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Amendes en appel pour les six salariés de Continental

Publie le vendredi 5 février 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Condamnés à de la prison avec sursis en première instance, six salariés de l’usine Continental de Clairoix (Oise) ont écopé de simples amendes en appel pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne.

L’annonce du jugement de la cour d’appel d’Amiens a été accueilli par une explosion de joie et les larmes des prévenus.

"C’est un gros soulagement parce que la ministre de la Justice avait réclamé des peines lourdes", a déclaré Xavier Mathieu, délégué CGT de l’usine condamné à 4.000 euros d’amende qui a fondu en larmes de soulagement.

"Apparemment la justice a un peu plus de coeur que ce gouvernement", s’est-il réjoui, se félicitant d’un "désaveu" pour le pouvoir.

Le syndicaliste a dit espérer qu’il n’y aurait pas de poursuite au civil, pour réclamer des dommages et intérêts.

"Qu’on nous foute la paix maintenant et que le gouvernement n’insiste pas", a-t-il lancé après avoir fait un tour d’honneur devant le tribunal où des dizaines de personnes s’étaient massées dans l’attente du jugement.

L’usine Continental, qui comptait 1.120 salariés, a fermé ses portes en 2009. Après des semaines de lutte, les salariés ont obtenu une prime de départ supplémentaire de 50.000 euros.

Le 21 avril 2009, des salariés avaient saccagé les locaux de la sous-préfecture de Compiègne après la décision du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) de ne pas annuler le plan de fermeture de leur usine.

La cour d’appel d’Amiens n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui demandait la confirmation des peines de première instance, allant de deux à cinq mois de prison avec sursis.

Les amendes des cinq autres prévenus s’élèvent à 2.000 euros. Leur avocate avait plaidé la relaxe, que l’avocat général refusait au motif que cela aurait été une "forme d’impunité".

Lors de l’audience en appel, mi-janvier, les prévenus avaient expliqué leur irruption à la sous-préfecture comme un geste de colère non prémédité après l’annonce de la fermeture de l’usine du fabricant allemand de pneumatiques.

A la demande du président de la cour d’appel, des images de reportages de télévision sur le saccage avaient été projetées. On y reconnaissait clairement plusieurs des prévenus.

De nombreux responsables politiques avaient été appelés à la barre en tant que témoins, du porte-parole du Parti socialiste Benoît Hamon à la secrétaire nationale du Parti communiste Marie-Georges Buffet en passant par la dirigeante des Verts Cécile Duflot. Ils avaient soutenu les prévenus.

http://www.lexpress.fr/actualites/2/amendes-en-appel-pour-les-six-salaries-de-continental_846844.html

Messages

  • Une idée : lancer une souscription , ils auront besoin de toute notre aide.
    A suivre les infos .

  • "ont écopé de simples amendes en appel."

    C’est encore trop. Car les victimes dans cette histoire, ce sont les salariés de Continental.

    Victimes de la loi du profit pour les actionnaires et qui contraint les entreprises à chercher toujours la main d’œuvre qu’elles pourront payer le moins possible.

    Victimes de cette concurrence planétaire entre les êtres humains où le capitalisme parvient à dénicher dans un coin du monde toujours plus pauvre que soi.

    Victimes d’un système économique qui grâce à la mondialisation s’affranchit des lois, des codes du travail quand ils existent, de la protection sociale, des syndicats s’il y en a, et ainsi peut exploiter en toute légalité une majorité d’êtres humains.

    Victimes d’une justice qui juge ceux qui perdent leur travail et refusent de se laisser plumer, mais ignore les patrons responsables de cette situation.

    Victimes de ce patronat qui s’était permis d’exercer un odieux chantage à la sauvegarde de l’emploi en échange de travailler plus pour gagner moins, au final, puisqu’ils mettent tout le monde dehors.

    Victimes de l’UMPS qui même si elle ne l’avoue pas ne pardonne pas à ces salariés de s’être battus et d’avoir lutté plusieurs mois pour obtenir quelques compensations financières. Enfin quoi ! Ils peuvent pas aller à l’échafaud sans manifester, juste heureux que dans sa bonté sans limite des "entrepreneurs" aient consenti à leur donner du travail pendant quelques années ?

    Victimes des médias aux ordres qui ont montré en boucle les "méchants délinquants sociaux" qui laissent éclater leur mécontentement à la Préfecture, sans, jamais montré en boucle et au même niveau le désespoir, la colère et le sentiment d’impuissance de ces travailleurs face à un patronat qui après les avoir exploiter, tromper, finit par les jeter à la rue.

    Oui, les 6 de Continental sont victimes de tout cela comme leurs camarades mais aussi d’avoir menés la lutte, de ne pas s’être résignés.
    Et ça, c’est impardonnable pour la bourgeoisie.

    Et à ces victimes, la justice leur réclame encore quelques milliers d’euros ! ? !

    Jak