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Allons au devant de la vie !

Publie le mercredi 27 septembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

A la demande de quelques amis internautes anti-libéraux, je repasse ce texte paru il y a 8 jours.

Je suis de ceux qui attendaient que Clémentine Autain accepte de proposer sa candidature et qui l’avaient sollicitée par sites internet interposés. Les candidatures se multiplient ces derniers jours (Braouzec, Salesse). Cette situation m’a inspiré le texte suivant.

Que les uns et les autres nous défendions non pas une personne mais un profil est louable. Peut-être devrions-nous d’ailleurs plus insister sur la complémentarité des personnalités car il n’y aura de candidature unitaire alternative que dans le cadre d’un collectif.

Dans ces conditions, soutenir Clémentine Autain ne peut pas être ramené à un fantasme de quinquagénaire ou une réaction de fils de pub ! Personnellement, l’ayant connue par son action au sein de Mix-Cité, je n’avais pas compris pourquoi elle avait plaisanté sur ces trois handicaps (jeune, femme et blonde) lors de son intervention à l’AG du 10 septembre. Depuis, des propos tenus ici ou là, et sans le courage de la nommer, m’ont éclairé.

J’ajoute aujourd’hui que trois arguments me semblent déplacés :
 celui selon lequel sa candidature serait "personnelle" ; s’il faut être désignée par un groupement politique autant dire que ceux qui ne sont pas "encartés" n’ont pas voix au chapître !
 celui selon lequel sa candidature serait "autoproclamée" ; à moins d’avoir des lunettes en peau de saucisson, chacun a pu lire ici et là les appels qui lui ont été lancés ces dernières semaines, de l’analyse de Xoup au "pourquoi pas" de Bernard Langlois !
 celui enfin selon lequel "elle s’est servi du parti comme marche-pied et l’abandonne aujourd’hui" ; l’argument peut être renversé : ne risque-t-on pas de laisser penser que le parti s’est servi d’elle aux municipales parisiennes mais la rejette quand elle met sa candidature à la disposition des collectifs unitaires ?

Pour en venir au fond, je crois qu’il faut avancer sur le programme, la démarche politique. Et rapidement donner à voir cette démarche par le choix d’un collectif de campagne qui comprendra nécessairement une personne dont le nom figurera sur le bulletin de vote.

Des noms sont incontestables dans ce collectif : Bavay, Bové, Buffet, Braouzec, Debons, Jennar, Piquet,... et évidemment Salesse et d’autres. Et un acte politiquement symbolique est nécessaire concernant le choix du premier des porte-parole.

 L’age du capitaine est un symbole.

Sans tomber dans le jeunisme, il est inutile d’ignorer que nos électeurs potentiels pensent qu’on ne fera pas du neuf avec du vieux... Une jeune candidate n’aura pas à porter le fardeau de l’histoire de la gauche alternative et particulièrement celle du communisme français (que je ne résume pas au seul PCF). Et simultanément, la candidature unitaire ne peut, en aucun cas, rejeter la culture acquise dans les urnes et dans les luttes par les communistes français - parfois au prix de sacrifices héroïques.

 Le creuset communiste est fécondable.

Quand Clémentine a appelé le 30 avril 2002 à relever les manches pour construire une vraie force de transformation sociale, contestataire et constructive, elle l’a fait en ces termes : « Cette force sera dans la lignée du creuset communiste français. Mais elle devra s’ouvrir pour allier divers courants de la gauche française, à commencer par les communistes, mais aussi les courants alternatifs, et ceux - des Verts au Parti socialiste - qui refusent le libéralisme, même social, comme boussole »*. Que ces écrits soient le fait de trentenaires* ne me semble pas le fruit du hasard ! A l’époque, cela paraissait un rêve, aujourd’hui c’est un dû au mouvement social..

 L’engagement féministe est au cœur des mobilisations sociales.

Outre le fait que jamais une féministe n’a pu être candidate à cette élection, le respect mutuel, l’égalité des droits sont au cœur des questions posées dans la société. « Dans mes rêves (...), Mon mec a des valeurs et du respect pour ses sœurs » chante Diam’s. Répondre à ce besoin d’égalité et de respect bouleverserait la construction du rapport des forces dans chacune de nos villes. Présenter une féministe serait un acte salutaire.

 Mobiliser la jeunesse urbaine.

2007 peut marquer une nouvelle mobilisation de la jeunesse urbaine autour d’une candidate qui « aborde sans faux-semblant les problèmes de l’éducation, des banlieues et du chômage », qui « dénonce les stéréotypes tout en proposant des pistes pour de nouvelles perspectives politiques » pour reprendre la présentation du livre "Salauds de jeunes" dont elle est co-auteur.

Le temps presse :

nous devons une réponse aux électeurs de gauche qui ont voté « non » en mai 2005 mais également à ceux - et j’en connais qui par ailleurs sont des syndiqués convaincus - qui ont voté « oui » faute d’avoir le sentiment qu’il y aurait une suite au « non » anti-libéral !

Aurions-nous une ou un meilleur porte-drapeau ? N’est-elle pas celle qui est le mieux à même d’animer un collectif de porte-paroles représentatif de la richesse de l’alternative unitaire ? Et n’est-elle pas à même de personnifier - puisque cela passe aussi par là - ce mélange de raison et de passion qui font les grands combats populaires ?

Messages

  • Pourquoi ne pas proposer Albert Jacquard comme porte-parole ?

    • Albert Jacqart est un homme très bien, j’ai suivi ses actions au DAL, j’ai lu ses livres.Il y dit des choses percutantes et même révolutionnaires.Son dernier livre "J’accuse l’économie" est très audacieux par rapport à la frilosité des media dominants.

      Mais qui fera le poids lors des présidentielles ? Un président n’est pas seul. Il y a tout un système autour, les oligarches économiques pompeurs de dividendes, liés aux financiers-rentiers mondiaux qui veillent au grain. Dans l’ombre. Ils détiennent le vrai pouvoir sans être élus, sans se mouiller. Ils se contentent de tirer les ficelles.

      Ne faudrait-il pas une personnalité très forte et parfaitement intègre, sans naïveté ? Et surtout disposant d’une vaste assise dans la population. Un programme solide et suivi scrupuleusement.

      Allons au devant de la vie ! Mais la présidence n’est-elle pas justement un chausse-trape pour les enthousiastes ? Un étouffoir, même ! Ne seraient-ils (elles) pas plus à leur place dans la création d’une lame de fond anti-libérale, instaurant dans les villes, villages et quartiers une démocratie participative mobilisant les meilleures énergies pour une vraie révolution ?

      Alors, quel(le) que soit le (la) président(e), il/elle devra tenir compte de la base et assurer un meilleur équilibre entre les nantis et les autres, restaurer des services publics dignes de ce nom, redistribuer les dividendes du PIB à tous et toutes et ne pas se contenter d’engraisser une oligarchie insatiable.Et surtout mettre fin au détricotage des acquis sociaux du Front populaire et des luttes sociales de plusieurs décades.

      Ariane