CFDT, CFTC, CGT, Unsa : Le racisme menace la solidarité des salariés

La recrudescence, ces derniers mois, de manifestations de racisme et d’antisémitisme exige une mobilisation et un sursaut de l’ensemble de la société française. À l’exception de l’extrême-droite qui vient une fois de plus d’en faire la preuve, nul n’est illégitime pour participer à cette mobilisation. L’appel aux manifestations du 7 novembre prochain est clair et sans ambiguïtés : il s’agit de refuser tous les racismes, l’antisémitisme et toutes les discriminations, notamment sexistes ou en raison des orientations sexuelles. Au delà des divergences que nos organisations syndicales peuvent avoir par ailleurs, ce sont ces engagements qui nous rassemblent. Nous mesurons et assumons ainsi les responsabilités qui sont les nôtres et appelons tous les autres acteurs à en faire de même.

Depuis ses origines, le mouvement syndical s’est fermement engagé dans la lutte contre toutes les formes de racisme. C’est son action dans l’évolution du droit du travail, la négociation collective, la gestion de la protection sociale, le logement, qui a fait avancer l’égalité des droits et la reconnaissance de la diversité. Discriminations, racisme, antisémitisme et exclusions ne cessent pourtant de tarauder notre société alors que tout au long de son histoire, la France a eu maintes fois l’occasion, de montrer la richesse qui est la sienne grâce à la diversité de sa population nourrie de constants mouvements de migration.

Aujourd’hui, nos organisations souhaitent affirmer leur volonté commune de faire preuve d’une vigilance de tous les instants, sur les lieux de travail comme dans la société. Il s’agit de refuser des comportements qui mettent en péril le principe fondamental de notre action : la solidarité. Que deviendrait en effet l’action syndicale si le racisme, tel un cancer, devait détruire la cohésion des salariés et toute possibilité d’organisation ?

À côté du racisme « ordinaire » - vexations, injures, inscriptions diverses -, actes intolérables et condamnables en eux-mêmes, des pratiques plus ou moins subtiles, plus ou moins masquées ou avouées, se donnent libre cours ; avec pour conséquences la discrimination à l’embauche, les entraves mises à l’évolution des carrières, à celle des salaires, à la répartition des tâches... Dans certains services publics, on doit aussi pointer, çà et là, des comportements inadmissibles dans l’accueil réservé, en raison de leur origine, à des étrangers ou à des Français.

Nous n’avons pas de recettes miracle à proposer. Les formes de discrimination sont multiples, nos réactions et nos actions doivent l’être aussi. Nous ne nous satisfaisons pas non plus des seuls beaux sentiments ou des beaux discours. Fidèles aux valeurs et à l’histoire du syndicalisme, nous nous engageons à continuer à renforcer la lutte contre tous les racismes, contre l’antisémitisme et les discriminations en agissant, sur les comportements, les attitudes, les mentalités, avec la volonté de faire bouger les choses, ce qui passe par un travail en profondeur, d’éducation, de formation, de sensibilisation. Conformément aux engagements pris par l’ensemble du mouvement syndical en

Europe dans le cadre de la Confédération européenne des syndicats (CES), c’est par des actes quotidiens et par notre travail dans la durée que nous donnerons corps à ces engagements.

Déclaration des organisations membres de la Confédération européenne des syndicats CFDT, CFTC, CGT, Unsa.