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’’Bellaciao’’, petit intermède récréatif

Publie le mardi 11 janvier 2011 par Open-Publishing

"Bella Ciao" : la chronique des années de braise de Lucilla Galeazzi

Lucilla Galeazzi, l’une des grandes voix de la chanson populaire italienne est à L’Espace Croix-Baragnon ce vendredi soir pour présenter son dernier spectacle "Bella Ciao".

Accompagnée du guitariste Davide Polizzotto, elle raconte en chansons, les siennes et celles du répertoire traditionnel, l’histoire des années soixante en Italie.

Entre deux répétitions, elle revient sur cette époque où « les italiens se sont battus pour un monde meilleur ». Rencontre

Photo. Lucilla Galeazzi : DR

Libe Toulouse : D’où vient la chanson "Bella Ciao" ?

Lucilla Galeazzi : C’est un mélange de plusieurs chants traditionnels : une comptine populaire et une chanson racontant un amour impossible. Il y a eu ensuite plusieurs versions. Elle fut d’abord reprise par les "mondine", les saisonnières travaillant dans les rizières de la plaine du Pô pour protester contre leurs conditions de travail. Avant de devenir le chant des partisans italiens contre les fascistes pendant la seconde guerre mondiale. Sur scène, je commence par les trois premiers couplets du chant des mondine et je continue avec la version des résistants.

Votre spectacle s’achève le jour de l’attentat de Bologne pendant les années de plomb

Lucilla Galeazzi : Je raconte les années soixante en Italie avec les chansons du répertoire traditionnel et mes propres compositions. Une époque où nous nous sommes battus pour un monde meilleur. Le spectacle débute en 1964 au Festival des Deux Mondes à Spoletto. Devant le public très guindé, la chanteuse Giovanna Marini y repris le chant des mondine. Un Général de l’armée italienne présent dans la salle le prit très mal. Cela fit scandale et donna lieu à une mobilisation des partisans d’extrême droite pour empêcher que cela se reproduise le lendemain.

L’histoire se poursuit au début des années soixante dix avec l’élan de révolte politique partie des ouvriers, du Parti Communiste et des jeunes. En Italie, ce mouvement a naturellement repris le répertoire des chansons populaires paysannes et ouvrières. Le spectacle s’achève sur l’évocation de l’attentat fasciste de la gare de Bologne le 2 août 1980. Ce jour là, l’espoir de changer une société ultra conservatrice et catholique s’est terminé.

Vous ne semblez pas porter dans votre cœur votre président du conseil Silvio Berlusconi…

Lucilla Galeazzi : J’en pense tout le mal possible. Avec Berlusconi, l’Italie a considérablement régressé. Notamment sur le plan culturel. Le budget alloué à la Culture a diminué de moitié. Il est passé de 0,5 à 0,25 du Produit intérieur brut (Pib). Les artistes sont les seules personnes que ce gouvernement ne peut pas maitriser. Ils sont condamnés au silence ou à s’aplatir sous les chaussures de Berlusconi.

Propos recueillis par Jean-Manuel Escarnot

"Bella Ciao", vendredi 7 janvier à 20h30, Espace Croix Baragnon, 17 rue Croix Baragnon.

http://www.libetoulouse.fr/2007/2011/01/bella-ciao-la-chronique-des-ann%C3%A9es-de-braise-de-lucilla-galeazzi.html