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Barbarie avec l’uniforme : triste violence commune
Publie le mercredi 1er mars 2006 par Open-Publishing4 commentaires

de GIORGIO BOCCA traduit de l’italien par karl&rosa
Cela s’est passé à Sassuolo, un dimanche matin à dix heures. Une patrouille de carabiniers arrête un Marocain ivre. Il est blessé à la tête, il saigne, il ne veut pas monter dans la voiture, il se dénude. Les militaires le frappent durement à coups de poings et de pieds. Un groupe d’immigrés assiste à la scène, l’un d’eux la filme avec un portable.
Les images arrivent à mon bureau via Internet dix jours après. Ce sont des images de violence commune, qui pourraient arriver de partout dans ce monde violent, de la grasse, pacifique Emilie comme de Bagdad ou de Colombie ou de New York.
Certes, les carabiniers sont souvent contraints à faire un travail sombre et ingrat, dans ce cas ils doivent faire cesser le tapage et les menaces qu’un homme à moitié nu, ivre, probablement violent et psychiquement dérangé, lance d’une rue de Sassuolo. Mais c’est un homme sans défense et désormais inoffensif : rien ne justifie qu’on se précipite sur lui en le rouant de coups, au visage, au ventre, aux jambes alors qu’il hurle comme une bête blessée.
Certains peuvent penser qu’il s’agit des dommages collatéraux de l’immigration, un phénomène social dont personne ne peut assumer la pleine responsabilité, un malheur naturel, quelque chose comme le tsunami ou l’effet de serre, la mer qui balaie les villes, la glace qui fond et qu’une certaine dose de dureté dans des cas pareils est inévitable.
Mais il est impensable de se résigner à cette barbarie ; voir trois messieurs en uniforme se jeter sur un pauvre diable, lui sauter dessus de tout leur poids, le faire rebondir à coups de poings de l’un à l’autre. Est-ce possible ? Et pourtant cela se passe à Sassuolo, le dimanche, à l’heure de la messe, du bœuf à l’étouffée qui grésille sur le feu, de l’Olympiade à la télé.
A force de coups ce corps à moitié nu sur l’Alfa bleu des carabiniers disparaît en direction de la caserne. On ne sait pas bien quelle morale en tirer, sinon que nous vivons dans un monde terrible, où les carabiniers pensent pouvoir se permettre ce travail d’éboueurs et où un pauvre bougre arrivé du sud du monde ira - massacré - grossir le peuple des détenus, à cinq ou six par cellule, qui seront jugés qui sait quand.
Une histoire de commune, triste violence, dévoilée par hasard et protestation civile par un citoyen qui a filmé la scène avec son portable. Le Corps des carabiniers, pour le moment, a seulement transféré et mis en congé les responsables : mais il devrait être ferme et clair en punissant de pareilles méthodes. Le risque, autrement, est que s’affirme l’idée d’une inacceptable impunité.
Messages
1. > Barbarie avec l’uniforme : triste violence commune, 1er mars 2006, 03:19
Il n’y a pas de tribunal pour ça ? !
2. > Barbarie avec l’uniforme : triste violence commune, 1er mars 2006, 06:15
C’est tellement courant dans la douce et grasse france , que les flics ne sont meme pas déplagés apres leurs exploits , comme disait coluche , ils recoivent un avertissement , apres dix avertissements , ils ont un blame , et apres cinq blames , ils sont dégradés , mais comme ils sont pas gradés !...............
3. > Barbarie avec l’uniforme : triste violence commune, 1er mars 2006, 14:00
nous vivons dans un monde terrible.
BASTA
4. > Barbarie avec l’uniforme : triste violence commune, 1er mars 2006, 19:57
Salut à tous,
Bienvenue dans une Europe policière.
Bienvenue dans une Europe raciste.
Bienvenue dans une Europe libérale...
Non seulement les auteurs de tels débordements (je dis débordements dans le sens où je pense que l’activité même de la police induit des comportements violents) devraient être punis mais aussi devraient accomplir une peine supérieure à celle d’un civil qui se serait rendu coupable des mêmes faits.
La police, organe malheureusement indispensable aujourd’hui (tant les rapports humains sont tendus entre les communautés et même en leur sein même, tant la convoitise est grande), devrait être exemplaire et user de son (immense) pouvoir avec intelligence, dans un souci d’apaisement, de respect des lois et des citoyens, quelqu’ils soient.
Rêvons...
Le Meyrou