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Les cortèges sauvages sévèrement réprimés par la police à Paris.
La police devient nerveuse. La manif « sauvage » prévue vendredi soir à Paris n’a pas pu faire plus de 500 mètres. Elle s’est soldée par quarante interpellations, auxquelles il faut ajouter une trentaine de personnes arrêtées « préventivement » autour de la station de métro Arts-et-Métiers (IIIe arrondissement), le rendez-vous initial. L’un des manifestants aurait été « reconnu » comme l’auteur d’un jet de pavé le 16 mars, à Paris. Arthur Cheysson, étudiant en classe préparatoire à Henri-IV (et par ailleurs petit-fils de Claude, ancien ministre des Affaires étrangères), a été déféré dimanche, après vingt-quatre heures de garde à vue et une nuit au dépôt. Il est convoqué pour comparaître, le 18 mai.
Partis de Beaubourg, les manifestants anti-CPE, qui s’apprêtaient à « réveiller Paris » de manière festive, ont été stoppés net au métro Saint-Paul. Ils remontaient la rue de Rivoli à contre-sens, quand les gendarmes mobiles sont apparus, matraques levées. Dix manifestants ont rapidement été collés au sol près du métro, dix autres dans la ruelle voisine et dix autres encore devant Pier Import. Quelques minutes plus tard, c’est au tour de badauds indignés d’être cernés et, pour une dizaine d’entre eux, embarqués.
Blouson sur la tête, un étudiant menotté est placé devant un car pour y être fouillé. Un gradé annonce que « celui-là » doit être « mis de côté » au sujet de « la manifestation du 16 mars ». C’est Arthur, placé en garde à vue au commissariat de la Goutte-d’Or. « Comme si un policier pouvait se souvenir d’un jeune parmi des centaines d’autres lançant une pierre le 16 mars ! » s’indigne Me Irène Terrel. L’étudiant aurait pu être déféré dès samedi, mais « la brimade pure et simple » a été choisie, accuse son avocate. « Il n’y avait plus d’investigation, ni d’interrogatoire depuis 11 heures du matin, samedi. On l’a retenu dans une cellule du commissariat, un véritable cloaque, puis on lui a imposé une nuit au dépôt. »
Samedi, un nouveau mot d’ordre a circulé parmi les jeunes. « Le but, c’était de mettre un bâillon et d’aller marcher devant l’Elysée, raconte un jeune. Si possible en s’étant écrit des slogans anti-CPE sur le corps. » Dès 15 heures, les policiers ont procédé à des interpellations « préventives » dans le quartier des Invalides.