" Allô ! Vous entendez ? ABROGEZ LE CPE ! "

"Villepin le rigide prône la flexibilité tous azimuts :

Le Premier ministre campe le personnage de Cassandre laquelle détenait d’Apollon le pouvoir de connaître l’avenir mais était frappée par lui d’impuissance à faire partager son message. Villepin nous dit : Je suis seul, j’ai raison, je poursuis ma route dans l’adversité et seul je tirerai les conséquences de la situation au terme des discussions engagées. Fermez le ban !

« Est-ce que les partenaires sociaux sont prêts à reconnaître que la flexibilité est un moyen nécessaire pour donner un travail à tous ? » interroge-t-il.
Mais c’est précisément la flexibilité, autrement appelée la précarité qui domine aujourd’hui tout le paysage de l’emploi et c’est précisément cela que les jeunes rejettent et que rejette avec eux l’immense majorité des salarié-e-s

Allo ! Vous entendez ?
ABROGEZ LE CPE !

Les premiers contacts entre les représentants des organisations syndicales avec les chefs de la droite sur l’avenir du CPE sont effarants : les parlementaires UMP n’ont rien à dire.

Alors que cherchent-t-ils ? Organiser la confusion en espérant un affaiblissement de la mobilisation sociale ?

Les Lycéens, les étudiants, les salariés et leurs organisations disent : « Abrogation du CPE ». Chirac, Villepin, Sarkozy doivent y répondre ou bien de nouveau la rue fera retentir la voix du peuple plus haut, plus fort, plus déterminée.

Si le mouvement se consolide à un niveau sans précédent comme les immenses cortèges du mardi 4 avril l’ont montré, en même temps les réflexions s’approfondissent.

La droite s’arc-boute pour faire passer les exigences du MEDEF : remise en cause complet du Code du travail et disparition à terme du CDI, précarisation généralisée. Les enjeux sont immenses.

L’Europe tout entière est en prise avec cette offensive provoquant partout de puissants mouvements de protestation et de résistance. De ce fait, pour les peuples, ce qui se passe en France est reçu comme un encouragement formidable à résister.

C’est ce signal, cette espérance que les gouvernements libéraux veulent briser.

Il y a là un écho puissant à ce qui s’est passé en France lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen. La loi à été décryptée, comprise, les convictions se sont formées et l’on assiste à la même crispation médiatique, à la même déferlante des experts autoproclamés administrant sur les radios et les télés la potion libérale à grand renfort de « vous ne comprenez rien... »

Parce que c’est bien la logique libérale qui est en cause, il appartient aux organisations de gauche de relever le défi d’une alternative crédible à cette politique détestable.

Vaincre le chômage des jeunes et de tous, sécuriser les parcours de vie pour éradiquer la précarité, avancer vers la formation tout au long de la vie en garantissant à chacune et chacun une continuité de ressources et se donner les moyens financiers pour y parvenir cela appelle des réponses claires, des engagements précis.
La gauche qui dans son ensemble soutien le mouvement contre le CPE et exige son abrogation, a la responsabilité de mettre au jour de telles solutions.

Pour sa part le Parti communiste a exprimé ses propositions (Voir au verso). Que la gauche confronte ses réponses dans le dialogue avec les acteurs et les actrices des luttes en cours, et qu’elle produise clairement les solutions sur lesquelles elle s’engage.

Chômage - précarité
Le Parti communiste français propose :

· Un CDI sous forme de Contrat emploi-formation associant un formation et un travail payé au même taux de salaire horaire que les autres salarié-es.
· Un plan chiffré et contraignant de transformation de tous les emplois précaires en emplois stables (avec par exemple un plafonnement des intérims et des CDD limités à 5% des effectifs de chaque entreprise). Des obligations d’emploi des jeunes imposées aux entreprises. Celles qui ne les respecteraient pas seraient pénalisées financièrement.
· Un engagement national en faveur de l’autonomie des jeunes

Ce dispositif en faveur des jeunes s’inscrirait dans un ensemble de mesures ambitieuses destinées à sécuriser l’emploi ou la formation pour toutes et tous et comportant en particulier :

–  Poursuite de la réduction du temps de travail en abrogeant la loi Fillon et révisant les lois Aubry pour permettre la création de nombreux emplois : heures supplémentaires encadrées, suppression du forfait jours et de l’annualisation.... Visée des 32 heures.
–  Droit à la réintégration en cas de licenciement abusif, le patron devant prouver les motifs de licenciement.
–  Doublement des moyens de la formation professionnelle
–  Augmentation générale des salaires et Smic à 1500 € pour dynamiser le demande et donc provoquer la création d’emplois.
–  Pouvoirs étendus et de décision des Comités d’entreprise sur les questions relatives à l’emploi.

Il n’y aurait pas d’argent pour ces réformes :
rien n’est plus faux !

Les profits fabuleux des grandes entreprises, ( le CAC 40 explose à la bourse + 26,4% en 2005 soit 85 milliards d’Euros de profits) vont aux gros actionnaires et à la spéculation. Ils doivent être mis à contribution.

Des fonds publics et des crédits versés aux entreprises servent à licencier ou à casser l’emploi. Ils doivent être contrôlés et utilisés pour créer des emplois.
CPE : un seul mot d’ordre Abrogation ! "

Message du PCF