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Aux camarades militants et sympathisants du PCF

Publie le mardi 26 septembre 2006 par Open-Publishing
16 commentaires

Chers camarades,

En 2005, nous avons mené une campagne unitaire qui a permis la victoire du Non au projet de constitution libérale européenne. La construction de cette nouvelle convergence unitaire, et son écho de masse, a suscité
beaucoup d’espoirs, notamment celui de continuer cette dynamique pour les prochaines échéances électorales.

Dans ce cadre, tout le monde s’accorde à reconnaître la responsabilité particulière du PCF et de la LCR. Or, pour le moment, des désaccords politiques importants existent qui empêchent d’aller ensemble aux élections.

Essayons de faire le point, ensemble.

Nous faisons le même constat : la logique de la mondialisation libérale et impérialiste entraîne, d’un côté, une concentration croissante des richesses et, de l’autre, une aggravation des inégalités sans précédent, avec la pérennité d’un chômage de masse, la généralisation de la précarité, la pauvreté voire la misère.
Ce contraste est d’autant plus révoltant que les progrès scientifiques et techniques sont prodigieux. La dictature de la finance n’est pas une formule,
mais une terrible réalité. En cette rentrée, ce constat s’impose à tous.
L’explosion des profits a pour corollaire le recul social, le chômage, la destruction progressive des services publics. La question de l’immigration en est une illustration. Elle est au coeur des luttes avec la défense des enfants
sans papiers ou de ceux de Cachan. On ne peut trouver de solution aux drames que vivent des centaines de milliers de travailleurs sans papiers dans ce pays par la politique dite de « l’immigration choisie », c’est-à-dire
par les méthodes policières de Sarkozy, ou de « l’immigration adaptée » que défendent Ségolène Royal et le Parti socialiste. Les drames de l’immigration
sont le produit de la politique des multinationales, de la concurrence mondialisée qui aggrave la misère et le dénuement des populations des pays pauvres. C’est bien cette politique qu’il s’agit de battre en brèche pour mettre l’économie au service des peuples, des classes populaires, des pauvres et donc sous leur contrôle.

C’est votre combat, c’est aussi le nôtre

Nous voulons, nous aussi, battre la droite, l’arrogance du MEDEF et la démagogie populiste insupportable de Sarkozy. Mais battre la droite signifie,
aussi, s’opposer à toute politique sociale-libérale menée par la gauche et qui ne peut, qu’une fois de plus, écoeurer le monde du travail, renforcer l’abstention, voire le Front national. C’est à cause de sa politique
que Jospin a perdu les élections.
Certes, votre parti ne propose pas de refaire les expériences de la gauche plurielle gouvernementale qui vous ont coûté si cher, mais il propose un
« rassemblement majoritaire de toute la gauche », PS inclus, pour mener une politique de « rupture avec le libéralisme ». Et, pour rendre crédible cette hypothèse, il découvre que le débat de candidatures qui ravage le PS n’est pas un débat de personnes mais un débat fondamental entre deux orientations : l’une représenterait une orientation social-démocrate, l’autre
une orientation social-libérale. Mais où est le débat de fond entre Lang, Royal, Fabius ou Strauss Khan qui, tous, se sont ralliés, lors du congrès du Mans, au programme social-libéral de la direction ? Arrêtons de créer des illusions sur la direction du PS qui pourrait se convertir à l’anticapitalisme, arrêtons de faire croire que le Non de gauche au référendum est une
base suffisante pour élaborer une alternative, au moment où la plupart de nos « alliés » socialistes se rallient à la direction du PS et à son programme
(Fabius, Emmanueli, Montebourg...et Mélenchon qui soutient Fabius).
Dans cette situation difficile, la clarification est indispensable. Elle passe, d’abord, par un soutien unitaire aux mobilisations sociales qui ont repris le
dessus : 2003, 2004, la victoire du non le 29 mai, le succès de la jeunesse contre le CPE et, aujourd’hui, la défense du service public à EDF et GDF.
Notre responsabilité commune est d’offrir des perspectives à ces mobilisations, d’aider à leur convergence pour qu’elles puissent inverser le
rapport de force.
Tout le passé le démontre, il n’est pas possible de changer les choses, d’enrayer la logique capitaliste sans changer le rapport de force entre les salariés, les classes populaires et le patronat. Autant nous ne sommes pas prêts à aller gouverner avec le PS, autant nous nous battons à l’occasion de
chaque mobilisation (droits des immigrés, CPE, EDF-GDF) pour réaliser le soutien le plus large possible, notamment avec le PS. Le débat que nous
avons avec vous, ou dans les collectifs pour des candidatures unitaires, n’est pas sur des virgules.
Dire qu’on refuse tout accord parlementaire ou gouvernemental avec le PS n’est pas la même chose que de s’engager à refuser de gouverner avec le
« social-libéralisme ». En France, un seul courant du PS se dit social-libéral, celui de Bockel. Ségolène Royal affirme que son programme est « socialiste ».
Le refus de faire la clarté sur ce point crucial permet, dans la pratique, toutes les compromissions avec le PS, comme la réunion de « toute la gauche » convoquée par M-G Buffet, à la fin du mois, ou le refus du PCF de Bordeaux de notre proposition de faire une liste commune aux municipales avec la gauche « anti-libérale et anticapitaliste », au profit d’une liste unitaire
dirigée par le PS.
C’est cette pratique qui explique notre vigilance, surtout dans une Europe où l’on a pu voir comment la majorité du PRC italien (Refondation Communiste)
est passée d’un non radical à l’Europe libérale à une participation gouvernementale avec Prodi.
Vous êtes aujourd’hui devant un choix stratégique : construire avec nous et toutes les forces anticapitalistes un front commun pour les luttes comme pour les élections ou garder, même sous une autre forme, la perspective d’une alliance de toute la gauche (mêlant sociaux-libéraux et anticapitalistes, partisans du Oui et du Non) pour participer à une majorité gouvernementale.
Nous n’avons jamais refusé, par principe, « la perspective » d’aller un jour dans un gouvernement, mais cela implique une situation de mobilisations
populaires telles qu’elles puissent imposer un affrontement avec le patronat, permettant une politique qui s’en prenne au profit, rompe avec la logique libérale de la rentabilité financière et assure un contrôle des travailleurs..
Pour aider à clarifier le débat, plusieurs rencontres ont eu lieu avec une délégation de votre Direction. Au mois de juin, nous étions convenu d’ouvrir une discussion publique sur la base d’un échange de textes sur la stratégie. Nous avons envoyé notre contribution, mais elle est restée sans réponse. Aucune confrontation politique sur la stratégie n’est prévue cette année à la
fête de l’Humanité. Chaque fois, l’argument avancé est qu’il ne faut pas se limiter à des tête-à-tête entre organisations et que c’est « au peuple de s’emparer du débat et de trancher ». Véritable diversion, quand on sait qu’il n’existe aucune structure de mobilisation populaire de masse, et qu’en dernière analyse, ce sont les congrès ou conférences d’organisation, dont la
vôtre, en Octobre, qui vont trancher !
Lors de la réunion des collectifs unitaires du 10 septembre et des discussions préparatoires, nous avons défendu les mêmes positions que celles que
nous avions défendues dans ce texte. Tous nos amendements, comme ceux des collectifs unitaires locaux, ont été rejetés sans vote, par acclamation, par une salle dont personne n’est capable de juger la représentativité.
En juin dernier, nous avons décidé de présenter Olivier Besancenot, tout en poursuivant le débat. Nous sommes prêts à retirer sa candidature, en cas
d’accord politique. Mais, n’ayant pas comme vous des centaines de maires, nous ne pouvons pas attendre la fin de l’année et nous retrouver bec dans l’eau en novembre en cas d’absence de candidature unitaire
Nous souhaitons continuer le débat. Il ne concerne pas seulement nos deux partis, mais bien l’ensemble du mouvement social et ouvrier, l’ensemble des composantes des collectifs unitaires, les travailleurs et la jeunesse, tous ceux qui veulent changer le monde et ne se reconnaissent pas dans la gauche libérale.
Nous voudrions espérer que les nouvelles relations que nous avons construites s’enrichissent, gagnent en ouverture et en démocratie, pour qu’elles puissent être pleinement utiles à l’unité et au développement
des luttes et, demain, à la construction d’une nouvelle force anticapitaliste .

C’est l’intérêt de tous. Mais cela suppose la clarté dans les alliances et les perspectives.

Messages

  • SI PAS RATIFICATION DE L’APPEL DE L’A.U...

    ... Alors pas de discussion !
    Et puis, c’est pas la peine de nous appeler camarades maintenant, après nous avoir insultés par tombereaux et avant de recommencer.
    Au travail d’abord !

    NOSE

  • UN PEU DE PATIENCE ,les électeurs vont trancher en 2007 !!

    • Après l’union de la gauche, la gauche unie, la gauche plurielle, en avant pour l’union populaire !

      Et pourquoi pas la "gauche unie plurielle et populaire" pendant que vous y êtes, camarades du PCF ?

      Ce n’est pas parce que vous changez le nom de votre politique, que votre politique change pour autant.

      Condamnés à ramasser les balles pour le PS...

  • Dans son discours à la fête de L’Huma, Marie-George Buffet a fixé comme objectif de son parti : « Il faut une gauche populaire, courageuse, audacieuse, qui porte contre vents et marées une politique qui change la vie ». Et d’ajouter un peu plus tard : « Je veux le rassemblement le plus large possible, et donc majoritaire ». Marie-George Buffet sait parfaitement que, sur le plan électoral, auquel elle se situe, la gauche ne peut être majoritaire qu’avec et autour du PS.
    Alors, Strauss-Kahn, Fabius, Royal, Lang, Jospin, c’est cela la « gauche populaire, courageuse et audacieuse » qui « change la vie » ?
    Les dirigeants du PC prétendent que, si leur parti recueille beaucoup de suffrages, il se créera au sein de la gauche un rapport de forces qui obligera le PS à infléchir son programme. Mais c’est un conte pour enfants naïfs ! Même entre 1981 et 1984, où les résultats électoraux du PC dépassaient les 16 %, il n’a pas pesé sur la politique du gouvernement socialiste.
    Une fois de plus, le PC reprend, sous une forme à peine renouvelée et enveloppée dans un langage qui se veut revendicatif, la politique qui est la sienne depuis des décennies. Une politique destinée à convaincre les travailleurs que la seule perspective qui s’offre à eux, le seul débouché politique possible, est un gouvernement socialiste avec la participation de ministres communistes. En défendant cette politique avec les moyens militants dont il dispose, le PC a contribué à désarmer les travailleurs, à les détourner de la lutte de classe, le seul moyen pour les travailleurs de peser vraiment sur les décisions politiques. Et ses ministres, que ce soit sous Mitterrand ou sous Jospin, n’ont jamais été en situation d’infléchir la politique des socialistes. Mais ils l’ont, en revanche, cautionnée devant les travailleurs, y compris dans ses aspects les plus anti-ouvriers.

    • La clarté existe, seuls les personnes ne voulant pas de l’unité passent leur temps à chercher des poux !

      1/ Il n’ yaura pas d’alliance de gouvernement avec un gouvernement dominé par le social libéralisme
      2/ Au second tour il y aura un désistement clair et net pour battre Sarkozy dans le cas ou nous ne serions pas leaders à gauche

      Fabien, PCF Paris20.

    • Bonjour,
      malheureusement la clarté existe peut-être sur le papier et encore ? ce n’est pas chercher des poux que de vouloir des précisions sur les alliances avec le social libéralisme. A la lumière de la pratique du PCF nous pouvons constater des différences entre le discours dans les collectifs et la pratique sur le terrain notamment à Bordeaux, alliance avec le parti socialiste, dans ma ville le PCF discute et se réunie avec le PRG, le PS, les verts pour préparer les municipales de 2008, et invite tous ces militant-es à mettre en place un collectif pour une candidature unitaire, alors que le PRG sera tête de liste aux législatives avec une suppléante PS. Je crois que la clarté doit être faite et après nous irons à la bataille ensemble sinon le jour venu ce sera la catastrophe et l’écoeurement des militants-es.
      Regardons le parti de la refondation communiste et son alliance avec PRODI, est-ce donner des prespectives aux salarié-es.
      gégé calvados

  • ici le texte adopté par les collectifs le 10 septembre, il est clair concernant la direction du PS !!!

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=33811

    je parle bien de direction car il n’est pas exclut que des gens à la base du PS nous rejoignent comme ils l’ont fait le 29 mai contre le TCE, et ils seront les bienvenus !!

    ce texte ne peut pas être plus clair !
    et c’est au 1er tour qu’il nous faut être unis !!
    nombreux sont les militants de la LCR a être dans ces collectifs, si la drection de la LCR continue de saccager ce bel espoir ils en porteront l’entière responsabilité !

  • position du PCF

    question posée "chat" Le Monde :

    Q : Votre dilemme est-il le suivant : s’allier à la LCR, à José Bové et aux antilibéraux, ou se rapprocher du PS afin de "conserver" vos élus locaux ?

    "Marie-George Buffet : Non, pas du tout. Ce que je veux, c’est faire bouger la gauche. On a échoué en 2002, on a été sanctionné, j’ai envie de battre la droite, et je veux la battre durablement. Donc j’ai envie de réussir à gauche. Pour cela, je pense qu’il faut mener une confrontation d’idées à gauche. Le PS va choisir son candidat, il a choisi son programme. Pour moi, ce programme ne permettra pas de répondre aux attentes populaires.

    Donc je suis dans les collectifs d’union populaire avec des gens du PS, de la LCR, des communistes, des féministes, des altermondialistes, et nous essayons de nous mettre d’accord sur un programme. Je pense que nous allons y arriver, le 14 octobre. Et ensuite, de trouver un ou une candidat(e) commun(e).

    C’EST ASSEZ CLAIR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! alors si la LCR ne nous rejoint pas elle sera responsable de l’echec !!!!!!!!

    • Je ne pense pas que la LCR seule puisse faire échouer l’union de la gauche du NON : si la LCR est perçue comme facteur de division, c’est elle et elle seule qui prendra la claque.
      L’unité est une valeur forte pour nous tous les "sans grade".
      Pour faire cavalier seul, il faut avoir de solides raisons, et réussir à les faire comprendre et partager.
      Pour le moment, je suis pas convaincue par celles de la LCR, mais qui sait ? demain ?
      MC

  • La LCR, dans cette affaire, semble être suivie par une majorité de militants du PC à la base qui ont peur d’une gauche plurielle bis dont ils ne veulent pas. Ce n’est pas parce qu’au sommet, quelques dirigeants ont besoin de ménager la chèvre et le chou pour conserver quelques élus que la grande masse des militants les suit sur ce mauvais chemin. La LCR doit rester ferme afin de garantir qu’en aucun cas la véritable gauche s’alliera avec les sociaux-libéraux du PS. Un communiste est en général hostile au capitalisme me semble-t-il. Ca fait du bien que la LCR le rappelle !

    • C’est bien mal connaître le militant de base (dont je suis) que de le voir d’un côté hostile à une gauche plurielle bis et de l’autre côté hostile donc à une direction du parti qui veut ménager - et un peu plus habilement que les raccourcis jusqu’au boutistes voudraient nous le faire penser - une représentation de la classe salariée dans les instances institutionnelles existantes en l’état et qu’il faudra bien renverser.

      Hostilité à une alliance avec le social-libéralisme, soutien pour continuer à exister en tant que force parlementaire. Il n’y a aucune contradiction, c’est assumé.

      Car voyons un peu plus loin que le bout de comptoir ou la table des grosses têtes où ergotent en permanence les intransigeants : à quoi cela avancerait-il la cause de renversement du capitalisme si les travaux bien souvent formidables de nos députés, sénateurs communistes (il suffit pour s’en convaincre d’aller lire sur le web - et ce n’est pas souvent dans les médias - leurs contributions) n’étaient pas là pour lutter pied à pied ?

      On peut viser le jackpot, faire la politique du pire et ne rien gagner du tout.
      Des conneries, de notre côté ont été faites, elles sont assumées.
      Mais à ne rien faire, on ne risque pas de se tromper, encore moins d’être efficace.

      Jean-Michel(PCF)

  • Bonjour camarades,

    Belle analyse politique de la LCR.
    Mais il manque un seule aspect : La réalité politique et quotidienne !

    Depuis 2002 la droite à mis en place son programme, elle a entamé la casse du système sociale.
    Elle a divisé nos collègues de travail....Elle ne demande qu’a parachever le travail.
    Cette politique a été possible grace à la politique de ni gauche ni droite de Jospin. Jospin à cassé les repère gauche droite.
    Malgré la stupeur de l’échec de Jospin en 2002, les salariés ont continués à maintenir un haut niveau de mobilisation.
    Continuer à considérer comme la LCR, que tous les militants socialistes sont des "sociaux traitres" est dangeureux. Cela les jette dans les bras des cociaux libéraux. C’est la voie de la marginalisation.
    Bon nombres de militant sont entré au PS parce que c’est le parti majoritaire à gauche.
    Mais aussi parce que cultiver sa marginalité leur paraissait inéfficace.
    Certes les dirigants ne sont pas à convaincre.......
    Mais nous ne réussirons pas si nous n’essayons pas d’entrainer toute la gauche.
    C’est pour cela personnellement que je crois à la dynamique unitaire des collectifs antilibéraux de gauche et....mais cette dynamique ne doit pas se fixer d’emblée des limites .

    La réalité est qu’il y aura des alliances, c’est inévitable, mais nous serons plus fort si nous existons sur le terrain.
    Si nous refusons toute alliance, nous seront prisonnier entre la dynamique vote utile et l’ouverture d’un boulevard pour la droite. C’est la conséquence de notre systeme constitutionnel, mais c’est la réalité.
    Nous devons partir de la réalité pour aller au but (partir d’une fiction rêvée est suicidaire)

    En cas d’échec de la droite, ce sera la fête au soir de l’élection, il faut que le courant antilibérale de gauche existe, pour peser après dans le rapport de force.
    les leçons de 1936 c’était aussi cela.

    Joël67

  • chers camarades,
    militants et sympathisants des thèses majoritaires de la LCR.

    Merci mes camarades de m’éclairer sur ce que je ne partage pas avec vous.

    Je pense en effet que le NON de gauche au référendum est une bonne base de départ, pour tenter d’élaborer un programme anti-libéral.

    C’est pourquoi, je suis signataire de l’appel pour des candidatures communes.et que je suis fier du chemin parcouru en si peu de temps. Avoir été capable, dans toute la diversité des forces du NON de gauche, de se mettre d’accord sur une charte Anti-libérale et depuis le 10 septembre sur une stratégie et des ambitions, est déjà un grand pas en avant.

    En effet sur la stratégie nous ne sommes pas d’acord.
    Pour vous les échéances électorales 2007 et 2008, ne sont, au mieux, que l’occasion d’obtenir un score pour la gauche dite radicale. (qu’il faut traduire comme révolutionnaire), pour préparer les luttes de demain.... et la grêve générale qui traduira les conditions voulues pour votre participation gouvernementale.(a laquelle j’ai bien noté vous n’êtes pas opposés par principe).

    Donc votre problématique essentielle, du moment, est de montrer que la situation n’est pas encore venue, et (selon vos expressions), au lieu de chercher à rassembler et à faire converger, vos batailles politiques sont à la "clarification" et à faire la chasse aux "illusions".

    A chacun ses prioritées politiques.

    Les miennes sont de tenter , avec les forces qui ont dit non à une constitution libérales, telles qu’elles sont, de construire un programme alternatif au libéralisme. qui opte clairement pour des choix qui remettent en causes la prédominance du marché, de la finance et des critères de rentabilités et qui favorise des avancées démocratiques, afin de permettre à notre peuple de peser sur les décisions.

    Dans ce cadre, je suis preneur de toutes les avancées qui vont dans ce sens, avec qui veut avancer dans cette direction.

    Je ne suis pas un adepte du tout ou rien, je n’attend plus le grand soir.

    Pour moi le plus grand danger de la période est de ne laisser que comme choix à notre peuple. La droite ou le social libéralisme, voir la droite et l’extrême droite.

    Oui je pense qu’un grand nombre de socialistes (électeurs, adhérents et militants)peuvent soutenir et se retrouver dans un programme anti-libéral, dont le niveau d’exigence soit élevé.
    Je pense même que de son niveau de radicalité , dépend en grande partie sa crédibilité.

    Dire aujourd’hui, avant de mener la bataille pour une prépondérance dans la gauche du courant anti-libéral, qu’aucune alliance ni parlementaire, ni gouvernementale n’est possible avec le PS.
    Reviens à dire qu’il n’est pas possible de réaliser, ce que nous avons réalisé pour le référendum, Rendre l’orientation sociale libérale, des principaux dirrigeants socialistes, minoritaire dans l’électorat socialiste. (En 69, cela avait déjà été le cas).

    Quand à la stratégie du PCF. La recherche d’unité en a toujours été une constante (sauf la période Barbé-Célor). Ce qui a profondément changer, c’est qu’elle ne se construit plus par rencontre au sommet.

    Nous tirons pleinement toutes les leçons de nos erreurs.(collective, pas seulement de la direction)

    Celle du programme commun, qui a montré qu’un texte largement diffusé, avec même une place prépondérante dans la gauche (autours de 19% à l’époque). n’est pas une garantie de changement.

    De l’expérience, de la gauche plurielle, qui avait comme originalité au départ de faire que les forces politiques concervaient une autonomie d’action. Laquelle a été des plus mal gérés, il est vrai, par le PCF. Qui n’a pas été vraiment capable de clairement se positionner, lorsque cela était nécessaire.

    Or la question de la garantie est pour nous la mise en action du peuple, sa repolitisation.

    C’est pourquoi, l’engagement pour la création de collectifs réllement populaires dans leur nombre de participants et dans leur composition sociale n’est pas qu’une question de circonstance. mais une question stratégique essentielle.
    Redonner la maitrise au peuple de la détermination du niveau et du rythme des transformation .

    Cette stratégie, chers camarades majoritaires de la LCR, dégage les militants, adhérents et sympathisants du PCF, de toute politique sectaire.

    En quelque sorte nous en revenons à tout le pouvoir aux soviets, mais dégagé de la tare originelle, qui vous caractérise encore, nous ne nous considérons plus comme l’ avant garde éclairée, qui éduque les masses.

    C’est pourquoi, vos petites manoeuvres, comme cette lettre, qui vise à essayer d’opposer dirrigeants et base militantes du PCF, comme celle qui tente de prétendre qu’il n’y a pas eu discussion, sur le fond, au sein des comités, sont vouées à l’échec .

    En fait je me demande, si ce courrier , n’a pas pour votre direction, une utilité interne , afin de d’endiguer le courant unitaire de la LCR.

    Michel Pujol
    syndicaliste et militant politique