Accueil > COMORES : DEBAT SUR LA TOURNANTE
Comment expliquez-vous la faible mobilisation de la manifestation de mardi sur la tournante ?
Mme Zaharia Said Ahamed, membre de la commission de réflexion, d’action et de suivi pour la tournante (OEAST) :
La manifestation a été organisée durant une journée ouvrable. Cela n’a pas été facile de mobiliser tout le monde alors que la sensibilisation a été bien faite à travers tous les medias, Les gens étaient au travail mais cela ne montre pas qu’ils renoncent à ce combat. Il est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de monde mais nous sommes très satisfaits des résultats. Il y avait des barons de la vie politique du pays. Des cadres mohéliens étaient bien présents, des jeunes de toutes les îles ont répondu à l’appel. Le nombre était faible certes mais les gens sont sensibilisés sur cette question. Une lettre a été remise à la cour constitutionnelle, un message a été lu. Ce qui a été notre objectif. La manifestation a été un succès.
Soifoine Abdoulkarim, cadre de la Mouvance présidentielle :
Si les gens ne se sont pas déplacés en masse, c’est parce qu’ils ont compris que ceux qui militent pour cette question entretiennent un faux débat. Les Mohéliens vont gouverner et personne n’a remis en cause ce principe. Mais il y a une constitution adoptée par les Comoriens qui vient de fixer le mandat du président de l’Union à 5 ans et dont plusieurs dispositions s’appliquent Beaucoup de Mohéliens sont convaincus que le mandat du président prendra fin en principe en 2011 avant toute initiative du congrès. Nous travaillons avec des cadres Mohéliens dans cette dynamique. La population de l’île comprend bien qu’elle ne peut pas être prise en otage par cette question. On ne peut pas appliquer toutes les dispositions de la loi référendaire et déroger sur celle du mandat qui doit aller normalement jusqu’en 2011.
Abdillah Hamdi, douanier :
Deux raisons expliquent, à mon avis cette faible mobilisation. La première, c’est la déconnection des citoyens de la politique. Les comoriens sont fatigués et n’ont pas confiance aux hommes politiques.
Pour eux, une manifestation politique ne veut rien dire. La deuxième raison, c’est le manque d’argument à ceux qui se disent défenseurs de la tournante. Ils n’ont rien à dire. L’opposition sait pertinemment qu’il n’y aura pas de vote d’ici le mois de mai mais elle veut peser pour la formation d’un gouvernement de transition pour pouvoir d’un coté torpiller toute démarche de prolongation du mandat du chef de l’Etat et de l’autre pour faire partie de ceux qui faciliteront l’alternance démocratique.
COLLECTÉS PAR A.S.KEMBA
Source : albalad n° 179 du 28-01-10 voir aussi http://wongo.skyrock.com/