Accueil > Attac : Nikonoff réélu, l’association en crise
de Quentin JOSTE
La réélection de Jacques Nikonoff à la tête d’Attac dissimule mal les graves dissensions qui traversent l’association.
L’association altermondialiste Attac, qui tenait son assemblée générale à Rennes ce week-end, devait parvenir à un accord sur les différents points d’achoppement qui divisent le mouvement depuis plusieurs mois. Finalement, à l’issue d’un vote houleux et de discours véhéments de ses cadres, Attac en est ressortie plus divisée que jamais.
Jacques Nikonoff a été réélu à la tête de l’association altermondialiste, mais sans plébiscite. 22 des 42 membres du Conseil d’administration ont voté pour le président sortant, qui hérite d’un nouveau mandat de trois ans. La crise, qui couvait depuis plusieurs mois, a éclaté au grand jour lors du vote des militants.
Le porte-parole de Solidaires, Pierre Khalfa, et l’économiste Susan George, ont dénoncé devant plusieurs centaines d’adhérents des "anomalies criantes" dans le décompte des bulletins de vote. En cause : des enveloppes de vote par correspondance reçues au siège de l’association auraient été ouvertes et le décompte des voix aurait montré "de fortes variations au détriment des listes soutenues par Susan George", selon Aurélie Trouvé, proche des opposants.
Bientôt une enquête ?
"Nous avons donc décidé de ne pas siéger au conseil d’administration tant qu’une expertise extérieure, indépendante, n’a pas été menée sur ces bulletins de vote", a déclaré Susan George, sous les sifflets d’une partie du public, réuni à l’Université Rennes 2. Jacques Nikonoff s’est dit prêt à une enquête extérieure, voire à la saisie de la justice en cas de fraude avérée.
Pour la première fois dans l’histoire d’Attac, deux listes étaient en lice. Jacques Nikonoff d’un côté, accusé par ses opposants de vouloir faire entrer l’association dans l’arène politique, et l’économiste Jacques Cossart de l’autre.




