Accueil > Berlusconi : le Parlement pour échapper à la justice
Berlusconi : le Parlement pour échapper à la justice
Publie le jeudi 16 décembre 2004 par Open-Publishing3 commentaires
La majorité Berlusconi modifie la prescription pour corruption
de Jean-Jacques Bozonnet
Sous prétexte de durcir la législation contre la grande criminalité qui sévit actuellement à Naples, les députés italiens de la majorité ont obtenu l’examen en urgence d’un projet de loi fourre-tout, dont une des dispositions raccourcit les délais de la prescription pour certains délits, notamment celui de corruption en actes judiciaires.
Le texte, qui devait être adopté définitivement par les députés dans la matinée du jeudi 16 décembre, a soulevé une vague d’indignation dans l’opposition. C’est "une grande saloperie", pour la députée Anna Finocchiaro, la responsable de la justice chez les démocrates de gauche (DS). "Une loi honteuse", ont estimé pour leur part la centaine de manifestants rassemblés autour du cinéaste Nanni Moretti, mercredi à Rome devant le Parlement.
L’opposition estime que cet amendement, voté dès mercredi, a été taillé sur mesure pour l’un des proches du chef du gouvernement italien. Cesare Previti, 70 ans, député de Forza Italia, qui fut l’un des collaborateurs de Silvio Berlusconi à la Fininvest et son ministre de la défense lors de son premier gouvernement en 1994, est en effet sous le coup de deux lourdes condamnations en première instance : 5 ans et 11 ans de prison pour corruption. Avec la réduction de la prescription de 15 à 10 ans, il devrait échapper à toute sanction en appel.
Si la loi votée par les députés est confirmée au Sénat - où la droite est largement majoritaire -, il ne risquera plus d’aller derrière les barreaux : l’un des articles du texte épargne la prison aux délinquants âgés de 70 ans et plus, sauf en cas de pédophilie ou de récidive.
"Cette majorité et ce gouvernement n’ont qu’une seule préoccupation : sauver le soldat Previti", a déclaré Franco Monaco, député de la Marguerite (centre-gauche).
Le temps presse puisque le procès en appel concernant le rachat par la Fininvest de la maison d’édition Mondadori, pour lequel M. Previti risque 11 ans de réclusion, est programmé le 7 janvier 2005. Normalement, le délit ne devait être prescrit qu’en 2009. Avec la loi que tout le monde en Italie appelle déjà "sauve-Previti", la prescription s’appliquera dès 2004.
De la même façon, la corruption d’un juge romain, pour laquelle Cesare Previti a été condamné à 5 ans de réclusion en novembre 2003, devrait être prescrite avant le procès en appel. C’est pour cette même affaire que Silvio Berlusconi vient de bénéficier de la prescription, le 10 décembre à Milan (Le Monde du 13 décembre).
Pour faire adopter en moins de deux jours cette nouvelle législation, les partis de la majorité ont obtenu une modification du calendrier parlementaire.
Gianfranco Anedda, un député d’Alliance nationale, le parti du vice-président du conseil Gianfranco Fini, a reconnu devant les journalistes italiens que "sans le cas Previti, il n’y aurait pas eu cette accélération".
Cette initiative a réveillé les girotondi, ou rondes citoyennes, ce mouvement de protestation de la société civile qui avait cessé de descendre dans la rue depuis environ 18 mois.
Mercredi soir, tandis que de nombreux incidents ont ponctué les débats à l’intérieur de la Chambre des députés, les orateurs se sont succédé pendant deux heures devant le Palazzo Montecitorio pour fustiger cette loi "anticonstitutionnelle".
"Aujourd’hui la "sauve-Previti", hier la "sauve-Berlusconi" et demain la "sauve-Dell’Utri". Assez de ces lois qui détruisent le système judiciaire !", ont hurlé les manifestants. Ils faisaient référence à Marcello Dell’Utri, 63 ans, un intime de M. Berlusconi, qui a été condamné le 11 décembre à 9 ans de prison par le tribunal de Palerme pour collusion avec la Mafia. "Encore heureux qu’il y ait quelqu’un pour aller dans la rue racheter l’humiliation que vit quotidiennement le Parlement", s’est exclamée Rosy Bindi, une députée du centre-gauche.
Pour Roberto Castelli, le ministre de la justice, la loi n’a pour but que de désengorger les tribunaux et d’accélérer le cours de la justice. "Si le centre-gauche est obsédé par Previti, c’est son problème", a-t-il conclu. "Je sais bien que la gauche voudrait que quelqu’un aille en prison, mais les choses ne se passent pas comme cela, a commenté M. Berlusconi. Cette loi est faite pour frapper plus durement les récidivistes, les criminels de profession."
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-391093,0.html
Messages
1. LE PRESIDENT DE LA "REPUBLIQUE" ITALIENNE DIT NON A LA LEGISLATION GARDE-BERLUSCONI, 16 décembre 2004, 19:09
C’EST UNE NOUVELLE QUI S’EST PASSE MAINTENANT SUR LES TG EN ITALIE:LE PRESIDENT CIAMPI, GARANT DE LA COSTITUTION ITALIENNE A DIT NON A CETTE REFORME DONT VOUT PARLAIT DANS L’INFO ICI.
COMME ITALIEN JE SUIS ABITUELLEMENT DEçU PAR L’ALLURE DE MON PAYS ET POURTANT JUIS ETONNE PAR ça, MAIS CONTENT !
SALUT
ANDREA
1. > LE PRESIDENT DE LA "REPUBLIQUE" ITALIENNE DIT NON A LA LEGISLATION GARDE-BERLUSCONI, 17 décembre 2004, 11:03
Solita manfrina, caro Andrea... renderanno la porcata un po’ più presentabile e Ciampi la firmerà tra tre o quattro mesi : ormai la tecnica é risaputa... Scommettiamo ?
Ciampi pensa solo a farsi i viaggetti (in Cina per esempio, per levare l’embargo delle armi...) e a magnarsi pizzette a destra e a manca con Signora, battendo le mani al ritmo delle tarantelle ed illudendosi che il suo paese è sempre quello che ha sconfitto e bandito per sempre il fascismo...
Ciao
Sirieix
On connait la chanson, cher Andrea... ils rendront cette saloperie un fil plus présentable et Ciampi la signera dans trois ou quatre mois... Chiche ?
Ciampi ne pense qu’à se faire des voyages à l’oeil (en Chine par exemple, pour lever l’embargo des armes...) et à bouffer des petits-fours ça et là avec Madame, en battant les mains au rythme des tarantelles et en se faisant l’illusion que son pays est toujours celui qui a vaincu et banni à jamais le fascisme...
2. > LE PRESIDENT DE LA "REPUBLIQUE" ITALIENNE DIT NON A LA LEGISLATION GARDE-BERLUSCONI, 17 décembre 2004, 14:21
Non,je crois pas que l’attaque de La Sainte Trinité de la mafia à l’autonomie de la magistrature cette fois peut passer comme déjà arrivé pour la loi Gasbarri qui met sous controle de la gang toute l’information.
Cette fois M.CIAMPI a dit durement que la Constitution a été violée,notamment dans les articles 101 et 104 qui établissent l’indépendance de la Magistrature et que le garde de sceaux M.Castelli ne peut dicter ses lignes à la magistratur,ni interférer dans les procès,ni discipliner l’action des magistrats,ni les mettre à sa botte.
Le Président de la Rèpublique est le chef de la magistrature et le garant de la Constitution.
Si La Trinité de la mafia renvoie à M.Ciampi cette loi embellie.l’effrontement entre Institutions sera inévitable.
Et alors,a mon avis,pour défendre leurs Institution,les citoyens devraient entrer directement dans le Parlement et ne plus se limiter aux manifestations de piazza