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Bye Bye Richard Avedon...

Publie le lundi 4 octobre 2004 par Open-Publishing
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Des 7 au procès de Chicago contre la guerre du Vietnam jusqu’au Mur de Berlin, Richard Avedon a couvert l’engagement de toute la culture significative de son temps inclus l’underground, des stars les plus étonnantes aux artistes ou écrivains les plus contestés...

Plutôt que l’ascète Burroughs les cicatrices Warhol juste sorti de l’hôpital, ou Marilyn nue sortant de la piscine, lors de son dernier film, je vous envoie quelque chose que la censure du politically correct féministe aujourd’hui pourrait peut-être condamner... Qu’en pensez vous ? (Fashton et Natassia Kinski).

Eve’s temptation - to whom the fault ? he ?
(Autun, Fr)


Décès d’un géant de la photo

Richard Avedon avait signé des portraits célèbres en noir et blanc

de Madison Gray

NEW YORK L’Américain Richard Avedon, qui a donné ses lettres de noblesse à la photographie de mode tout en obtenant la reconnaissance de la critique pour ses portraits austères des puissants et des célèbres en noir et blanc, s’est éteint vendredi à l’âge de 81 ans.

Il a été victime d’une hémorragie cérébrale le mois dernier alors qu’il prenait des clichés à San Antonio, au Texas, pour un projet intitulé De la démocratie. Il travaillait depuis des mois sur ce sujet pour le magazine The New Yorker qui envisageait de publier, avant la présidentielle du 2 novembre, ses photographies d’hommes politiques, de délégués et de citoyens, prises à travers tous les Etats-Unis.

L’influence d’Avedon a été immense. Il avait une approche radicale de la photographie de mode, utilisant des décors extravagants comme les rampes de lancement de la Nasa ou les pyramides d’Egypte. Ses clichés sensuels ont contribué à l’avènement des top-models tels Naomi Campbell et Cindy Crawford au tournant des années 1980 et 90.

Mais il a exploré aussi une autre voie avec ses portraits, sans concession et souvent peu flatteurs, qu’ils représentent Marilyn Monroe ou Michael Moore. « Le résultat peut se révéler impitoyable », a remarqué un jour Richard Lacayo, critique au magazine Time. « Avec chaque ride, chaque défaut exposé en relief, même le ploutocrate le plus puissant semble être un simple mortel de plus sur le déclin ».

« Il y a toujours eu une séparation entre la mode et ce que j’appelle mon travail plus profond », déclarait Richard Avedon en 1974. « La mode, c’est comme ça que je gagne ma vie. Je ne la dénigre pas ; c’est un plaisir de gagner sa vie comme ça. Et puis il y a le plaisir plus grand de faire des portraits ».

En 2002, le New York Times lui avait consacré un article intitulé « le photographe le plus célèbre du monde ». Un titre que Richard Avedon a porté pendant plusieurs décennies. Dès 1958, le magazine Popular Photography le classait parmi les dix meilleurs photographes du monde.

L’artiste, né à New York en 1923, a reçu nombre de prix, dont un National Arts Award en 2003 pour l’ensemble de son oeuvre.

Durant sa carrière, Richard Avedon a aussi travaillé pour Vogue et Harper’s Bazaar. « C’est l’homme le plus merveilleux dans ce métier car il se rend compte que les mannequins ne sont pas que des porte-manteaux », soulignait un jour le mannequin Suzy Parker. En 1959, Avedon l’avait photographiée en bikini et l’on considère que c’est ce cliché qui a lancé la mode de ce mini maillot de bain.

Le début de sa carrière a inspiré la comédie musicale hollywoodienne Drôle de frimousse (1957) où Fred Astaire incarnait le photographe de mode Dick Avery.

Parmi les travaux les plus célèbres d’Avedon, Nothing Personal en 1964 dressait une galerie de portraits peu flatteurs de riches Américains. Le magazine Time décrivait ses clichés du président Eisenhower, de Marilyn Monroe et d’autres célébrités comme « un instrument de distorsion plus cruel et plus subtil que n’importe quel crayon de caricaturiste ».

http://www.dhnet.be/index.phtml?content=http://www.dhnet.be/dhculture/article.phtml?id=106528


Richard Avedon

The Chicago Seven ( Lee Weiner, John Froines, Abbie Hoffman, Rennie Davis, Jerry Rubin, Tom Hayden, Dave Dellinger), Chicago, Illinois, Nov. 25, 1969

Collection of the Metropolitan Museum

Messages

  • Merci d’avoir amplifié ma note (pleine de fautes typo) de la citation d’un remarquable article.

    • Note complémentaire à l’article... une grande partie de l’oeuvre personnelle de Avedon dédiée au portrait est consacrée aux personnalités critiques ou engagées pour les libertés politiques et sociales de leur temps et suggèrent le radicalisme de l’artiste. La présentation des photos en hommage le laissait entendre.

      J’en reviens au portrait provocant de Abbie Hoffman : membre des "7 de Chicago" ("The Chicago Seven"), étudiants à l’origine de la restauration du syndicalisme politique (SDS) aux Etats-Unis qui mobilisèrent contre la guerre du Viet Nam. Ils sont ainsi nommés pour avoir fait l’objet d’un procès collectif mémorable à Chicago, soutenus par un immense rassemblement qui tourna à l’émeute sous la répression policière ; parmi les étudiants furent de nombreux blessés. En outre des chanteurs et musiciens engagés, un grand nombre de célébrités avaient rallié le mouvement. Le cinéaste Nicholas Ray y perdit un oeil.

      Avedon, venu se joindre à la manifestation, photographia les 7 juste avant leur entrée dans la salle du tribunal, le 25 novembre 1969. Ce portrait d’ensemble en pied est devenu historique, au point que depuis plusieurs années il se trouve dans une dimension à l’échelle humaine, au Metropolitan Museum.

      Ce fut une image politique des Etats-Unis aussi célèbre que le portrait de Che Guevarra à la même époque. Vous reconnaitrez certains noms : Rennie Davis, Dave Dellinger, John Froines, Tom Hayden, Abbie Hoffman, Jerry Rubin, Lee Weiner.

      Notamment à la fin de la guerre, Abbie Hoffmann et Jerry Rubin publièrent "Do it", auto-biographie manifeste à l’origine du mouvement Yippie, fulgurance de la libération sociale, culturelle et sexuelle de la jeunesse américaine.

      Tom Hayden est le membre bien connu du parti démocrate, sénateur qui ne put se présenter aux Présidentielles à cause de l’activisme passé de sa compagne Jane Fonda (allant appeler les GIs à déserter sur le front du Viet Nam, elle s’était faite photographier dans les rangs ennemis pour témoigner de la solidarité entre les deux peuples).

      En outre de l’éducation qu’elle avait reçue par son père, Jane Fonda avait rencontré en France Roger Vaillant et sa femme, communistes militants dans l’entourage de Roger Vadim ; elle n’avait pas encore divorcé lorsqu’elle accompagna son amie au Viet Nam pour la première fois.