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Blogueur égyptien emprisonné pour avoir critiqué l’armée

Publie le mercredi 13 avril 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Blogueur égyptien emprisonné pour avoir critiqué l’armée
Par la rédaction le 11/04/2011

Un blogueur égyptien a été condamné à trois ans de prison pour avoir accusé l’armée de meurtre de militants sur internet. Une première depuis la chute d’Hosni Moubarak.

Les espoirs sont déçus chez les révolutionnaires égyptiens, deux mois après le départ d′Hosni Moubarak. Selon l′AFP, Maikel Nabil Sanad, 25 ans, a été condamné à trois ans de prison pour avoir critiqué sur son site le manque de transparence de l′armée, et l’avoir accusée de torture et de meurtre. Arrêté le 28 mars, il a été jugé par la Cour militaire dimanche 10 avril, en l′absence de son avocat. C′est le premier procès de ce type depuis que le Conseil Suprême des forces armées dirige l′Egypte.


L’article de Maikel Nabil Sanad qui aurait causé de son arrestation

Dans son article du 8 mars intitulé "L’armée et la population n’ont jamais été une même main", Maikel Nabil Sanad dépeignait une armée corrompue : "Dans le texte qui va suivre, je vais présenter toutes les preuves et tous les documents prouvant que l′armée n′a pas été du côté du peuple, pas même une seule fois durant cette révolution, que la conduite de l′armée a été trompeuse tout le temps et qu′elle protégeait ses propres intérêts."

Dans ce très long texte, émaillé de faits et de dates, il accusait l’armée d’avoir tué et torturé des activistes, "même après la démission de Moubarak".

Internet (Facebook et Twitter en particulier) a été le vecteur principal de la révolution égyptienne, tout comme celles des autres pays du monde arabe. En Tunisie, Slim Amamou, blogueur, avait ainsi été emprisonné par les forces de Ben Ali, avant d′être nommé secrétaire d′état à la Jeunesse et aux sports une fois le dictateur déchu.

Selon le rapport de la liberté en ligne de Reporters sans Frontières daté du 12 mars dernier, l′Egypte est passée du statut d′"ennemi d′internet" à celui de "pays sous surveillance". La France fait également partie de cette catégorie.

Retrouvez l’émission d’@si consacrée à la révolution égyptienne et notre article sur Wael Ghoneim, cyber-dissident égyptien.

(par Tiphaine Crézé)

Source : http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php#10847

via Paz

Messages

  • info douteuse : http://www.ynetnews.com/articles/0,... et d’autre part, le blogueur en question lui est soutenu par Reporters Sans Frontières organisation bien amie des USA et du sionisme international tout comme notre blogueur "Egyptian refusenik : I’m pro-Israel" !...

  • L’armée contre la révolution en Égypte

    mercredi 13 avril 2011

    En attaquant les manifestants place Tahrir, le pouvoir militaire est sorti de sa prétendue neutralité.

    Vendredi 8 avril, la manifestation sur la place Tahrir a réuni plus d’un million de personnes. C’était la plus grosse manifestation depuis la chute d’Hosni Moubarak. Les principales revendications étaient l’arrestation et le jugement de Moubarak et de ses fils, Alaa et Gamal, et la dénonciation des complicités dont il continue de bénéficier dans sa résidence luxueuse de Charm el-Cheikh. Les manifestants ont aussi réclamé la démission du maréchal Hussein Tantawi, chef du Conseil suprême des forces armées, qui dirige l’armée égyptienne depuis la chute de Moubarak. Tatawi a été ministre de la Défense de Moubarak pendant vingt ans et en est resté très proche.
    Les manifestants ne supportent plus que ce soit un comité militaire non élu qui dirige le pays durant une période dite de transition. La nécessité d’élire immédiatement un conseil constitué de civils pour assurer cette transition faisait partie des revendications de la manifestation.
    Le lendemain samedi, au moment du couvre-feu, vers trois heures du matin, des dizaines de véhicules blindés ont pris position autour de la place Tahrir et des centaines de soldats accompagnés de policiers ont attaqué les 1 500 manifestants encore sur place. Ils ont utilisé des Taser, des grenades lacrymogènes mais aussi des armes automatiques. Un manifestant a été tué et il y a eu 71 blessés. Une trentaine de soldats et officiers qui s’étaient publiquement ralliés à la révolution au cours de la manifestation du vendredi ont été arrêtés.
    Par cette première attaque physique contre des révolutionnaires, l’armée qui se présente toujours comme la garante du processus démocratique, a essayé d’intimider le mouvement révolutionnaire. Elle a été directement mise en cause par les manifestants et a voulu indiquer qu’elle ne le supportait pas. Au lendemain de cette attaque, le Conseil suprême des forces armées a fait marche arrière, déclarant n’avoir pas ouvert le feu et dénonçant des provocations.
    Les principaux chefs militaires actuellement au pouvoir faisaient parti du système de corruption organisé par Moubarak et leur slogan «  l’armée et le peuple unis comme les doigts de la main  » ne pourra pas être crédible longtemps au moment où ils répriment les manifestants.
    La route est étroite pour le nouveau pouvoir militaire. Il est coincé entre, d’une part, sa volonté de maintenir l’essentiel de ses prérogatives, de répondre aux injonctions du FMI actuellement en visite dans le pays et, d’autre part, un mouvement révolutionnaire qui ne faiblit pas et exige la destitution de tous les responsables corrompus encore au pouvoir.
    Le gouvernement a dû finalement annoncer que Moubarak devrait comparaître devant un tribunal du Caire pour assassinats et détournements de fonds. Durant ses 30 ans de règne, il a accumulé avec sa famille une fortune personnelle considérable sur des comptes secrets ou en biens immobiliers. Elle est estimée à 70 milliards de dollars par le quotidien britannique The Guardian.

    Jacques Radcliff

    Lire aussi la déclaration des socialistes révolutionnaires sur le site d’Europe solidaire  : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article21035