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Assurance-chômage : "Il faut renégocier" !

Publie le samedi 7 janvier 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Au sommaire :
 entretien avec Maurad Rabhi, négociateur CGT, "Assurance-chômage : "Il faut renégocier""
 description des anciennes et nouvelles filières : impact sur le nombre de chômeurs indemnisés

en pièce jointe :
 projet d’accord Unedic

Lire aussi :
 la déclaration de la commission exécutive de la Confédération
Assurance chômage : les négociations devaient et pouvaient se dérouler autrement
 la déclaration de l’UGICT-CGT "Sept chômeurs sur dix laissés au bord du chemin"
 l’analyse de la Confédération : Accord UNEDIC 2006 - 2008 : "Qui perd ? Qui gagne ?"

La CGT propose de se battre ensemble pour conquérir une « sécurité sociale professionnelle ». Lire à ce sujet Work in Progress Entretien avec Bernard Thibault

RESISTANCES !
Patrice Bardet, militant CGT, patrice_bardet@yahoo.fr


Assurance-chômage : “Il faut renégocier”

Entretien avec Maurad Rabhi, secrétaire confédéral de la Cgt qui a conduit la délégation lors des négociations sur la convention Unedic

La Cgt ne signera pas le projet de convention Unedic. Pourquoi ?

En l’état, ce projet va contribuer à aggraver la précarité de l’emploi et à favoriser l’extension de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
Ainsi, la réorganisation des filières d’indemnisation se traduira par une réduction des durées d’indemnisation pour près de 150 000 chômeurs. Et ce sont plus de 36 000 chômeurs qui se verront exclus du système.

Deuxièmement, cet accord fait porter sur les salariés et les chômeurs le coût social de la précarité et de la perte d’emploi, ainsi que le rétablissement financier de l’Unedic : avec une augmentation identique (et temporaire) de 0,04 % des cotisations salariales et patronales, les patrons verseront 160 millions d’euros contre 634 millions pour les salariés. On ne peut pas parler d’effort équitablement partagé, surtout dans une période où les profits des grandes entreprises s’envolent et où le pouvoir d’achat des salariés chute.
Au début des négociations, les organisations syndicales étaient pourtant d’accord pour exiger du Medef une majoration des cotisations des employeurs sur les contrats précaires. Qu’est devenue cette exigence qui, selon un sondage, emporte l’adhésion des trois quarts des Français et de 82% des salariés ?
Quant aux mesures de “retour à l’emploi”, elles ne trompent personne : certaines sont déjà en place depuis plusieurs années, les autres sont de véritables outils coercitifs pour faire accepter n’importe quel emploi dans n’importe quelles conditions.

Deux organisations syndicales, la Cfdt et la Cftc, ont indiqué qu’elles signeraient cet accord. La Cfe-Cgc réserve sa réponse pour mardi 10 janvier, alors que la Cgt et Fo le dénoncent. Que va-t-il se passer ?

Si la Cfe-Cgc ne signe pas, le projet de convention reste valide, à moins que les trois organisations syndicales non signataires fassent valoir leur droit d’opposition. Dans ce cas, il y a obligatoirement renégociation. Si la Cfe-Cgc ne veut pas faire valoir son droit d’opposition, il faudra alors, à travers un débat public, essayer de pousser le gouvernement à refuser l’agrément de la nouvelle convention.

Cependant, le texte de l’accord prévoit que “les partenaires sociaux examineront au cours de l’année 2006 les voies et les moyens d’une nouvelle organisation du système d’assurance chômage”...

Tout à fait. Tout le monde a pris conscience que le régime d’assurance-chômage est à bout de souffle et qu’il faut renégocier. Les syndicats signataires eux-mêmes indiquent que la nouvelle convention n’est pas bonne.
Il faudra profiter de ces nouvelles négociations pour intégrer les personnes qui touchent l’Allocation spécifique de solidarité, le Rmi, les primo-demandeurs d’emploi, les temps partiels... en lien avec la Sécurité sociale professionnelle que défend la Cgt.


description des anciennes et nouvelles filières : impact sur le nombre de chômeurs indemnisés


(simulations fournies aux négociateurs par l’Unedic pendant les négociations : chacun connaissait donc exactement les conséquences )

Durées d’indemnisation pour les procédures de licenciement engagées avant le 01/01/2006

Filière A quelque soit l’âge B quelque soit l’âge C Pour les 50 ans et + D Pour les 57 ans et +
Durée d’affiliation 182 jours ou 910 h (6 mois) au cours des 22 derniers mois 426 jours ou 2123 h (14 mois) au cours des 24 derniers mois 821 jours ou 4095 h (27 mois) au cours des 36 derniers mois 821 jours ou 4095 h (27 mois) au cours des 36 derniers mois et 100 trimestres d’assurance vieillesse
Durée d’indemnisation 213 jours (7 mois) 700jours (23 mois) 1095 jours (36 mois) 1277 jours (42 mois)
Nb allocataires 290.000 1.110.000 195.000 48.000

Durées d’indemnisation pour les procédures de licenciement engagées à compter du 01/01/2006

Filière A Quel que soit l’âge A+ Quel que soit l’âge B Quel que soit l’âge C 50 ans et + D 57 ans et +
Durée d’affiliation 182 jours ou 910 h (6 mois) au cours des 22 derniers mois 365 jours ou 1820 h (12 mois) au cours des 20 derniers mois 488 jours ou 2426 h (16 mois) au cours des 26 derniers mois 821 jours ou 4095 h (27 mois) au cours des 36 derniers mois Supprimée
Durée d’indemnisation 213 jours (7 mois) 365 jours (12 mois) 700 jours (23 mois) 1095 jours (36 mois
Nombre d’allocataires 271.800 81.700 1.010.100 242.900
Différence par filière (source UNEDIC) - 18.200 + 81.700 - 99.900 47.900 - 48.000
Chômeurs n’étant plus pris en charge (estimation UNEDIC) 36500

projet d’accord Unedic


Remarque personnelle : FO finira-til par signer ? on peut se poser la question (sur le site de FO)

je cite Dans un entretien au Figaro publié samedi, le chef de file des négociateurs patronaux (MEDEF), Denis Gautier-Sauvagnac, tout aussi embarrassé, convoitait encore l’adhésion de FO, dont il espère la conversion « compte-tenu » de la convention juridique en cours de rédaction. La formalisation juridique du texte permet en effet de réaliser des ajustements de dernière minute, a commenté Jean-Claude Quentin (FO) avant de s’interroger : « jusqu’où le MEDEF est prêt à aller dans ces ajustements ? ».

Plus faux cul, tu meurs !

Patrice

Messages

  • Personne ne parle plus de la revalorisation des indemnités versées aux chomeurs. Au mois de juin, suite à un refus du MEDEF de toute augmentation, le problème avait été renvoyé à la renégociation du mois de décembre. Puis plus de nouvelles. Cela voudrait-il dire que les indemnités ne seront pas revalorisées une fois de plus ? Donc, que les chomeurs verront encore une fois leur pouvoir d’achat baisser. Mais comme beaucoup semble dire qu’ils touchent déjà trop à ne rien faire, et que les signataires semblent le confirmer, ce n’est même pas la peine d’aborder le sujet de la revalorisation des indemnités.
    Faure-Engel.

    • effectivement, vous avez totalement raison. C’est un vrai scandale ! Comme si les indemnités des chom’du étaient des royalties qu’ils "nous" volent, comme s’ils n’étaient pour nous que de lointains étrangers, et non nous même dans d’autres circonstances moins favorables. Comme si les privés d’emploi devaient "mériter leur pain quotidien", comme s’ils devraient être de surcroit reconnaissants des miettes du grand festin capitaliste qui nous consomme tous...

      Les "gestionnaires" de l’assurance chômage, le Medef - quoi d’étonnant- , mais aussi certains dirigeants des syndicats de salariés refusent que les chômeurs puissent non seulement vivre dignement, mais aussi tout simplement vivre ! C’est décidément intolérable, et vous avez bien raison de le souligner.

      Je ne vois d’autre solution que de nous battre ensemble, pour le droit fondamental de vivre dans la dignité. Puissions nous oeuvrer ensemble ! Une véritable sécurité sociale professionnelle reste à conquérir

      RESISTANCES !

      Patrice Bardet

    • bonjour ,
      ici , en chine , il y a des gens qui attendent dans le froid en quemendant quelque emploi une pencarte autour du cou . Si par bonheur ils decrochent un emploi pour la journee , leur salaire ne se constitura pas d’une somme d’argent , mais de riz et de the.

      marc de chine

    • Je pense que ce n’est pas votre situation personnelle que vous décrivez Marc de Chine. J’espère pour vous que vous mangez plus qu’un bol de riz par jour, sinon que seriez-vous aller faire en Chine ! Quand la misère des autres sert de justification à l’égoïsme de ceux qui en profitent !
      Faure-Engel.