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Arevashima : fiasco industriel et magouilles en tous genres
Publie le vendredi 27 février 2015 par Open-PublishingLe 23 février 2015, Areva, le champion français du nucléaire publie une perte historique d’environ 5 milliards d’euros, soit l’équivalent de 60% de son chiffre d’affaires.
Avec un endettement de 4,7 milliards, pour un capital de 3,6 milliards, cela signifie purement et simplement que si Areva était une société privée, elle aurait déjà déposé son bilan.
Mais Areva est détenue à 87% par l’état français, c’est-à-dire vous et moi qui finançons cette pompe à fric avec nos taxes et nos impôts. Donc, pas d’inquiétude, la République exemplaire va nous arranger tout cela quitte à nous assommer un peu plus, bien entendu, au nom de l’intérêt général, c’est-à-dire au nom de l’intérêt exclusif des socialistes qui nous gouvernent.
Areva est présente dans 43 pays, compte 45 000 collaborateurs (dont beaucoup vont être virés très prochainement) et travaille principalement dans le domaine du nucléaire : extraction d’uranium, fabrication et traitement de combustible, construction de centrales nucléaires...
Mais cette boîte est surtout une multinationale gérée par des politiques, c’est-à-dire des incapables menteurs et tricheurs. Elle est donc minée, sans mauvais jeux de mots, par les affaires.
Le plus gros scandale qui ressemble bien à une escroquerie en bande organisée s’appelle Uramin. En 2007, Areva rachète pour 2,5 milliards de dollars une société minière canadienne qui exploite des mines inexploitables. Quand le pot aux roses est découvert, on a le droit à un rapport de la cour des comptes, un signalement au procureur, une enquête de la brigade financière, la totale. Avec les commissions versées aux différents intermédiaires évaporés dans la nature, on atteint 3 milliards d’euros. Cette opération géniale a été montée par Anne Lauvergeon, ancienne sherpa de Mitterand, proche des socialistes et de Holland au point d’avoir failli entrer dans le gouvernement Valls. Rien qu’en 2011, elle touche 2 271 154 € d’indemnités pour l’ensemble de son œuvre à la tête d’Areva qu’elle quitte, virée par Sarkozy.
De mauvaises langues au sein de la société affirment qu’elle a fait plus de mal à la tête d’Areva que tous les écologistes réunis.
Areva c’est aussi l’EPR (European Pressurized Reactor). La Rolls-Royce des centrales nucléaires, selon l’entreprise. Sauf qu’en France on sait construire des Renault et des Peugeot, pas des Rolls. Le coût initial d’un EPR était de 3 milliards d’euros. Enfin, ça, c’était la promesse, du style « moi, votre fournisseur… », du blabla pour gogo. Le gogo, ils en ont trouvé un.
En l’occurrence, la Finlande. Le projet s’appelle OL3 et la centrale devait être livrée en 2011. Mais là encore l’amateurisme est la règle, à moins que la justice ne s’en mêle encore et nous apprenne que ça va bien au delà de la simple incompétence. Aujourd’hui, et ce n’est pas fini, OL3 va coûter au moins 7,4 milliards d’euros et ne sera pas livré avant… 2018. (1)
Vous me direz, c’est la Finlande, on s’en tamponne, ils n’avaient qu’à pas signer avec ces branquignoles. Ok. Flamanville, ça vous dit quelque chose ? En gros, c’est la même arnaque que pour la Finlande, mais en France. Pour le coût des travaux, on passe de 3,3 milliards d’euros à … 9 milliards. Qui dit mieux ? Pour la date de mise en service, pas avant 2017, au moins 5 ans de retard. Bien évidemment, tout cela va se répercuter sur le prix de revient du kilowatt-heure et donc sur la facture finale payée par… Je vous le donne en mille… L’usager et le contribuable donc vous et re-vous. Ah oui, j’ai oublié la cerise sur le gâteau. En mars 2015, plusieurs entreprises réalisant les travaux de Flamanville dont Bouygues vont devoir se présenter devant un juge pour… travail dissimulé. Ils avaient la fâcheuse tendance à abuser des travailleurs détachés polonais et roumains.
Mais Areva n’est pas seulement un fleuron de la technologie française, c’est aussi une sorte de caisse noire de l’état français qui sert de prétexte à différentes opérations qui n’ont rien à voir avec son métier comme la rémunération de conseillers israéliens, l’achat d’avions à des présidents étrangers et … la remise de rançon aux terroristes d’Al Quaïda.
Le 18 février 2015, le Nouvel Obs publie un contrat entre Areva et … Avi Pazner, ancien ambassadeur d’Israël en France (2). Celui qui est aujourd’hui porte-parole de Netanyahu en campagne pour sa ré-élection en Israël aurait été rémunéré entre 2010 et 2013 par Areva comme… consultant. Vous remarquerez que dans « consultant », il y a « sultan ». Hôtels de luxe, voyages en business class… Tous les déplacements sont pris en charge aux frais de la princesse.
Du lobbying classique diront certains. Oui, mais le problème c’est qu’Areva n’a pas plus d’activité en Israël qu’un socialiste encarté n’a de sens moral, c’est-à-dire aucun, rien, nada, zéro. Donc on ne comprend pas bien en quoi Pazner défendrait les intérêts d’Areva, c’est-à-dire de l’état français. Et compte tenu de la réaction des israéliens aux projets de centrales nucléaires en Iran, on ne voit pas comment ce pays autoriserait un de ses autres voisins, fusse la Jordanie à en construire une. Le contrat avec Pazner et les sommes versées apparaissent donc comme plus que suspects, au moins à la brigade financière qui est saisie de l’affaire.
Areva coule, mais Areva trouve quand même de l’argent pour faire des cadeaux aux chefs d’état étrangers. Pascal Terrasse est député PS de l’Ardêche, c’est un proche de Manuel Valls qui passe pour un « réformateur », un type bien qu’on croit sur parole par conséquent. Lors des travaux parlementaires de la commission des finances enregistrés le 10 septembre 2014, il déclare à propos des activités économiques françaises en Afrique : « Les responsables politiques, notamment africains, font monter le prix des autorisations. C’est ainsi qu’Areva a dû acheter au président de la République nigérienne un avion de 32 millions d’euros il y a quinze jours ! » (3)
Mais attention, si les pratiques de l’état via Areva ressemblent beaucoup à celles de la mafia, les socialistes n’aiment pas trop qu’on en parle. Ainsi, Stéphane Lhomme, président de l’observatoire du nucléaire (4) qui a levé le lièvre et accusé Areva de corruption a fait l’objet d’une plainte de la société pour diffamation. Pas de chance, il vient d’être relaxé par la cour d’appel de Paris le 21 janvier 2015.
Areva c’est aussi et surtout l’intervention financière de l’état français pour payer des rançons aux terroristes tout en le niant. Ainsi, d’après de nombreux observateurs, c’est bien Areva qui a contribué à verser environ 20 millions d’euros à Al Quaïda pour la libération des otages du Sahel en octobre 2013. (5) Les otages du Sahel, vous ne vous rappelez pas ? L’affaire à propos de laquelle Laurent Fabius déclarait : « Ce que je peux vous dire c’est que la France ne paye pas de rançon, c’est clair et net ». Mais oui, les mecs, ils enlèvent des otages juste pour voir Fabius et après ils les libèrent. C’est ça, on y croit. Tu nous le jures sur la tête de Cahuzac, aussi, non ?
Qui a payé pour monsieur Lazarevic en décembre 2014, présenté comme le dernier otage français ? Areva. Qui paiera pour la prochaine otage française enlevée il y a quelques jours ? Areva ?
Grâce à Areva et à la politique française de paiement de rançons aux terroristes d’Al Quaïda et d’ailleurs, le cours de l’otage a grimpé en flèche. Alors qu’il était d’environ 200 000 $ en 2003, un otage se négocie aujourd’hui 50 fois plus, soit 10 millions d’euros… Du coup, enlever des ressortissants français est devenu l’un des business les plus rentables qu’il soit.
A défaut de devenir un constructeur de centrales nucléaires fiables, la France, avec le concours d’Areva, est devenue un des meilleurs clients d’Al Quaïda tout en étant un de ses plus fidèles fournisseurs d’otages. Il faut le faire, non ?
Les socialistes gèrent Areva comme ils gèrent la France, c’est-à-dire n’importe comment. Mensonges, magouilles, commissions occultes, cadeaux aux chefs d’états africains, financement des terroristes, et encore, on ne connaît pas tout. Bien entendu, il n’y aura jamais de responsables, encore moins de coupables. Dans quelques jours ou quelques mois, on expliquera aux milliers d’employés licenciés qu’il en va de l’indépendance de la France, de sa sécurité et de ses intérêts fondamentaux. Pendant ce temps, les terroristes d’Al Quaïda se marrent dans leurs 4x4 tout neufs et négocient déjà avec la France, qu’ils savent particulièrement généreuse, le montant de leur nouvelle otage enlevée le 24 février.
Philippe Alain
http://philippealain.blogspot.com/
(3) http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rapports/r2192.pdf (page 56)