Accueil > Avocate écrouée : la profession, en colère, se mobilise
Avocate écrouée : la profession, en colère, se mobilise
Publie le lundi 25 avril 2005 par Open-Publishing1 commentaire
La colère des avocats était toujours forte vendredi, au lendemain du maintien en détention d’une de leurs consoeurs, mise en examen à Orléans pour divulgation d’informations et ces derniers appellent à une mobilisation pour "répondre à un situation angoissante".
"C’est très angoissant, autant nous nous étions employés à apaiser les choses, autant il paraît maintenant difficile de retenir la colère des avocats français" a déclaré le bâtonnier de Toulouse Thierry Carrère.
Me Thierry Carrère a invité "l’ensemble des avocats de ce pays à s’abstenir de tout acte professionnel, y compris les contentieux liberté, devant toutes les juridictions de France le 28 avril 2005, jour de l’examen par la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Orléans de la demande de mise en liberté déposée par les avocats de notre consoeur".
Une soixantaine d’avocats en robe ont déjà manifesté, vendredi à Paris près de la place Vendôme où se situe le ministère de la Justice, pour réclamer la mise en liberté de l’avocate.
Les avocats ont réclamé également l’abrogation de l’article 434-7-2 du code pénal qui punit de 5 ans d’emprisonnement "la révélation d’informations" contenues dans un dossier d’instruction. Ils mettent en cause un article "attrape-tout", gravement attentatoire à l’exercice des droits de la défense et "source d’insécurité permanente" dans leur travail.
Les avocats craignent également que cet article ne soit "une source de conflit permanent" avec les juges qui risque d’entraîner une dégradation des relations entre les deux professions.
"France Moulin vit très difficilement ses conditions de détention... On ne lui a pas fait de cadeau, (...) on a mis en oeuvre un arsenal procédural maximum", a estimé Me Christophe Bories, défenseur de l’avocate toulousaine.
"La position de ma cliente est de comprendre ce qu’on lui reproche, elle a une volonté de fer", a-t-il ajouté.
Me France Moulin, 43 ans, assurait la défense d’un numismate toulousain, Georges Danicourt. Ce dernier a été arrêté en juin 2004 dans une affaire de blanchiment supposé d’argent de la drogue, menée par deux juges d’Orléans. Il est incarcéré à Blois (Loir-et-Cher).
L’avocate qui est soupçonnée d’avoir révélé des informations contenues dans ce dossier d’instruction, avait été arrêté le 13 avril, puis mise mardi en examen et écrouée par le juge des libertés et détention d’Orléans pour "révélation d’informations".
La demande de référé-liberté déposée par son avocat, examinée mercredi puis mise en délibéré à jeudi, sera réexaminée lors d’une audience collégiale de la chambre d’instruction le 28 avril.
D’autre part, un surveillant de la maison d’arrêt de Blois a été mis en examen et écroué il y a deux mois pour "corruption passive" dans cette même affaire, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. "Le surveillant a monnayé des prolongations de parloir à la maison d’arrêt de Blois pour une des personnes suspectées dans cette affaire", a indiqué le substitut général, Dominique Puechemaille.
Dans cette affaire dix-huit personnes, dont Me Moulin, ont été mises en examen, onze - dont l’avocate - sont en détention et 450.000 euros, 325 kilos d’or et 400 kilos d’argent ont été saisis, avait rappelé mardi le procureur de la République d’Orléans, Isabelle Toulemonde.
Une réunion aura lieu le 3 mai entre Dominique Perben et les représentants des avocats sur l’article du code pénal controversé qui a permis l’incarcération de Me Moulin, a indiqué jeudi soir un représentant des avocats reçu à la Chancellerie.
Messages
1. > Avocate écrouée : la profession, en colère, se mobilise, 25 avril 2005, 19:24
Quand des magistrats brisent des vies à jamais (cf Outreau , landivy , etc...) de personnes innocentes , non seulement il n’y a pas de sanctions pronnonçées contre eux mais ils peuvent dans certains cas bénéficier de promotion ( cf juge d’outreau ) .Quand c’est une avocate qui semble avoir commis une erreur -mais dont la bonne foi n’apparaît cependant pas devoir être mise en cause- on la jette d’abord en prison remettant à plus son innocentement .De nos jours en France il y a plus à craindre de la justice de notre pays que de l’injustice .