Ban Ki-moon, "préoccupé" par la montée de tension au Sahara

Le Parti Populaire de droite se contredit dans ses manifestations sur Aminatou Haidar

IGNACIO CEMBRERO - Madrid - 24/11/2009

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait ce matin à l’aube irruption dans le conflit du Sahara. Dans un communiqué, il se déclare "préoccupé de la tension croissante entre les parties impliquées dans la négociation sur l’avenir du Sahara Occidental qui a augmenté à cause de l’arrestation récente de quelques groupes d’activistes et la situation d’Aminatou Haidar".

Les parties auxquelles Ban Ki-moon se rapporte sont le Maroc et le Front Polisario qui ont célébré jusqu’à présent quatre rondes formelles de négociation et une informelle, en août, dans un village de l’Autriche.

Les arrestations que le secrétaire général mentionne sont, avant tout, celle de sept activistes sahraouis emprisonnés le 8 octobre à Casablanca après être revenu d’un voyage à Alger et aux campements de réfugiés de Tindouf contrôlés par le Polisario. Ils ont été accusés de "collaboration avec l’ennemi" et ils seront jugés, pour la première fois dans le règne de Mohamed VI, par un tribunal militaire. L’indépendantiste sahraouie Aminatou Haidar est, finalement, en grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote depuis neuf jours après avoir été expulsée d’El Aaiún par la police marocaine.

Ban Ki-moon exhorte les deux parties en conflit à "continuer de coopérer avec son envoyé spécial Christopher Ross", le médiateur de l’ONU au Sahara, pour essayer de programmer une série de conversations. Dans ce contexte de tension il semble, cependant, difficile reprise de la négociation formelle interrompue depuis le printemps de 2008.

En moins de 24 heures, le Parti Populaire de droite s’est contredit dans ses deux premières interventions sur l’expulsion d’Aminatou Haidar, le 14 novembre, d’El Aaiún, sa ville natale, vers Lanzarote, aux Iles Canaries. Le porte-parole populaire pour l’Immigration, Raphaël Hernando, s’est attaqué lundi après-midi au ministre des Affaires Etrangères, Miguel Angel Moratinos, dont l’attitude a été qualifiée de "honteuse". Il lui a demandé de convaincre le Maroc pour qu’il permette le retour de la dame sahraouie chez elle.

Le porte-parole du PP la commission des Affaires Etrangères du Congrès, Gustavo Arístegui, a, en revanche, insisté aujourd’hui sur le fait que la situation de l’indépendantiste sahraouie devait être abordée avec "rigueur" et "sérieux" et on ne pouvait pas le convertir en une "espèce de cirque". Ainsi, il a comparé implicitement les soutiens que Haidar reçoit dans la terminale de l’aéroport de l’île, où elle reçoit les visites d’artistes, d’hommes politiques locaux, de défenseurs des droits de l’homme, etc, avec un "cirque".

EL PAIS

Traduction : Diaspora Saharaui