André Gréder PCF : Une liste citoyenne se lance

de Alain BAUTE.

André Gréder, 58 ans, secrétaire départemental du PCF, a annoncé officiellement l’entrée en campagne de « Montauban citoyenne » qui s’ajoute à celles de Brigitte Barèges, Claude Mouchard et Sylve Soulié. Interview.

Les journées d’automne du PCF ont eu lieu le week-end dernier. Les débats portaient sur quoi ?

Il y a eu trois temps forts. Un café littéraire avec Jean-Paul Damaggio, auteur d’un livre sur Renaud-Jean, le premier député communiste, de Lot-et-Garonne, en 1920. Puis un débat sur la politique des transports auquel on a regretté que la direction de la SNCF et celle des Transports montalbanais aient refusé de participer. Enfin, nous avons travaillé sur l’alternative politique à gauche avec Jean-Christophe Sellem, dirigeant national de PRS, et Patrice Cohen-Seat, membre proche de Marie-Georges Buffet.

Sur ce dernier point, vous en avez tiré quoi ?

Sur le plan national, on a constaté que la gauche a perdu les trois dernières présidentielles. Et que la distance entre le PS et nous s’allonge. L’idée est de parvenir à ce que tous ceux qui remettent en cause la société capitaliste puissent se retrouver pour élaborer un projet.

Mais au regard justement des derniers scrutins, n’est-on pas en droit de penser que le PCF est au bord de la disparition ?

On peut le penser, en effet, compte tenu de l’affaiblissement électoral depuis trente ans. Ceci étant, nous pensons que pour travailler à une transformation profonde de la société, on ne peut s’exonérer de la philosophie communiste qui repose sur un postulat simple : le monde appartient à tous, les richesses produites sont un bien commun et elles ne peuvent être accaparées par une minorité.

Alors comment voyez-vous l’avenir de votre parti ?

Nous y verrons plus clair lors de notre congrès national, en 2008, en espérant qu’il sera source d’une nouvelle dynamique. Je pense que nous devons créer une organisation, un mouvement, qui soit porteur d’un projet anticapitaliste, tout en maintenant son existence au service de ce projet politique.

Plus localement, 2008 sera aussi une année de municipales et de cantonales. Que pouvez-vous en dire ?

Concernant les cantonales, nous participerons au débat et on présentera des candidats porteurs de propositions. Pour les municipales, nous entendons jouer un rôle important.

Comment ?

Partout, notre objectif sera de battre la droite pour lui signifier notre désaccord avec la politique ultralibérale orchestrée par Nicolas Sarkozy. Nous voulons que les municipalités soient gérées par la gauche sur un vrai programme de gauche. Nous souhaitons compter des élus communistes et que ces municipales soient l’occasion de réaliser un pas significatif vers une réelle démocratie participative, notamment à Montauban.

Peut-on imaginer une liste communiste ?

Non. Mais le PCF, avec d’autres militants de gauche, a fait une offre politique à toutes les forces de gauche et citoyennes pour créer une dynamique collective afin de bâtir ensemble un projet municipal et de constituer une équipe. Pour matérialiser cette offre, est née une association : « Montauban citoyenne ».

Et qu’est devenue l’offre en question ?

Mis à part le PCF, aucune force politique n’a souhaité adhérer à cette démarche citoyenne, ce que je regrette profondément. Mais « Montauban citoyenne » a continué à travailler, s’est élargie et compte aujourd’hui plus de cent adhérents. Encouragée par la diversité des gens qui y participent et par le sentiment qu’entre les deux blocs qui se dessinent l’attente d’une voie alternative clairement à gauche est forte, nous avons décidé de monter une liste.

Avec quel leader ?

On peut mettre leaders au pluriel. L’essentiel, pour l’heure, étant de bâtir un projet citoyen avec des Montalbanais dans leur diversité. Dans un second, de manière très démocratique, nous nous pencherons sur la composition de la liste et sur le profil de celle ou de celui qui aura en charge de la tirer.

Peut-on connaître les grands axes du projet ?

On est loin de l’avoir bouclé. Néanmoins, il devra permettre une vraie démocratie participative avec des conseils de quartiers ouverts et publics. De manière plus synthétique et en vrac, il sera question aussi de stopper l’inflation des voitures en centre-ville, de favoriser l’accès des moins de 3 ans à l’école, de défendre l’hôpital à l’abandon, de défendre l’école de la République, etc.

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