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COMORES : LE VISA SCHENGEN EN MARCHANDAGE TOUS AZIMUTS

Publie le mardi 16 février 2010 par Open-Publishing

Le rêve d’une grande majorité de Comoriens de s’expatrier en Europe et en particulier en France est une évidence. Peu importe le prix, des hommes et des femmes sont prêts à se déshériter, à vendre ou hypothéquer tout pour s’offrir le voyage qui coûte actuellement entre 3 et 5 millions de francs comoriens.
Ce désir ardent du départ a crée petit à petit, dans le pays, des officines et des bandes de passeurs qui marchandent le visa chengen dont les règles d’octroi ne sont plus claires, quelque soit le motif de la demande. Au moins un foyer comorien sur deux s’est vu escroqué une somme importante d’argent pour un voyage fictif en Europe. Des autorités en ont même profité pour s’enrichir et s’offrir divers services. Si beaucoup de jeunes ont pu quitter les Comores à partir de cette voie malsaine, une frange importante de familles démunies a tout perdu. Combien de voyages se sont terminés dans la grande île de Madagascar, au Mozambique, en Egypte, en Turquie ou dans d’autres pays loin de l’Europe ?

On le voit chaque jour, la père grossit, change souvent de méthodes pour mieux attraper ses proies. Il a fallu l’assassinat du jeune Miandi, en 2007, pour s’en rendre compte sans pour autant en tirer les leçons. Des pauvres familles continuent encore, malheureusement, de se faire escroquer par des hommes et des femmes sans scrupules qui finiront par fuir le pays et mettre leurs propres familles en situation de surendettement
Et dans tout cela, certains se demandent si les services du ministère des affaires extérieures (Mirex) et du consulat de l’ambassade de France à Moroni sont totalement innocents. D’où viennent les vrais visas parfois facilités et marchandés par ces vendeurs de rêve ? Pourquoi des dossiers jugés « trop parfaits » ne reçoivent aucune suite, alors que d’autres forgés à la hâte et de toutes pièces obtiennent l’inestimable tampon ? Autant de questions qu’on se pose dans les chaumières.
Et très récemment, ce sont les familles de victimes du crash du 30 juin 2009 qu’on a mises en scène pour organiser les escroqueries. Si l’octroi du visa relève, bien sûr, d’un pouvoir discrétionnaire, celui-ci doit tenir compte également de la morale et de l’éthique politiques et diplomatiques.
ALI MMADI

Source : http://wongo.skyrock.com/