clairement le fait que, par delà les frontières, le nucléaire nuit autant à la démocratie qu’à l’environnement et aux être vivants.

    A l’occasion du transport actuellement en cours, le Réseau "Sortir du nucléaire" diffuse sur son site web les horaires de passage et les lieux de rassemblements de protestation (cf http://groupes.sortirdunucleaire.org:80/spip.php?article982&id_document=1107)

    Nous rappelons qu’un seul "Castor" (wagon) de déchets nucléaires, qui transite par rail à travers la France et l’Allemagne, est l’équivalent d’une demi centrale nucléaire... en mouvement.

    Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" rend hommage à Sébastien Briat, décédé il y a exactement 4 ans, le 7 novembre 2004, en protestant contre un transport de déchets nucléaires de la France vers l’Allemagne.

    Lien permanent vers ce communiqué : http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=481