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Après sa débâcle, le PCF mobilisé contre Sarkozy pour gommer ses dissensions
Publie le mardi 24 avril 2007 par Open-PublishingTétanisé par sa débâcle, le PCF a appelé à la mobilisation contre Nicolas Sarkozy le 6 mai, une posture qui lui permet d’occuper le terrain alors que la crise s’approfondit place Colonel Fabien où la direction est remise en cause.
Dès l’annonce dimanche de son résultat au premier tour de la présidentielle (1,93%, derrière le trotskiste Olivier Besancenot), la candidate communiste Marie-George Buffet a mis en cause le "vote utile" en faveur de la socialiste Ségolène Royal, tout en appelant à voter pour elle au second tour. Dans son sillage, l’Humanité a préféré oublier lundi le score de la candidate titrant à sa une "Sarkozy : comment le battre".
Le Conseil national (Parlement) du parti se réunira mardi pour passer au crible ces résultats catastrophiques. Mais déjà, les divisions s’étalent et la direction est visée. L’ancien numéro un, Robert Hue, dont le score de 3,37% en 2007 avait été déjà jugé calamiteux, prend sa revanche et multiplie les critiques à l’encontre de la "stratégie" d’alliance antilibérale tentée par la direction.
"Il est incontestable que le score est mauvais", a-t-il dit sur France Inter en soulignant qu’une partie des électeurs communistes ont apporté leurs voix "dès le premier tour" à Ségolène Royal. Mais pour lui, "le vote utile ne peut pas être la seule explication de la chute pratiquement de la moitié du score" PCF par rapport à 2002. Le sénateur communiste, qui a déjà prôné un rapprochement avec le PS dans la perspective des législatives, a appelé à un "débat approfondi" au sein du PCF pour tirer le bilan des choix de la direction, qui n’ont "pas été les bons", comme celui de vouloir à "tout prix" présenter une candidature unique antilibérale.
De son côté, le député-maire de Vénissieux André Gerin, chef de file d’une tendance orthodoxe opposée également à la stratégie d’alliance antilibérale, a violemment attaqué la direction. "Le PCF s’écroule, l’équipe du Colonel Fabien a largué l’identité du PCF : elle est discréditée et devient illégitime", accuse-t-il.
Il plaide en faveur de candidats PCF "dans toutes les circonscriptions" pour "avoir un groupe communiste à l’Assemblée nationale". Le député du Rhône appelle aussi à la tenue à la mi-juin, c’est-à-dire après les législatives des 10 et 17 juin, d’un "Congrès extraordinaire" du PCF pour tirer les leçons de l’échec. Congrès qu’il veut "sous l’égide des adhérents du parti et non pas d’une direction qui a failli à tous ses devoirs". A l’opposé, les "refondateurs", imputent l’échec électoral à la division des forces antilibérales et préconisent la constitution "de groupes de députés antilibéraux" aux législatives.
Leur appel est adressé notamment à la LCR, dont le candidat Olivier Besancenot a obtenu le meilleur score de la gauche radicale (4,08%).) Ce résultat donne à la LCR des "responsabilités supplémentaires" pour "essayer dans les années à venir de rassembler la gauche anti-capitaliste", a reconnu lundi son leader historique Alain Krivine qui reste toutefois prudent sur les chances d’accords électoraux pour les législatives.