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Attac : l’association altermondialiste est en crise...

Publie le dimanche 18 juin 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Attac menacée d’"éclatement" ?

L’association altermondialiste est en crise après la contestation d’un vote interne lors de son assemblée générale.

Selon certains de ses membres, l’association altermondialiste Attac serait menacée de paralysie, voire d’"éclatement", après la fronde d’opposants à l’actuelle direction qui ont dénoncé samedi 17 juin à Rennes des "anomalies" lors de l’élection du conseil d’administration.

Organisée samedi et dimanche dans l’université Rennes 2, l’assemblée générale d’Attac devait marquer une "réconciliation" après des mois de querelles internes qui avaient entraîné un premier report du renouvellement de la direction, en décembre 2005.

Le président sortant, Jacques Nikonoff, candidat à un nouveau mandat, fait l’objet de nombreuses critiques. Certains de ses opposants lui reprochent un "style de direction" trop "autoritaire" et défendent pour leur part la candidature de l’économiste Jacques Cossart.

"Des anomalies criantes"

Plusieurs opposants, dont le porte-parole de Solidaires, Pierre Khalfa, et l’économiste Susan George, ont dénoncé samedi après-midi devant plusieurs centaines d’adhérents des "anomalies criantes" dans le décompte des bulletins de vote.

Quelque 5.600 militants, sur les 25.000 que compte l’association, ont participé à ce vote par correspondance.

"Des enveloppes des votes reçues au siège d’Attac ont été ouvertes et le décompte des voix a montré de fortes variations au détriment des listes soutenues par Susan George", a affirmé Aurélie Trouvé, proche des opposants.

"Nous avons donc décidé de ne pas siéger au conseil d’administration tant qu’une expertise extérieure, indépendante, n’a pas été menée sur ces bulletins de vote", a-t-elle ajouté.

Jacques Nikonoff et le président d’honneur d’Attac, Bernard Cassen, ont reconnu des "anomalies lors du dépouillement, liées à la charge de travail, qui a été sous-estimée".

"Des doutes sont toujours possibles sur une élection, nous sommes prêts à solliciter un avis extérieur, voire à saisir la justice si des fraudes sont avérées", a indiqué le président sortant applaudi par les adhérents.

Une baisse de 4.500 adhérents

Jacques Nikonoff a appelé ses opposants "à siéger" sans attendre au CA "pour qu’Attac ne soit pas paralysée et travaille sur le Manifeste" de l’association en vue des élections de 2007.

Jacques Weber, partisan de Nikonoff, a mis en garde contre "un éclatement de l’association devant le ridicule de cette situation".

Du côté des opposants, Pierre Khalfa a demandé un "report de la réunion du nouveau Conseil d’administration", qui devait procéder samedi soir à l’élection du président et la proclamer dimanche. "Si on veut éviter l’éclatement, il faut faire preuve de raison, et non agir avec passion", a-t-il fait valoir.

Une partie du nouveau CA s’est finalement réuni samedi soir à l’invitation de Jacques Nikonoff. Les opposants ont quant à eux boycotté la réunion. L’élection du nouveau président n’a donc pas été possible et une assemblée générale est prévue pour dimanche matin. Ce blocage arrive au mauvais moment pour Attac, victime, huit ans après sa création, d’une baisse d’environ 4.500 adhérents sur un an.

Les adhérents présents à Rennes n’ont pas caché leur colère face "au spectacle donné par les cadres d’Attac". "J’ai fait 800 km pour assister à cette comédie, c’est lamentable", s’est emporté à la tribune Jean-François Cerbère. Un autre militant, Jean Castagnez, a dénoncé une "course à l’échalotte au sommet d’Attac". "Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer de nouveaux membres, notamment issus des classes populaires", a-t-il déclaré.

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Messages

  • Déclaration d’élus fondateurs et actifs au Conseil d’administration

    Nous venons d’être élus au Conseil d’administration, et pourtant nous avons décidé de suspendre notre participation à cette instance, et donc de ne pas siéger pour le moment. Notre attitude est déterminée par les anomalies constatées lors du dépouillement des votes par correspondance au siège d’Attac.

    En vue de leur dépouillement, les bulletins avaient été classés, très justement, par ordre alphabétique des votants. Un tel classement permet leur répartition aléatoire, au contraire par exemple d’un classement par région ou par ordre d’arrivée. En effet, il n’y a aucune raison a priori pour que la première lettre du nom d’un adhérent détermine sa préférence électorale. La méthode de classement alphabétique permet de s’assurer que les paquets de bulletins ainsi constitués ne penchent pas particulièrement pour certains candidats et contre d’autres, ce qui exclut donc toute forte variation des résultats à mesure que progresse le déroulement du dépouillement.

    Commencé le samedi 10 juin après-midi, le dépouillement a porté sur 2000 bulletins dès dimanche soir. 1000 bulletins supplémentaires ont été dépouillés lundi et mardi. Mardi soir, nous avions donc un premier décompte portant sur un lot de 3000 bulletins, sur un total d’environ 5600 votants. Ce décompte indiquait que les candidats soutenus par Susan George comptaient 14 élus sur 24. Le dépouillement a repris mercredi 14. Nous avons alors assisté à un renversement spectaculaire, puisque, sur 1900 nouveaux bulletins, seulement 7 des candidats soutenus par Susan George étaient élus. Plusieurs candidats soutenant Jacques Nikonoff et placés à la limite de l’éligibilité sur la base des 3000 premiers bulletins dépouillés ont connu une progression de 10 à 12 points de leur résultat électoral entre les deux lots, alors que plusieurs autres candidats soutenus par Susan George ont perdu plus de 7 points. Or, pour la raison évoquée ci-dessus, une telle inversion entre les résultats du premier lot et ceux du deuxième lot est de la plus haute invraisemblance et échappe à toute rationalité statistique.

    Le caractère statistiquement aberrant d’un tel résultat apparaît d’autant plus à la lumière du troisième lot dépouillé jeudi après-midi, constitué de 750 enveloppes non ouvertes dont le résultat est similaire à celui du premier lot.

    Au-delà des résultats, ce qui est en jeu, c’est l’avenir de notre association, la sincérité de nos combats et l’authenticité des principes qui nous guident.

    Nous considérons, en l’absence d’explication crédible à cette situation, qu’un doute sérieux pèse sur ce vote. Nous demandons donc qu’une expertise extérieure, indépendante et décidée par les deux parties soit menée le plus rapidement possible pour s’assurer de la sincérité du scrutin. Si cette expertise confirmait nos doutes, une nouvelle élection deviendrait inévitable.

    Premiers signataires

    Jacques Cossart

    Geneviève Azam

    Christian Delarue

    Christelle Baunez

    Marc Delepouve

    Chloë Bénéteau

    Gérard Durand

    Jean-Marie Harribey

    Susan George

    Isabelle Mercier

    Pierre Khalfa

    Lysiane Rollet

    Gus Massiah

    Aurélie Trouvé

    Christian Pilichowski

    Cécile Verdin

    Annie Pourre

    Bénédicte Veilhan

    Gérard Régnier

    Anne-Françoise Taines

    • commentaires de jacques weber sur le sujet - satya

      Bonsoir,

      Un certain nombre de messages alarmistes circulent dans les médias et
      sur certaines listes au sujet d’une éventuelle fraude qui aurait entaché
      l’élection des représentants des adhérents au Conseil d’administration
      de notre association.

      Vous trouverez dans un courrier séparé l’ensemble des documents issus de
      cette assemblée générale.

      Précisons qu’à l’heure actuelle, ce soupçon de fraude est issu d’une
      analyse statistique, faite par une partie des candidats et certains
      membres fondateurs, de résultats partiels des dépouillements faits au
      cours de la semaine précédente et de leur évolution. Cependant gardons
      en tête qu’accuser n’est pas prouver :
      – Plusieurs membres d’Attac présents à l’assemblée, dont un
      stastisticien à l’INSEE, ont émis les plus grandes réserves sur la
      rigueur scientifique de cette analyse.
      – Un examen détaillé du déroulement de la procédure de dépouillement a
      été décidé et sera mis en oeuvre très rapidement.

      Si la réalité d’une fraude était prouvée, ce serait grave. Et tous les
      élus, sans exception, ont déclaré qu’ils seraient les premiers à
      demander que de nouvelles élections aient lieu et que des poursuites
      judiciaires soient engagées.

      Il serait très dangereux pour Attac que des soupçons, évidemment relayés
      avec complaisance par certains médias, ne transforment un doute en
      réalité. Une règle fondamentale de tout fonctionnement démocratique est
      la présomption d’innocence ; certains scandales judiciaires récents
      n’ont que trop montré jusqu’où pouvait mener la propagation de rumeurs
      fondées sur des impressions.

      Jacques Weber

    • Mon cher Jacques.

      Tu as depuis longtemps maintenant démontré ton accord ( les mots ici sont tous étudiés ...) au mode de décision de Cassen.

      L’habituelle défense de Bernard Cassen quand la démocratie d’Attac n’est pas d’accord avec lui même, c’est repousser, toujours repousser ( voir la "décision" sur l’"examen" des statuts de l’association, dernier exemple en date, déjà plus d’un an de gagné ! :)) ) sous des prétextes très élaborés d’un point de vue de la communication toute explication ou recherche de cause à plus tard, en engageant les troupes sur des objectifs roboratifs en terme de temps qui les empêcheront de s’occuper...de ce qui les regarde !
      Cette technique très rôdée et menée de main d’expert de ce point de vue, ne permettra sans doute pas, une fois de plus, d’obtenir la vérité sur "la fatigue" qui a prévalu à ces "anomalies".

      De toute façon il est trop tard et le bateau va sombrer irrémédiablement avec les inévitables scandales qui vont voir le jour lorsque les comptes de l’association seront enfin ( ! ) accessibles, à moins que le syndrome Crédit Lyonnais ne frappe : )) .
      Je ne te parle même pas du plus bel effet que vont avoir les licenciements économiques qui sont à venir dans des délais très courts à Attac du fait de la gestion "présidentielle" de l’association.

      Tu ne sembles pas te soucier de la situation extrêmement délicate pour ton crédit personnel dans laquelle tu te mets ici.

      En effet, alors que se trouvant dans l’impossibilité de nier des faits puisqu’ils (DeCasseNoff, l’infernal triumvirat) mettent sur le compte d’une "sous estimation" de la charge de travail les "erreurs" statistiques constatables par le premier béotien venu, tu montes au créneau sur les mêmes arguments qu’un Galouzeau "enclearstramé" jusqu’au cou : la présomption d’innocence.(!)
      Il est bien joli vu d’ici cet autre monde qui ressemble trait pour trait à celui-ci. Tu connais sans aucun doute le nom du pays qui se revendique le plus démocratique de la planète ? et bien tu connais de la même manière le nom de l’association la plus démocratique de la planète, car selon son "chef" et je cite :"il n’y a pas plus démocrate que nous" ( nous : Attac National ! Bernard Cassen répondant en 2004 aux accusations ( déjà ! ) d’absence de démocratie ! )

      A propos d’innocence, il me semble me souvenir que tous les votes précédents ont eu lieu de la même manière, ce qui procure déjà une certaine information sur le déroulement d’un pareil dépouillement non ? : )).

      Alors, non seulement tu fais comme si aucune reconnaissance des faits n’avait eu lieu, ce qui permet de se poser des questions sur ce que tu défends ici, mais tu viens demander sur ces faits reconnus la présomption d’innocence ?

      Qui parlait de ridicule de la situation déjà ? Ah oui, un certain Jacques Weber.

      Bien à toi.

      Calixte Europe.