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NUCLEAIRE.
Le ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo, a réclamé mercredi « la transparence la plus complète » après qu’on eut découvert dans un atelier en cours de démantèlement au CEA de Cadarache que la quantité de plutonium entreposé avait été fortement sous-estimée. L’incident, qui aurait été caché plus de trois mois, a été classé au niveau 2 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Dans un communiqué, M. Borloo « regrette profondément qu’un tel délai se soit écoulé entre la découverte de cette situation et sa déclaration ». « Cette transparence et cette exigence de sécurité sont les conditions incontournables de la fourniture d’électricité d’origine nucléaire. Elles seront respectées », promet-il. « Nous estimons que la découverte à Cadarache de plusieurs kilos de plutonium ayant échappé à tout inventaire constitue une des situations les plus graves et les plus critiques que l’on ait pu rencontrer dans une installation nucléaire depuis longtemps. C’est tout simplement hallucinant », a réagi le responsable de la campagne énergie/nucléaire de Greenpeace France, Yannick Rousselet.
« Uranium de retraitement abandonné en Russie, kilos de plutonium oubliés à Cadarache : comment l’industrie nucléaire ose-t-elle prétendre qu’elle gère ses déchets ? », s’interroge l’organisation écologiste dans un communiqué. Le CEA de Cadarache (Bouches-du-Rhône) est l’un des neuf centres de recherche du Commissariat à l’énergie atomique. Exploité par Areva, cet atelier de technologie du plutonium (ATPu), « qui est à l’arrêt définitif et en cours de démantèlement depuis début 2009 », précise le ministère de l’Eéologie, « avait pour activité principale la production de combustible MOX pour des réacteurs nucléaires » mais son démantèlement avait été décidé « car le niveau de sûreté ne correspondait plus aux exigences attendues aujourd’hui ».
Le CEA Cadarache a informé l’ASN le 6 octobre que les dépôts de plutonium dans les boîtes à gants, qui permettent d’accéder de façon sécurisée à une enceinte de confinement dans laquelle est mise en œuvre de la matière nucléaire, avaient été sous-évalués, explique l’Autorité. « Evalués à environ 8kg pendant la période d’exploitation de l’installation, les dépôts récupérés à ce jour sont, selon le CEA, de l’ordre de 22kg et le CEA estime que la quantité totale pourrait s’élever à près de 39kg », précise l’ASN.
Trois jours après le signalement par le CEA, une inspection de l’installation a eu lieu le 9 octobre. Or, celle-ci « a permis de confirmer que le CEA avait connaissance de l’incident depuis le mois de juin 2009 », selon l’ASN. (NouvelObs.com, AP)