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COMORES : Le baobab peut-il garder son avantage ?
Publie le vendredi 18 décembre 2009 par Open-PublishingA deux jours du scrutin, tous les projecteurs sont braqués sur l’état et la solidité des forces politiques qui s’affrontent au second tour. Au regard des résultats du premier tour, la mouvance présidentielle symbolisée par le Baobab semble disposer d’une avance sur l’opposition qui se bat bec et ongles pour renverser la tendance.
Baobab, arbre géant et fétiche. C’est le symbole que le pouvoir a choisi pour faire représenter ses candidats. Au premier tour, il a prouvé sa force et sa robustesse. Mais la question reste à savoir si ses racines et son tronc épais sont suffisamment forts pour résister à l’orage promis, dimanche, par les forces de l’opposition.
Nous irons jusqu’au bout pour faire tomber ces baobabs , déclare Omar Tamou (19%). qui dispute le siège de la 24ème circonscription de Badjini au candidat FNJ, Abdillah Yahya (44%) soutenu par la Mouvance présidentielle.
Pas de fraudes
Quant au candidat Hamdi Mohamed Bongo qui affronte, dans le Mitsamiouli -Mboudé, au nord de l’île de Ngazidja un proche du chef de l’Etat, Mohamed .Iaffar, il assure de gagner le second tour. « Qu’il pleuve, qu’il vente, je gagnerai la partie, à condition qu’il n’y ait pas de fraudes ».
Même son de cloche pour le député CRC sortant, lbrahim Souef, qui promet de battre son challenger qui n’est autre que le ministre de l’intérieur, Bourhane Hamidou. « C’est la corruption des électeurs qui me fait peur », dit-il.
Coté Mouvance, on veut gérer l’avance et garder la sérénité face aux tapages et aux accusations de l’opposition. « Je suis très serein, et je garde mon sang froid », lance le ministre Djaé Ahamada, arrivé en tête au premier tour à la 17ème circonscription de Oichili-Dimani.
Malgré cette sérénité affichée, un début de frayeur se fait sentir. En privé, de hauts responsables du camp présidentiel ne cachent pas leur inquiétude. « Nous avons des difficultés dans toutes les circonscriptions, on ne peut jamais pronostiquer notre victoire avant le scrutin », lâche un membre éminent de la coordination nationale de la Mouvance.
Les mêmes difficultés se posent à Mohéli où Mme Sitty Kassim, Ahmed Daroumi et d’autres candidats du pouvoir se trouvent en ballotages difficiles. Surtout que l’ancien premier ministre, Hamada M’madi Boléro et ses collègues de l’opposition ont obtenu de bons résultats le 6 décembre.
A Anjouan, cette peur est atténuée par les deux sièges déjà remportés au premier tour par le camp présidentiel. Toutefois, l’opposition reste éveillée avec notamment le bon score réalisé par le député sortant de Sima, Mohamed Danfari (39, 13%) qui n’entend pas lâcher ni céder son siège.
Cette situation d’incertitude qui règne au niveau des états-majors renvoie la maitrise du scrutin aux électeurs qui peuvent rester insensibles aux consignes de vote donnés par les candidats battus au premier tour.
Elle oblige tous les candidats à aller à la pèche aux voix des abstentionnistes qui n’avaient montré aucun intérêt pour le premier tour.
« L’électorat comorien est volatil, son vote peut donc rester indécis jusqu’au dernier moment », analyse l’universitaire comorien Aboubakar Boina, qui a longtemps étudié la sociologie de l’électorat comorien. Voilà un deuxième tour qui promet un spectacle que l’on espère attrayant.
MANSOIB ABDEREMANE
Source : Albalad n°151 du 18 décembre 09
Avec
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