Accueil > Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au (…)
Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années "
Publie le samedi 28 juin 2008 par Open-Publishing5 commentaires
La banque Barclays annonce une tempête financière, ainsi que l’effondrement de la crédibilité de la Réserve Fédérale américaine.
Barclays Capital a conseillé à ses clients de fermer les écoutilles en prévision d’une tempête financière mondiale, les avertissant que la Réserve fédérale américaine avait laissé sortir de sa bouteille le mauvais génie de l’inflation et laissé sa crédibilité chuter « au-dessous de zéro ».
« Nous sommes dans une mauvaise passe », déclare Tim Bond, le responsable du secteur boursier de la banque Barclays. « Il y a à l’heure actuelle un choc inflationniste. Cela va s’avérer très négatif pour les actifs financiers. Nous allons nous mettre en position défensive. Les investisseurs s’en sortiront bien s’ils parviennent à préserver leur patrimoine. »
Barclays Capital vient de publier ses Perspectives Mondiales, toujours très lues, où la banque estime que l’inflation aux USA devrait atteindre 5,5 % en août 2008 et que la Fed devra relever ses taux d’intérêt à six reprises d’ici la fin de l’an prochain, afin de prévenir une spirale inflationniste des prix et des salaires. Si elle hésite, les marchés obligataires devraient passer à l’action. « C’est le premier test pour les banques centrales depuis 30 ans et elles l’ont traité à la légère. Elles ont zéro crédibilité, et celle de la Fed est négative - en admettant que cela soit possible. Elle a perdu toute crédibilité », juge M. Bond.
Ce sombre verdict sur la Fed pilotée par Ben Bernanke a été confirmé par les marchés hier alors que le dollar a baissait par rapport à l’euro après la publication ce mercredi du communiqué de la Fed à la tonalité conciliante.
Les courtiers ont estimé que la Fed paraissait s’éloigner du relèvement de ses taux qui était attendu. Avec pour effet la montée du baril de pétrole à 138 dollars, confirmant ainsi sa fonction d’ « anti-dollar » et sonnant comme un reproche adressé par les marchés à la politique monétaire trop accommodante de Washington.
La décision de la Fed va se répercuter dans les 45 pays dont la devise est liée au dollar dans le monde entier, entraînant la flambée des prix des matières premières. L’inflation mondiale est passée de 3,2 % à 5 % durant la dernière année.
M. Bond juge que le monde émergent est maintenant sur le point de traverser une grave crise. « L’inflation est hors de contrôle en Asie. Le Vietnam a déjà explosé. La réponse des politiques c’est de s’en prendre au messager, comme ce fut le cas dans les pays développés à la fin des années 1960 et 1970 », note-t-il.
« Ils devront appuyer sur les freins. Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années, pendant lesquelles les responsables essaieront de ré-enfermer l’inflation dans sa boîte. »
Barclays Capital recommande purement et simplement de prendre des positions vendeuses sur les marchés obligataires en Asie, avertissant que les rendements pourraient bondir de 200 à 300 points de base. Les devises des pays dont la balance commerciale est déficitaire, comme l’Inde devraient être vendues. La courbe des rendements US est susceptible de s’accentuer dangereusement, ce qui provoquerait un bain de sang pour les détenteurs d’obligations.
David Woo, le responsable des marchés des changes de la banque, considère que la politique de la Fed consistant à manifester un laisser-aller vis-à-vis du dollar avait été contrariée par les cours du pétrole, qui pèse désormais lourdement sur la consommation américaine. « Le monde a changé tout d’un coup. Le marché va pousser la Fed à un durcissement de sa position », prévoit-il.
La Barclays estime que les dégâts causés par la crise bancaire mondiale se mettront encore une année avant de révéler toute leur ampleur.
Rob McAdie, en charge de la stratège du secteur du crédit à la Barclays, déclare : « Les problèmes de fonds n’ont pas été traités. Nous sommes encore dans un cycle de réduction de l’effet de levier et nous voyons que les pertes continuent de monter. Nous pensons que les petites banques auront des difficultés à lever des capitaux. Nous sommes très très baissier - à long terme - sur les créances à haut rendement. Le taux de base atteindra 8 à 9 % l’année prochaine. »
M. McAdie estime que les investisseurs ont détourné leur attention de la catastrophe au ralenti qui engloutit les assureurs obligataires américains, ou « monolines ». Dans leur ensemble, ces entreprises garantissent 170 milliards d’instruments de crédit structuré et 1000 milliards d’obligations émises par les villes américaines et les institutions publiques.
Les deux majors du secteur - MBIA et AMBAC - ont déjà été déclassées par les agences de notation qui sont devenues plus strictes sur le tard. Le risque réside dans le fait qu’une deuxième baisse de leur note pourrait déclencher une nouvelle vague de difficultés pour les banques. « La solvabilité de nombreuses institutions financières américaines diminuera dans les mois à venir », avertit-il.
La banque a également mis en garde au sujet de l’industrie automobile qui est susceptible de faire face à une crise avec la hausse du prix de l’acier du pétrole. « Leur modèle d’entreprise devra être substantiellement modifié si elles veulent survivre », déclare M. McAdie.
Une petite cohorte de banquiers de la City ne partage cependant pas l’opinion que l’inflation est le principal danger aux États-Unis et dans les pays de l’OCDE. Les équipes de la Société Générale, de la Dresdner Kleinwort, et de la Banque AIG avertissent que la déflation pourrait s’installer lorsque les marchés immobiliers vont s’effondrer sous le poids des niveaux record d’endettement des ménages.
Bernard Connolly, analyste stratégique mondial à la Banque AIG, considère que le ciblage de l’inflation par les banques centrales est devenu une forme de « totémisme qui menace de broyer l’économie mondiale ».
Pour lui, ce serait une folie que de créer des millions de chômeurs en déflatant une partie de l’économie afin de compenser une hausse des importations de carburants et des prix des produits alimentaires. Les salaires réels sont compressés par le prix des hydrocarbures, qu’advienne que pourra. Il pourrait être plus sain pour la société de laisser les choses agir en douceur.
Ambrose Evans-Pritchard, The Telegraph, 27 juin 2008.
Messages
1. Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années ", 28 juin 2008, 10:32
Le choix de Ben, par Ambrose Evans-Pritchard
28 juin 2008
Après la Royal Bank of Scotland, c’est au tour de la Barclays de publier un avis de gros temps et de conseiller le repli aux abris tant qu’il en est encore temps. En sauvant le système bancaire, la Fed a accepté de laisser déraper le dollar.
Mais le retour de boomerang a dépassé toutes les prévisions et a provoqué la fuite vers les valeurs refuges, dont le pétrole et les matières premières - déjà sous tension - enclenchant un mécanisme inflationniste qui du même coup provoque la peur et justifie rationnellement celle-ci.
Aujourd’hui la Fed est prise au piège de forces mondiales qui la dépassent. Si elle choisit la neutralité en ne relevant pas les taux comme l’attendent des marchés horrifiés par la crainte des anticipations de l’inflation - qui signeraient l’arrêt de mort de la rente - l’économie américaine sera crucifiée par l’abandon des capitaux cherchant la sécurité et par l’inflation importée de la zone dollar.
Mais si elle les relève, l’activité déjà anémiée par l’éclatement de la bulle et la thrombose du crédit pourrait caler, au risque de la déflation qui la guette au coin du bois. L’impossible choix de Ben, analysé par Evans-Pritchard....
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2104
2. Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années ", 28 juin 2008, 11:35
Barclays warns of a financial storm as Federal Reserve’s credibility crumbles
article repris 700 fois sur les sites english,en 24h, merci de le faire ici, les sites en français,a part 3, sont toujours aussi coupés du monde.......
1. Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années ", 28 juin 2008, 15:29
On voit que Barclays veut sauver sa peau en vendant des obligations par ci, ou en se débarassant de devises par là. Peu importe ce qui s’ensuivra, la banque d’abord et les autres après. Voilà encore une preuve que tout le sytème bancaire et financier est à revoir, et même à nationaliser, pour le contrôler, sans pour autant tout faire peser sur les citoyens, notamment l’aspect négatif.
3. Banque Barclays : " Il va y avoir une profonde récession mondiale au cours des trois prochaines années ", 28 juin 2008, 19:03
et puis après c’est reculer pour mieux sauter ... dans l’après pétrole.
Cette démarche de tout cramer là dans l’instant, de pomper encore plus le peu de pétrole qui reste ne sert à rien, puisqu’il faut regarder la vérité en face ! C’est lamentable cette course non pas à l’échalotte, mais au fric pour se faire un petit tas, jouer à l’avare qui compte et recompte tous les instants ses piécettes. C’en est fatigant ! La vie c’est quand même autre chose !