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AI Hasbara : Israël investit des millions dans des campagnes d’influence aux États-Unis, ciblant les évangéliques
Géolocalisation des évangéliques
L’intérêt porté aux publics chrétiens aurait surpris avant la guerre à Gaza, car ces derniers, et
notamment les évangéliques, ont toujours été considérés comme le groupe le plus pro-israélien aux
États-Unis. Or, les sondages Pew menés entre 2022 et 2025 révèlent un déclin rapide du soutien à
Israël pendant la guerre à Gaza, même chez les conservateurs. Environ 42 % des Américains avaient
une opinion négative d’Israël en 2022 ; trois ans plus tard, ce chiffre atteignait 53 %. Ce déclin du
soutien ne se limite pas aux démocrates : la moitié des jeunes républicains (moins de 50 ans) ont
désormais une opinion négative d’Israël, soit une hausse de 15 % depuis le début du conflit.
Un rapport de 2024 du Centre d’études des États-Unis de l’Université de Tel Aviv met en lumière
une tendance similaire chez les jeunes évangéliques, plus critiques envers Israël et qui,
contrairement à leurs parents, ne le soutiennent plus aveuglément. Pour ne rien arranger, suite à
l’assassinat du commentateur conservateur Charlie Kirk , des théories du complot se sont propagées
dans les médias d’extrême droite et sur les réseaux de désinformation en ligne, affirmant qu’Israël
l’avait assassiné en raison de ses critiques de la guerre à Gaza.
Des contrats entre Israël et des entreprises liées à Trump révèlent des campagnes et des plans visant
à cibler des millions de fidèles américains, à déployer des bots, à embaucher des influenceurs et à
tenter de rendre ChatGPT plus pro-israélien.
Omer Benjamin
6 novembre 2025 IST
Ces derniers mois, le gouvernement israélien a signé des contrats de plusieurs millions de dollars
pour redorer l’image d’Israël auprès de l’opinion publique américaine, tant en ligne que hors ligne.
Face à une forte baisse de soutien de la part de la droite conservatrice, Israël a engagé des
entreprises pour mener non seulement des campagnes de « hasbara » (diplomatie publique), mais
aussi des campagnes ciblant des millions de fidèles chrétiens, des réseaux de bots pour amplifier les
messages pro-israéliens en ligne, et des actions visant à influencer les résultats de recherche et les
réponses fournies par des services d’IA populaires comme ChatGPT.
Parmi les experts recrutés figure un ancien directeur de campagne de Donald Trump, et nombre des
autres entreprises sont liées au Parti républicain ou aux communautés évangéliques, ce qui indique
qu’Israël concentre des efforts considérables sur des communautés autrefois considérées comme
automatiquement pro-israéliennes. Ces campagnes visent notamment à lutter contre l’antisémitisme,
qui a progressé parallèlement au déclin du soutien à Israël. Ensemble, elles marquent une nouvelle
étape dans la stratégie de diplomatie publique d’Israël depuis la Seconde Guerre mondiale et une
évolution dans sa manière d’utiliser ses agents – intelligences artificielles et influenceurs humains –
pour la hasbara à l’étranger.
Les entreprises américaines représentant des gouvernements étrangers doivent s’enregistrer auprès
du département de la Justice des États-Unis en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents
étrangers (FARA). Des documents déposés au cours des deux derniers mois montrent que le
gouvernement israélien – par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, du ministère du
Tourisme et de l’Agence de publicité gouvernementale (LAPAM) – a signé de nombreux contrats
aux États-Unis afin de promouvoir les intérêts d’Israël.
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