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Attac aligne ses divisions

Publie le lundi 19 juin 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Alors que l’association fait face à l’érosion du mouvement altermondialiste, les militants, réunis à Rennes, se sont dit écoeurés par les querelles d’appareil.

de Guillemette ECHALIER

Le pire des scénarios. Les militants d’Attac venus à Rennes ce week-end pour l’assemblée générale n’en reviennent pas. Le voeu lancé samedi matin par le président du comité local de Rennes, Jean-Louis Métivier, est bel et bien resté pieux : faire de cette réunion un moment de consolidation du mouvement altermondialiste. Les adhérents s’attendaient à discuter du Manifeste pour 2007. Ils ont assisté à l’éclatement violent de la crise qui couvait depuis deux ans au sein de la direction et à la constitution de deux camps plus déterminés que jamais : les pro-Jacques Nikonoff, réélu à la présidence, et les anti, emmenés par l’économiste Susan George, membre fondatrice d’Attac.

Ambiance houleuse. Tout a basculé dans l’après-midi de samedi au moment de l’annonce des résultats de l’élection au conseil d’administration. Sur les deux collèges (celui des fondateurs et celui des « actifs » représentant les adhérents), les amis du président sortant totalisent vingt-deux sièges contre vingt aux amis de Susan George et Pierre Khalfa, représentant de Solidaires. Immédiatement, Aurélie Trouvé, élue anti-Nikonoff, est montée à la tribune pour lire une déclaration : « Nous avons décidé de suspendre notre participation au conseil d’administration en raison d’anomalies constatées lors du dépouillement des votes par correspondance au siège d’Attac. » Sifflets et insultes fusent dans l’amphi : « Berlusconi ! », « Mauvais perdants ! » Les signataires font valoir qu’au cours du dépouillement, entre le premier lot (3 059 enveloppes) et le second (1 901), des variations de résultats trop importantes ont été constatées.

Stupeur. Après cette annonce, l’ambiance houleuse pousse les deux camps à se retrouver dehors sur les pelouses de l’université de Rennes II, chacun de son côté. Et le reste des militants au milieu, ne sachant vers quel groupe tendre l’oreille. Beaucoup ignoraient l’ampleur des oppositions avant cette assemblée générale et tombent des nues. « Je sais que dans toute association il existe toujours différents courants et forcément des oppositions, admet Anne, une Rennaise, ancienne de la CFDT et militante aujourd’hui à Mixcité. Mais là, toutes les pratiques qu’on reproche à nos hommes politiques, on les refait ici : le cumul, les gens qui s’accrochent au pouvoir, voire les manoeuvres politiciennes ! C’est grave pour Attac ! »

« C’est complètement fou si ces querelles de personnes bousillent le travail des militants de base et mettent à mal l’association, se désespère une autre Anne, qui s’est déplacée d’Angers. J’étais venue pour débattre du projet pour 2007 et je découvre avec stupeur ces histoires d’appareil. » Ancienne militante féministe, elle a adhéré il y a deux ans pour défendre l’instauration de la taxe Tobin. Elle est dégoûtée qu’une seule petite heure en fin d’assemblée générale hier ait été consacrée à la discussion sur le Manifeste. Tout comme Isabelle, professeure de chimie à l’université, qui était venue essentiellement pour participer aux ateliers de discussion sur le Manifeste 2007. Ils ont été annulés, les débats entre les deux camps occupant tout le temps de l’assemblée générale.

« Non-alignés ». Beaucoup redoutent que le travail de terrain réalisé depuis des années soit mis par terre. « Ce qui se passe risque de saper le moral des adhérents », reconnaît Jean-Claude, de Montpellier.

Déçus et en colère, les simples militants se sont rassemblés hier matin en priant les élus, fondateurs et membres du conseil scientifique de s’en aller. Leur but, définir la position du « troisième pôle ». « On a assisté à un KO debout. Il est temps que les non-alignés s’expriment », a expliqué Henry Racine, adhérent. La plupart des militants de base ont appelé à un réel compromis au niveau de la direction. Certains, exaspérés, n’excluent pas de partir si la hache de guerre n’est pas vite enterrée.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=391322

Messages

  • Sacré Libé.... :

    ..../...Alors que l’association fait face à l’érosion du mouvement altermondialiste, les militants, réunis à Rennes, se sont dit écoeurés par les querelles d’appareil.../...

    C’est vrai que celà ne fait qu’un an, c’est putain du fin fond de la préhistoire, que les employés les plus émérités de Libé se sont fait fesser les joues dans un referendum où ATTAC et le mouvement altermondialsiste avaient joué un grand rôle en érodant dans les années précedentes l’argumentation des liberaux.....Ils n’étaient pas les seuls c’est vrai, même à gauche, dans cette bataille.

    Mais ils avaient fourni des ingredients essentiels, des munitions fondamentales, des argumentaires essentiels, aidé à de grandes mobilisations (toujours importantes d’ailleurs, d’Athenes à Karachi), mais surtout aidé à préparer le 29 Mai, fourni des raisons à la mobilisation contre le CPE, de puissantes raisons d’agir comme on dit...

    Alors ATTAC s’érode ? Ou bien Libé s’érode crachant sur ses origines pour devenir de bons toutous d’un actionnaire bien actionnaire....

    Il semblerait qu’il y ait mévue, bévue, bavoir et aurevoir, pour les journiflexeurs de Rothschild , même si il est vrai que le mouvement altermondialiste reprend son souffle, qu’ATTAC connaît une crise d’orientation...

    Mais il ne faut pas s’y tromper, et c’est en grande partie parcequ’une ébulition en profondeur parcourt la société européenne qu’ATTAC , comme le mouvement altermondialiste , ont un problème de modernisation, j’allais dire de boite de vitesse,....Ils ne sont pas les seuls dans la vraie gauche, celle qui est du côté de la majorité sociale.

    Remarquez qu’une femme qui accouche, pour un martien qui ne saurait pas ce qu’est se reproduire et donner la vie, se dirait en la voyant grimacer, et souffrir, à voir la sueur qui lui coule dans les yeux, sur les tempes, qui crie et grimace, qu’indéniablement, foi de martien, l’humaine est en mauvais état : Quel est dont ce mal qui la fait souffrir, elle se meurt, dans des secousses qui se rapprochent, un paroxisme de fin.... Elle meurt c’est sûr !

    Vite un prêtre vert !

    ATTAC c’est pas mieux...Vous croyez que c’est facile ? Ca souffre, ça crie, ça transpire, et pourtant, on sent que ça va accoucher (c’est ça ou ....)
    Regardez le PC.... Vous croyez que c’est facile ? Ca souffre, ça crie, ça transpire, et pourtant, on sent que ça va accoucher (c’est ça ou ....)
    Regardez la LCR....Vous croyez que c’est facile ? Ca souffre, ça crie, ça transpire, et pourtant, on sent que ça va accoucher (c’est ça ou ....)
    Et je ne cite que les espèces les plus dodues....

    Tout le champ de l’anti-capitalisme anti-liberal, tout le champs du social et de l’associatif, est dans les affres de la fin de grossesse.....
    Le changement de braquet est dûr difficile, plein de sacrifices pour tous (ah ! là on parle comme nos amis liberaux....)

    Les responsabilités sont maintenant beaucoup plus larges et demandent des réponses de plus vaste ampleur s’appuyant sur les réussites de ces deux mouvements de nature differente même si toujours sur de mêmes terrains. Ces réponses elles sont immaquablement organisationnelles et politiques.... Et il n’y a que dans le cas où ATTAC ou le mouvement altermondialiste n’auraient pas de profondes implications et consequences politiques, sociales, syndicales, internationalistes et écologistes, il n’y a que si les esperances enclenchées par ces deux espaces differents de bataille ne trouvaient pas de chemins politiques de plus grande ampleur, qu’on pourrait parler d’érosion du mouvement altermondialiste et d’echec d’ATTAC.

    Mais pour l"instant, et par vagues successives de plus en plus puissantes, il y a un mouvement social puissant, des consequences de plus en plus nettes.....

    Entre chaque vague, nous entendons les hurlements : "Ca y est c’est fini ! Ils reculent ! Ils s’érodent !....."

    Mais oui mais oui mais oui.....

    Mais oui.... C’est vrai, et là c’est sûr, Libé s’érode et Libé s’est vendu, Libé n’est plus Libé, Libé est sous le joug, Libé est maintenant toujours entouré de suspicion au moindre article, et c’’est presque dommage, à chaque fois on se demande si c’est l’employé qui parle ou le journaliste ....

    Tandis qu’avant on pouvait leur gueuler dessus en clamant notre desaccord ideologique... Tandis que maintenant ?

    Alors reprenons la phrase et remplaçons ATTAC par Libé et l’altermondialisme par le liberalisme, rien que pour une écriture fictive et pour rire (méfions-nous des procès) :

    ..../...Alors que Libé (l’association) fait face à l’érosion de ses ventes et au discredit du liberalisme (mouvement altermondialiste), ses journalistes (les militants), réunis à Paris (Rennes), se sont dit écoeurés par les actionaires (querelles d’appareil).../...

    Bon, passons , rappelons ces bonnes pages sur la réalité des choses, justes pour argumenter sur le liberalisme :
    http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm

    Mais ce n’était là qu’un apparté .... Qui ne change rien sur le fond et les débats internes d’ATTAC qui concernent tout ceux qui recherchent une ouverture vers la liberté dans un monde soumis à des actionnaires, à des bourgeois qui dictent lois, battent mesures et chansons, achètent les consciences....

    A ATTAC ? Peut mieux faire en matière de démocratie, c’est vrai... Toutefois, Liberation ça n’a rien à voir est possédé en fonction du fric et non des hommes et des femmes :

    * Edouard de Rothschild à hauteur de 39%.
    * les employés 18,5% ;
    * Communication et Participation (Les Amis de Libération, actionnaire historique) : 10 % ;
    * le reste entre des investisseurs financiers et des spécialistes des médias de masse,
    principalement Pathé. http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ration_(journal)

    Donc rien à voir avec la démocratie....
    Nous avons donc d’un côté une association régie par un fonctionement démocratique dont on traque les imperfections et peut-être ce qui la condamnera à ceder la place à mieux, et de l’autre nous avons une entreprise de presse qui n’a plus de fonctionement démocratique autre que formelle à partir du moment où elle est soumise aux conditions de ceux qui tiennent les cordons de la bourse...

    D’un côté donc la démocratie, ATTAC, démocratie imparfaite, parcourue d’entorses, de l’autre l’inverse, un système non démocratique...

    Alors c’est vrai, ATTAC a quelques petits problèmes mais entendre Libé critiquer ATTAC c’est comme d’entendre, à une époque, des dictateurs critiquer l’absence de liberté dans les vieilles démocraties.... Il y a du vrai, quelques %, mais surtout 90% de bouffonerie.

    Alors ATTAC ? Pas touche....

    C’est qu’on souhaite laver notre linge sale en famille, entre travailleurs de gauche, entre anti-liberaux, anti-capitalistes, c’est tout....

    Rien à voir donc avec Libé, qui est honorable, comme la voix de son maître l’est, mais n’entre plus dans le champs de la liberté et à l’instar de la fable "Le loup et le chien" je dirai aux vrais journalistes qui existent encore à Libé, que même l’écuelle n’est peut-être plus si belle à être soumis et plaisants :

    Un Loup n’avait que les os et la peau ;
    Tant les Chiens faisaient bonne garde.
    Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
    Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.

    L’attaquer, le mettre en quartiers,
    Sire Loup l’eût fait volontiers.

    Mais il fallait livrer bataille ;
    Et le Mâtin était de taille
    À se défendre hardiment.

    Le Loup donc l’aborde humblement,
    Entre en propos, et lui fait compliment
    Sur son embonpoint qu’il admire.

    « Il ne tiendra qu’à vous, beau Sire,
    D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
    là quittez les bois, vous ferez bien :
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, haines, et pauvres diables,
    Dont la condition et de mourir de faim.
    Car quoi ? Bien d’assuré ; point de hanche lippée
    Tout à la pointe de l’épée.
    Suivez-moi ; vous aurez un bien meilleur destin. »

    Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?

     Presque rien, dit le Chien ; donner la chasse aux gens
    Portant bâtons, et mendiants ;
    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire ;
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons :
    Os de poulets, os de pigeons ;
    Sans parler de mainte caresse. »

    Le Loup déjà se forge une félicité
    Qui le fait pleurer de tendresse.
    Chemin faisant il vit le col du Chien pelé :
    « Qu’est-ce là ? lui dit-il.
     Rien.
     Quoi ? rien ? -
     Peu
     Mais encore ?
    - Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.

     Attaché ? dit le Loup ; vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ?

    - Pas toujours, mais qu’importe ?

     Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
    Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.

    Vive la liberté !

    A bas le complaire et la parole convenue,
    la laisse et le collier,
    qui ne font même plus pitances....

    Rejoignez le parti de la liberté !
    là où on ne vend pas de collier....
    et on n’oblige plus à en mettre.

    Copas