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Appel à manifester à Paris contre la fermeture du centre kurde

par Maxime Azadi

Publie le vendredi 4 novembre 2011 par Maxime Azadi - Open-Publishing

La Fédération des associations kurdes en France (FEYKA) appelle à manifester dimanche sur la place de République pour dénoncer la dissolution du centre culturel kurde Ahmet Kaya par le tribunal correctionnel de Paris.

« Le centre culturel kurde Ahmet Kaya est notre première association créée en France. La décision de dissolution est injuste et politique. Les kurdes sont souvent victimes des relations économiques et politiques entre la Turquie et la France » a réagit Mehmet Ulker, le président de la fédération kurde.

« Nous appelons notre peuple et nos amis français à manifester ce dimanche à 13.30 sur la place de République pour dénoncer cette attaque » a-t-il affirmé.

Les kurdes dénonceront aussi les opérations militaires et la campagne d’arrestations menées contre les kurdes par le gouvernement Ankara, a-t-il ajouté. Plus de 4500 membres actifs du principal parti kurde BDP ont été arrêtés au cours des six derniers mois. Parmi eux figurent des maires, intellectuels, écrivains, journalistes, syndicalistes et des enseignants.

La dissolution du centre culturel kurde

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé le 2 novembre des peines avec sursis allant d’un an à 5 ans, à l’encontre de 17 kurdes jugés pour des faits liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui lutte depuis 30 ans pour les droits légitimes du peuple kurde.

Relaxant le 18ème prévenu, tribunal correctionnel de Paris prononcé la dissolution du centre culturel kurde, qui comparaissait en tant que personne morale.

Le tribunal a reconnu que le procès est politique

Cependant, la justice française a pour la première fois reconnu que ce procès est politique et non crapuleux. Tenant compte du "contexte particulier, non crapuleux, lié au conflit entre le PKK et la Turquie", le tribunal a également jugé que "comme dans tous les conflits armés, des violences existent des deux côtés".

Le procès de ces 18 personnes qui avaient été interpellées en région parisienne et en Bretagne février 2007, avait débuté le 20 juin et prit fin en juillet.

Le verdict intervient 24 heures avant l’arrivée en France du premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour une visite de deux jours.

L’accord anti-kurde entre Paris et Ankara

Le 7 octobre, un accord anti-kurde avait été signé entre la France et la Turquie contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lors de la visite du ministre français de l’Intérieur Claude Guéant à Ankara. L’accort prévoit l’engagement des deux pays dans une "coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme", avait indiqué M. Guéant. Il devrait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain, avait ajouté le ministre français.

Selon un décompte du Réseau d’informations libres de la Mésopotamie (ActuKurde), au moins 51 kurdes ont été arrêtés en France depuis dépit début de l’année 2011 pour des motifs politiques, atteignant déjà exactement le même niveau d’arrestations de l’année 2010. Ces chiffres portent à 186 le nombre d’arrestations depuis 2006.

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