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Buffet : « écrire une nouvelle page du communisme »
Publie le lundi 10 décembre 2007 par Open-Publishingde Rodolphe Geisler
Profondément divisés sur la stratégie de leur parti, les cadres du PCF ont décidé de se laisser un an pour débattre de son avenir.
Rénovation ou dissolution ? Les quelque 1 200 délégués communistes qui étaient réunis ce week-end à la Défense pour une assemblée extraordinaire, décidée après la débâcle – 1,93 % des voix – de leur candidate à la présidentielle, ont adopté hier un « mandat » qui laisse toutes les options ouvertes pour l’avenir du PCF, entre simple dépoussiérage et construction d’un nouveau parti, « sans exclure aucune hypothèse ni prendre d’avance une orientation » avant le congrès ordinaire prévu fin 2008.
Ce texte, qui servira donc de feuille de route pour les travaux préparatoires du 34e congrès, a été adopté à main levée à 72 % des voix pour, 20 % contre et 7 % d’abstention. Mais, derrière cette apparente majorité, décrochée après d’âpres débats, c’est un parti fortement divisé qui est apparu à la Défense.
« Liquider le parti »
Violemment critiqué par les « orthodoxes », qui ont dénoncé « une volonté de liquider le parti », ce texte apparaît en effet pour de nombreux cadres comme un « compromis contre-nature » entre la direction, « favorable au maintien d’une référence au communisme », et les « rénovateurs », partisans d’« une nouvelle force politique ».
Paradoxalement, ce sont les amis de Robert Hue qui s’en sortent le mieux. Depuis cet été, Michel Maso plaidait pour que « le PCF, tout en gardant une référence au communisme, se transforme et s’ouvre à d’autres courants de pensées »…
Hier, les cadres communistes ont donc décidé de « ne pas trancher à chaud après cette succession de déboires électoraux » et de se laisser le temps de débattre.
Ce qui a fait bondir le député de la Somme Maxime Gremetz, gardien de l’orthodoxie. « En laissant ouvertes les deux options, la direction ne fait que reporter l’échéance de notre modernisation. En attendant, on abandonne l’essentiel : notre fonction tribunitienne ! », enrage-t-il.
Député européen, Francis Wurtz estime au contraire que la méthode choisie est la bonne. « En se fixant un terme suffisamment éloigné avant de prendre une décision stratégique, on s’offre le temps d’une réflexion approfondie », qui, selon lui, pourrait « faire bouger les tendances habituelles » du parti.
De l’aveu même de la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, il y avait urgence à engager le débat. « Le Parti communiste est aujourd’hui face à un défi existentiel », a-t-elle reconnu, avant d’appeler ses camarades à « écrire une nouvelle page du communisme ». « Il faut révolutionner le PCF en allant au bout de la confrontation d’idées. » Mais « dans l’unité et la fraternité », a-t-elle prévenu...