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Bernard Thibault a incité à engranger d’autres victoires

Publie le mercredi 26 avril 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

CGT . Dans son introduction hier après-midi, le secrétaire général de la première confédération syndicale a incité les délégués à ne pas laisser le terrain des réformes aux libéraux et au MEDEF.

de Paule Masson Lille ( Nord )

« Nous venons de faire la peau du CPE, nous devons obtenir celle du CNE. » Les deux contrats de travail sont siamois. Ils cumulent les mêmes « tares » : mise à l’essai des salariés pendant deux ans et autorisation de licencier sans motif. L’un est tombé. L’autre est appliqué dans les entreprises de moins de vingt personnes, mais garde contre lui toutes les organisations syndicales. En ouvrant les travaux du 48e congrès de la CGT hier après-midi, Bernard Thibault a appelé les militants à réitérer la démonstration. « Je propose que dans les tout prochains jours, tous les syndicats se concertent avec, pour cible, le contrat nouvelle embauche », qui pourrait être au coeur des manifestations du 1er mai. Le secrétaire général attribut ce « formidable succès », à « la mise en oeuvre de notre démarche ».

Le ton se veut rassurant. En introduction, Bernard Thibault rappelle que la « cohésion et la convergence revendicative des salariés », le progrès social, forment le ciment de la CGT depuis ses origines. En conclusion, il prévient : « Ceux qui voudraient que la CGT s’accommode d’un capitalisme triomphant et destructeur peuvent attendre longtemps. »

Entre les deux, la démonstration alimente une idée fixe : confirmer la stratégie validée depuis trois congrès, et même, « généraliser sa mise en oeuvre » afin d’être à « la hauteur de ce que les salariés attendent de nous ». Elle repose sur quatre piliers : consulter en permanence les salariés, rechercher l’unité d’action quelles que soient les difficultés, articuler au quotidien la contestation, la mobilisation, la négociation, la formulation de propositions et confirmer l’implication syndicale au niveau européen et mondial, même si, reconnaît le secrétaire général, la contribution de la CGT sur la constitution européenne a « provoqué une secousse » que la direction confédérale « a su analyser ».

Sur cette base, Bernard Thibault avance un peu plus sur le terrain, glissant dans la centrale, de la promotion de la réforme, incitant à ne pas laisser l’idée de changement au MEDEF et aux libéraux. « Nous voulons des réformes, et vite, mais nous ne voulons pas des vôtres ! », a-t-il lancé, fustigeant le sens de la rupture que tente d’incarner Nicolas Sarkozy.

Il préconise donc, avec ces assises, de franchir une étape, de passer d’un syndicalisme défensif à un syndicalisme offensif, capable de donner le là du contenu des réformes, par exemple sur l’emploi, sa sécurisation, sa stabilité, les garanties qui entourent une carrière professionnelle, etc. Par exemple, sur la démocratie sociale, qui doit en toute situation être conditionnée à ce que décident et souhaitent les salariés. La CGT devrait, dans le cadre de la prochaine élection présidentielle, alerter les candidats sur la question.

« La confiance doit désormais changer de camp. Il est revenu urgent et réaliste de passer de la résistance à l’offensive libérale à la libération de notre potentiel syndical », a-t-il préconisé.

Potentiel syndical et de syndicalisation « plus important que ce que nous l’estimons nous-mêmes », a-t-il assuré, incitant à ne pas lâcher le cap du million d’adhérents et indiquant aux délégués qu’il y aurait 100 000 syndiqués (sur 711 000) qui ne « disposent pas d’un syndicat CGT digne de ce nom ». Or ce n’est pas aux salariés de s’adapter à la CGT mais le contraire, a-t-il encore insisté. Le congrès inaugure un processus de réforme de ses structures (organisations territoriales et professionnelles) qui devrait prendre plusieurs années de réflexion. Celle des cotisations est engagée depuis sept ans. Le secrétaire général de la CGT n’écarte pas un « possible statuquo ». Il a donc sorti l’artillerie lourde pour convaincre les délégués d’entériner le nouveau système de répartition, « reflet de la conception que les syndicats ont de leur appartenance à une même confédération ».

http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-04-25/2006-04-25-828651

Messages

  • Un petit commentaire : quand Sarko ou un autre ministre du gouvernement parlent de réformes, il s’agit de contre- réformes puisqu’ils veulent battre en brèche toutes celles qui ont été faites jusque là.

    Concernant la loi sur "l’inégalité des chances", sûr qu’il nous faut rebondir sur le CNE et le reste de la loi.

    CE N’EST QU’UN DEBUT, CONTINUONS LE COMBAT.

    William

  • La direction de la CGT confirme sa dérive réformiste : cette négation de la lutte des classes ramène la direction de la CGT dans le camp des ennemis des travailleurs. Elle mérite le label Jaune. Il faut désormais la combattre au même titre que la direction de la CFDT.

    • "Les statuts de la Cgt

      45e congrès de la Cgt

      Préambule

      Le syndicalisme est né de la double volonté des salariés de défendre leurs intérêts immédiats et de participer à la transformation de la société.

      Depuis sa création il a joué un rôle déterminant dans la conquête de garanties sociales qui ont contribué à changer la condition humaine.

      Fidèle à ses origines, à la charte d’Amiens de 1906, héritière des valeurs humanistes et internationalistes qui ont présidé à sa constitution, considérant la pleine validité des principes d’indépendance, de démocratie, de respect mutuel et de cohésion contenus dans le préambule des statuts de 1936 (intégré aux présents statuts), la Confédération Générale du Travail défend les intérêts de tous les salariés sans exclusive, en tous temps et en tous lieux. Elle intervient en conséquence librement sur tous les champs de la vie sociale, elle participe au mouvement de transformation sociale.
      Par son analyse, ses propositions et son action, elle agit pour que prévalent dans la société les idéaux de libertés, d’égalité, de justice, de laïcité, de fraternité et de solidarité. Elle se bat pour que ces idéaux se traduisent dans des garanties individuelles et collectives : le droit à la formation, à l’emploi, à la protection sociale, les moyens de vivre dignement au travail, dans la famille et dans la collectivité, la liberté d’opinion et d’expression, d’action syndicale, de grève et d’intervention dans la vie sociale et économique, à l’entreprise comme dans la société.

      Elle agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions.

      Elle agit pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes, les libertés et les droits syndicaux, le plein exercice de la citoyenneté, la défense de l’environnement, pour la paix et le désarmement, pour les droits de l’homme et le rapprochement des peuples.

      Les mutations du monde et des sociétés appellent de nouvelles conquêtes sociales garantissant les droits fondamentaux des personnes et le respect des peuples, assurant que les richesses, fruit du travail des hommes, financent le progrès social, le bien-être et qu’elles concourent, au travers d’un nouveau type de développement, à la sauvegarde de la planète.

      Soumise à la logique du profit, la société actuelle est traversée par la lutte des classes et par de multiples contradictions dont les conséquences conduisent à des inégalités et exclusions majeures, des affrontements d’intérêts, des tensions internationales, des menaces de guerre et des conflits armés. Les salariés ont besoin de se rassembler comme tels pour se défendre, conquérir leur émancipation individuelle et collective et participer à la transformation de la société et du monde.

      Ouvert à toutes les diversités, riche des différences d’opinion, le syndicalisme dont l’ambition est d’être solidaire, uni et rassembleur, constitue pour les salariés un moyen essentiel pour relever les enjeux contemporains.

      La Confédération Générale du Travail, attachée aux principes fondateurs du syndicalisme confédéré et interprofessionnel, oeuvre au rassemblement de tous les salariés dans leur diversité, à l’unité du mouvement syndical national, européen et international. Les principes d’égalité, de solidarité, d’écoute, de tolérance et d’épanouissement des diversités pour lesquels elle oeuvre, animent la vie démocratique en son sein.

      Les présents statuts adoptés par les syndicats réunis en congrès, sont le bien commun de tous, admis et respectés comme tel.".../

      **********************************

      La lutte des classes n’a pas disparu dans le préambule des statuts de la Cgt révisés en 1995. Ce qui dérange assez la cheftaine du MEDEF.

      Les comparaisons avec la CFDT sont fatigantes.

      Et puis ces tirs à vue de tous bords sur la Cgt montre bien qu’elle est très active grâce à ses militants qui se battent tous les jours contre le capital.

      Esteban