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Brighton : l’expulsion de Walter Wolfgang gâche la fin de la conférence travailliste
Publie le vendredi 30 septembre 2005 par Open-Publishing1 commentaire

Tony Blair s’est répandu en excuses jeudi après l’expulsion musclée d’un militant de 82 ans lors de la conférence du parti travailliste à Brighton, un désastre médiatique qui, au dernier jour de cette conférence, est venu illustrer les tensions entre la base et la direction du parti.
Walter Wolfgang, militant du parti depuis 57 ans, instantanément devenu une célébrité, avait eu l’audace de crier "Bêtises" puis "Ce sont des mensonges" lors d’un discours durant lequel le ministre des Affaires étrangères Jack Straw avait défendu la position britannique sur l’Irak mercredi après-midi.
Des agents de sécurité l’ont immédiatement embarqué, dans le cadre de la loi antiterroriste. Sa carte d’accès à la conférence lui a été retirée, et il s’est vu interdire les lieux. Du moins jusqu’à ce que l’affaire ne tourne au vinaigre et n’en fasse la vedette instantanée de la conférence, réintégré jeudi sous les applaudissements.
Les membres du service d’ordre ont "fait du zèle". "Nous sommes vraiment, vraiment désolés". "Cela n’aurait pas dû se produire", a insisté jeudi Tony Blair, le Premier ministre britannique, lors d’une tournée systématique des chaînes de télévision.
"Je suis désolé. Ce n’est pas comme ça que nous fonctionnons", a renchéri le ministre de la Défense John Reid lors de son discours de clôture de la conférence.
Mais les images de M. Wolfgang, pris au col par un agent de sécurité, ont été du plus mauvais effet, alimentant les critiques sur une hiérarchie accusée de vouloir faire taire toute contestation interne.
Alors que l’Irak a profondément divisé le parti travailliste, créant de solides rancoeurs contre les choix de M. Blair, celui-ci s’en est vivement défendu jeudi.
"Nous avons des débats sur l’Irak tout le temps", a-t-il dit. "Il y a des tonnes de gens qui ont participé à des tonnes de débats (...)" "Les gens nous critiquent sur l’Irak tout le temps", a-t-il insisté.
Mais le principal intéressé, arrivé en Grande-Bretagne en 1937 pour fuir les persécutions des juifs en Allemagne, ne s’en est pas laissé conter.
Devant une mer de caméras venues immortaliser son retour dans le centre de Conférences de Brighton, il a plaidé pour un retour du parti travailliste à "sa culture fondamentale (...) ouverte aux débats", une culture selon lui menacée de disparition sous la gouvernance d’un Tony Blair dont il a dénoncé "l’instinct conservateur".
"Cet incident est le meilleur exemple de la mise en scène et de l’obsession du contrôle de cette conférence", a également dénoncé un délégué, Daniel Blaney, de Billericay.
La base travailliste a également imposé jeudi un autre camouflet à Tony Blair, 70% des militants votant pour une motion refusant route implication supplémentaire du secteur privé dans le NHS, le système de santé public britannique, un des chantiers favoris du Premier ministre.
Les mésaventures du frêle Walter Wolfgang ont en tout cas écrasé les autres sujets de la fin de la conférence travailliste, largement dominée par la lutte au sommet entre Tony Blair et son ministre des Finances Gordon Brown.
M. Blair a clairement fait savoir durant cette conférence qu’il n’avait pas l’intention de partir de sitôt, quand M. Brown s’est positionné comme son héritier naturel, prêt à lui succéder.
Messages
1. > Brighton : l’expulsion de Walter Wolfgang gâche la fin de la conférence travailliste, 30 septembre 2005, 17:09
Les apotres de l’ultra-liberalisme, qu’ils soient de gauche ou de droite, n’aiment pas du tout la démocratie et la liberté d’expression ...
Faut-il rappeler que Mr Walter Wolfgang avait fui le nazisme dans sa jeunesse et rallier le parti travailliste ? Un combattant de la liberté...Ce que ne peut pretendre être Jack Straw, le secrétaire au Foreign Office, venu vanter et justifier la guerre en Irak...
Et si Mr Wolfgang n’avait été qu’un simple citoyen âgé passant par là ? L’auraient-ils tabassé dans un coin et jeté sur le trottoir ?
Oui , “nonsense !” et la traduction par "bêtises !" me semble très approprié par la reaction anti-democratique des larbins des pétroliers, "dans le cadre de la loi anti-terroriste", tout y est et tout est dit...
Copas