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Appel de l’Assemblée Générale de Lyon 2 Bron

Publie le vendredi 14 novembre 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Nous, étudiants de Lyon 2 réunis en Assemblée Générale ce jeudi 13 novembre, sommes sérieusement préoccupés par la situation sociale, politique et économique du pays. Le gouvernement et le patronat sont décidés à faire payer la note de la crise du capitalisme à l’ensemble des classes populaires. Il en résulte plans de licenciements, renchérissement du coût de la vie, accélération des attaques contre le code du travail et les services publics.

Les étudiants et l’enseignement supérieur ne sont pas épargnés par cela. La loi LRU, contre laquelle nous nous sommes mobilisés l’année derniére et dont nous voulons toujours l’abrogation, a été suivi d’autres mesures, qui toutes vont dans le sens de la privatisation des universités, l’introduction de la sélection à l’entrée, l’étranglement budgétaire des filliéres considérées comme « non-rentables ». En particulier, le Plan Campus, le Plan Licence, les primes au mérite pour le personnel et sa précarisation, vont dans ce sens, tandis que 900 postes sont supprimés.

Surtout, le niveau de vie des étudiants chute avec celui du reste des classes populaires. Non seulement 50% des étudiants sont contraints de se salarier pour financer leurs études, mais l’accés à l’emploi, même précaire, est lui-même rendu toujours plus difficile par le relentissement économique. Et dans le même temps, le systéme d’aide sociale, pourtant déjà insuffisant, et qui devrait permettre aux étudiants de financer leurs études sans avoir à se salarier, est sous le feu des attaques du gouvernement. Aprés avoir supprimé de nombreux critéres sociaux d’attribution des bourses, ce qui a conduit à faire baisser celles-ci, le gouvernement ne cache pas son ambition de généraliser les bourses au mérite et de privatiser le CROUS.

L’accés aux concours était déjà rendu toujours plus difficile à cause de la baisse massive du nombre de postes dans la fonction publique, et notamment dans l’éducation nationale. Aujourd’hui, le gouvernement veut tout bonnement remettre en cause le caractére national et égalitaire du CAPES, en « masterisant » l’accés aux métiers de l’enseignement. Tout cela en parfaite logique avec la réforme Darcos de privatisation rampante des lycées.

Le « contrat doctoral unique » préconisée par Pécresse vise à supprimer l’allocation de recherche et le monitorat ; pour financer leurs activités doctorales, les jeunes chercheurs seront contraints de se mettre au service des entreprises avec lesquelles les universités tisseront des accords.

Toutes ces mesures sont inacceptables. Et tandis que non seulement l’éducation, mais toute la société est visée par cette politique et plongée dans l’incertitude, il faut faire reculer le gouvernement, tous ensemble. Cela passe par un mouvement d’ensemble, qu’il faut construire patiemment et pas à pas.

Les grèves isolées sont réprimées par la police ; mais face à une colère généralisée des classes populaires, le gouvernement finira par vaciller. Les grèves sont souvent trahies par certaines directions syndicales : il faut un mouvement démocratique, où toute négociation éventuelle et où l’apparition médiatique du mouvement soient contrôlée par la base, par les Assemblées Générales : ainsi le gouvernement ne pourra pas acheter la paix sociale en passant des arrangements dont nous ne savons rien dans les salons feutrés des ministères.

Nous appelons les étudiants et leurs organisations à se saisir de toutes ces questions en Assemblée Générale, à se coordonner nationalement, à participer aux manifestations du 20 novembre. Nous proposons la plate-forme revendicative suivante :


 Augmentation des bourses en nombre et en valeur, indexation de celles-ci sur le coût de la vie !
 Abandon de la réforme des concours : maintien du CAPES à bac+3 !
 Abandon du projet de « contrat doctoral unique » !
 Abandon de tout projet qui viserait à privatiser les CROUS !
 Aucune suppression de postes dans l’enseignement supérieur ! titularisation et fonctionnarisation de tous les personnels précaires !
 Pour une Université publique, gratuite et sans sélection, ni à l’entrée, ni en Master, ni en fonction de la nationalité : abrogation de la LRU !
 Un budget qui finance sans condition l’ensemble des établissements et des étudiants à la hauteur des besoins de tous et toutes, sans aucune condition : abrogation du Plan Campus !

Face à la chute du niveau de vie et aux attaques du gouvernement, construisons l’unité d’action de tous les secteurs attaqués !

Messages

  • Belle guelante les jeunes mais pour la suite, il se passe quoi ? Pas de pétition, pas de rendez-vous, pas de lien hypertexte...

    Un vieil étudiant de Lyon 2.

  • Je suis globalement d’accord avec le compte-rendu voté par l’assemblée générale de Lyon II. Mais, vous ommetez de préciser un élément fondamental et dramatique de la réforme des concours : la baisse de niveau terrible qu’ils font engendrer, par la réduction du nombre d’épreuves de 6 ou 7 à 3 + 1 entretien bidon et par la disparition de pans entiers du savoir et de la culture scientifique et humaniste dans les universités du fait de leur abandon aux concours. Il sera désormais possible de devenir professeur sans jamais avoir rédiger une dissertation, ou, dans les langues, sans avoir réalisé une version ou un thème. C’est à l’avenir l’affaiblissement du niveau global de la recherche française et le nivellement légaliser du niveau des professeurs, des élèves et des étudiants.
    Autre élément approximatif que vous relevez concernant le contrat doctoral : il ne s’agit pas, comme vous l’indiquez, de faire disparaître l’allocation et le monitorat, mais de les fondre, le salaire restant inchangé. Il ne sera absolument pas question de passer contrat avec les entreprises mais avec l’université, ce qui est déjà le cas concernant le volet monitorat des contrats actuels.

    • Sur le contrat doctoral, primo le projet prévoit explicitement que les termes des contrats pourront être l’obligation de travailler - par exemple pour faire de l’expertise - dans une entreprise publique ou privée. Deuxio, le salaire ne sera pas nécessairement inchangé, vu qu’il sera individualisé et négocié fac par fac, avec le président qui signera les contrats. L’allocation de recherche est belle et bien supprimée, puisqu’elle se "fond" dans le nouveau contrat. Son abolition est d’ailleurs explicitement mentionné dans le texte de projet.

      Par contre sur le CAPES tu as tout à fait raison, il faut expliquer tout cela un peu mieux.