Accueil > Bolivie : Evo Morales nationalise pétrole et téléphonie

Bolivie : Evo Morales nationalise pétrole et téléphonie

Publie le vendredi 2 mai 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

La Bolivie sera l’actionnaire majoritaire de quatre compagnies pétrolières et de Entel, jusqu’à hier Euro Telecom.

Avec Repsol (Andina), il y a eu négociation, mais avec le reste des entreprises étrangères -Chaco, Transredes et la Compagnie Logistique d’Hydrocarbures Boliviènne-, cela a été fait par décrets.

Le gouvernement bolivien a acheté des actions pour devenir l’actionnaire majoritaire des compagnies pétrolières Andina, Chaco, Transredes et la Compañia Logistica Hidrocarburífera Boliviana, auparavant aux mains de capitaux argentins, péruviens, espagnols, anglais, hollandais et allemands. Il a aussi récupéré l’Entreprise Nationale de Télécommunications (Entel), jusqu’à hier administrée par l’Italienne Euro Telecom Internacional (ETI). Le président Evo Morales en a fait l’annonce devant des milliers de personnes qui célébraient le Jour du Travailleur sur la place Murillo à La Paz.

"Nous voulons des associés, pas des propriétaires de nos ressources naturelles", a-t-il soutenu le président bolivien depuis la tribune. Et il en a profité pour répondre au gouvernement des États-Unis, qui dans un rapport du Département d’État signalent la Bolivie comme "un possible lieu pour des activités terroristes" en raison de ses liens avec le gouvernement de l’Iran.

Avec Repsol-YPF, de capitaux argentins et espagnols, le gouvernement est arrivé à un accord. Avec le reste des entreprises, il a du utiliser des décrets. Dans la ville de Santa Cruz de la Sierra, l’édifice de Transredes -de la britannique Ashmore et de l’anglo-hollandaise Shell- était sous vigilance policière pour que personne n’y retire de documents. Dans la ville cruceña de Camiri, il se passe la même chose devant le siège de l’entreprise Chaco, administré par le groupe British Petroleum. Tomás García Blanco, représentant de Repsol-YPF, a signé dans le Palacio Quemado la vente d’actions à l’État pour 6 millions de dollars. Ensuite, il a exprimé "la satisfaction de s’être acquitté du désir du peuple bolivien de récupérer la majorité des actions dans les compagnies capitalisées (privatisées)". Et il s’est engagé à "continuer de travailler de manière coordonnée avec YPFB (Yacimientos Petrolíferos Fiscales de Bolivia) pour montrer un exemple modèle entre une entreprise étatique et une privée".

Quant à lui, Morales a soutenu que "le pays a réellement besoin d’investissements. Le gouvernement bolivien garantira aux entreprises qui respectent les normes boliviennes qu’elles puissent investir comme associés et de cette façon continuer d’explorer et d’exploiter les hydrocarbures".

A travers le Décret Suprême 29.544, le gouvernement a aussi nationalisé l’entreprise de télécommunications Entel. Morales a garanti la stabilité des travailleurs au moyen d’un autre décret. Et il a indiqué : "Si nous avons tardé plus de deux ans (pour étatiser Entel), cela n’a pas été par faiblesse, cela n’a pas été par négligence. Nous avons essayé de dialoguer, de négocier avec Euro Telecom, les ministres ont fait des efforts, mais lamentablement il n’y a pas eu de volonté de la part de l’entreprise".

Entel, qui était en litige avec la Bolivie devant le centre d’arbitrages internationaux Ciadi de la Banque Mondiale, "a une dette de 200 millions de boliviens (25,6 millions de dollars)", selon le bureau des Impôts. La demande auprès de tribunal avait donné lieu à ce que dans les premiers jours de mai le gouvernement bolivien annonce son retrait du Ciadi.

Du côté du gouvernement, on indique que la nationalisation d’Entel découle "de l’inaccomplissement de contrats, de mauvaise gestion administrative et de manque de transparence". Sur la place Murillo, Morales a argumenté que "les services de base sont des droits de l’Homme".

Evo s’est aussi rapporté au rapport publié mercredi par le Département d’État des Etats-Unis, dans lequel il est écrit : "l’instabilité politique, un cadre légal faible et fluctuant, la croissante culture de feuille de coca et l’ouverture de relations diplomatiques avec l’Iran montrent la Bolivie avec un nouveau potentiel comme lieu possible d’activités terroristes".

Le bolivien a dit : "Avec beaucoup de respect, je demande au gouvernement des Etats-Unis de retirer ses troupes d’Irak, ainsi nous pourrons le croire quand il dit qu’il lutte contre le terrorisme". Et il a précisé que "pour un système sauvage et inhumain comme le capitalisme, les luttes sociales pour l’égalité sont du ’terrorisme’. Le capitalisme doit comprendre que s’il n’y a pas d’égalité il n’y aura jamais de paix. Peu importe qu’ils continuent de m’accuser parce que ce chemin de changement est sans retour. Quelques secteurs oppositeurs parlent de ’renverser l’Indien’ (pour lui). Ils pourront renverser l’Indien, mais jamais le peuple bolivien".

Sebastián Ochoa, Pagina/12, 02 mai 2008.

 http://www.pagina12.com.ar/diario/e...

Messages

  • Pour répondre à la question
    que faire pour la Bolivie
    une première réponse se joindre aux milliers de signataires qui à travers le monde ont répondu à l’appel du prix nobel argentin Perez Ezquivel
    à l’adresse

    http://www.todosconbolivia.org/index.php?lang=3

    informer
    et puis rester informés pour pouvoir se mobiliser rapidement en cas de besoin
    transmettre les infos sur les sites et les amis etc.

  • nationalisation...
    un mot qu’on entend plus trop en France... dommage

    • En effet, nous devons faire cesser le hold-up sur France Télécom, La Poste et sa "Banque Postale, EDF, GDF... faire voter des lois anti-trust, garder la Sécu et les Mutuelles que les assurances grignotent..., lutter contre l’impérialisme US par le refus de l’OTAN et le retour des troupes d’Afghanistan... C’est le meilleur soutien que nous pourrons apporter à nos camarades Bolivariens d’Amérique Latine. JdesP

    • Pour arriver à tout ça, il nous faut un Parlement Souverain. Afin qu’on ne dise pas aux députés : "oui, mais, ce que vous proposez n’est pas conforme au Traité ! donc, c’est impossible !!! Remballez ! Remballez votre foction publique, vos nationalisations des ressources, votre sécu, etc, voyons. tout ceci n’est pas Européen. Voyons ! Ne seriez-vous pas "moderne" ?"

      Il nous faut une constitution supérieure au p... de Traitre Traité.

      Tant que la France fait partie de l’UE ("outre atlantique" ça s’appelle USA, mais c’est pareil) et que les parlements nationaux sont cantonnés à un rôle de béni oui-oui et d’"évaluateurs"... est-ce possible ou ne sont-ce que voeux pieux zet incantations pour la messe du dimanche ?

    • ça aussi c’est un probleme :
      quand on parle de services publics dans ce pays on parle de "la poste , edf gdf..." et pas beaucoup d’autres choses !
      il faut repenser le service public. qu’en est-il de la construction( btp) de l’industrie, du commerce (supermarchés, producteurs ) de l’agriculture, des medecins, des loisirs, du tourisme ... ,
      est ce que tout le reste à part la poste et edf et seulement bon pour le privé ?
      il faut nationaliser tout le secteur d’activté et pas seulement quelques entreprises qui sont souvent gérées on ne sait pas trop comment (comment se conduit edf avec les salariés de ses filiales en Pologne...?)

      tout de bon.

    • Il me semble :

       Fonction Publique : Santé, Education, Justice, Armée (forte réduction. "Tâches" confiées à des mercenaires) et... Police (Pas sûr que les milices privées, de plus en plus emplyées, soient plus respectueuses des humains)

      La Fonction Publique est financée avec nos impôts. Elle assure la couverture gratuite pour tous des besoins primaires. Elle implique la solidarité : ceux qui ne paient pas d’impôts vont à l’école, et sont soignés comme ceux qui en paient.

      Une campagne de diffâmation de plus de 15 ans a réussi à faire passer auprès de l"opinion" les agents de la Fonction Publique pour des faignants grassements payés par le citoyen à ne rien f... Il est devenu honteux de se dire "fonctionnaire", et la fonction Publique peut être anéantie sans grand remous (Suppressions de postes dans l’Education Nationale, "vente" des établissements universitaires, privatisation des hopitaux, etc...).

      Les impôts qui servaient à financer tout ça n’en diminuent pas moins, vous l’avez constaté. Normal : les sommes qui ne sont plus consacrées à la VIE (Education, Santé) le sont à la MORT : industrie de l’armement. C’est l’Europe néolibérale et le traité de Lisbonne qui l’exigent

       Services publiques : lorsqu’ils sont entièrement privatisés, il y a délégation totale à l’entreprise qui les fournit (Eau, Gaz, Electricité, Téléphone, Courrier). Celle-ci peut dès lors se coporter comme une entreprise qui vend des yaourts... ou des Ray Ban : vendre à qui peut acheter, employer la main d’oeuvre qui fera réaliser le plus de profit à ses actionnaires.

      Un service public nationalisé reste contrôlé par l’Etat, qui peut le subventionner (avec nos impôts, pour que même ceux qui ne paient pas d’impôts et/ou sont au chômage puissent téléphoner et se chauffer, par exemple. Solidarité. Il est aussi financé par ses usagers. Lorsque c’est l’Etat (Etat actionnaire) qui perçoit des dividendes, il est censé les redistribuer.

      On comprend, dans le cas de la Bolivie, que les USA ne veuillent pas de cet Etat qui entend couvrir les besoins de sa population plutôt que conquérir par les armes les autres pays, et on comprend qu’ils cherchent à le diviser.

      On comprend que l’UE et son maître les USA ne veuillent pas des Etats autres que fantoches, et qu’une campagne de diffâmation, analogue à celle qui a eu pour objet les fonctionnaires, aie été entreprise à l’encontre des partisans d’un état-nation. Ils sont traités de "Nationalistes", ce qui est un mot très proche de "Nazionalist", lequel les fait passer pour des nazis, et... naturellement, de proche en proche, des ANTISEMITES !!!
      Parallèlement, une campagne destinée à valoriser le sentiment d’une identité "Européenne" ("Je suis européen, moi !") a été développée, sans que, soigneusement, il soit précisé de quoi était faite cette Europe, et cette "identité"...

      En fait, c’est surtout contre ce terrorisme médiatique, à l’oeuvre depuis plus de 15 ans (cf : le cahier n° 13 de l’OCDE) qu’il faut lutter, mais aussi qu’il est difficile de lutter : les media n’appartiennent pas à ceux qui le dénoncent.

    • Sur le Traité de Lisbonne, la priorité à l’armement et le rôle, ou plutôt l’absence de rôle, dévolu aux parlements nationaux et européens concernant les guerrres que veut mener l’OTAN (USA über alles ?) :

       http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

      Sur les politiques de manipulation mises en place par l’OCDE, afin de détruire "sans vagues" la Fonction Publique :

       http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

      Télécharger le cahier n°13 de l’OCDE : http://www.oecd.org/pdf/M00040000/M...

  • En FRANCE avec la droite et le P.S.(S.F.I.O.) ;ce n’ai pas prêt d’arriver à la nationalisation des entreprises.VITE ! Dehors ces malfrats en col blanc et les travailleurs au pouvoir.

    • Ca ne tient qu’à nous, de changer la donne. Rien n’est immuable en ce bas monde, tout est mouvement. Aujourd’hui ce sont eux qui sont au pouvoir, demain ça sera nous. Voyez, même au pays du libéralisme la "reine" a nationalisé une banque pour la sauver des conséquences des "subprimes".

      En tout cas, Morales a eu raison de récupérer le pétrole au nom de son peuple.

      Puisse toute l’Afrique d’en faire de même, pour élever leurs peuples et briser les dictats de l’Occident. Le "jeu" a assez duré !

  • ça va péter là-bas !
    on nous parle de sécession, de guerre civile, ... .
    La révolution, ce n’est pas une partie de pic-nique

    SAd