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COMORES : Réflexions autour de la présidence « tournante »

Publie le lundi 25 janvier 2010 par Open-Publishing

(Suite et fin)

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Une fois que ce constat et ces évidences ont été dressés, nous devons avoir le courage de remettre en cause, dans un climat apaisé, cette question de la tournante, et cela pour plusieurs raisons
Les mauvaises langues pourraient dire que le principe de la présidentielle tournante entérine et institutionnalise l’idéologie séparatiste. A vrai dire, elles auraient tort dans la mesure où la tournante a permis justement de sortir de la crise du séparatisme. Cependant, il faudrait reconnaître qu’il s’agissait là d’une solution par définition provisoire dans un contexte où l’unité et l’intégrité de la nation étaient menacées, Certes, notre pays n’est pas complètement guéri mais le malade doit mettre à profit cette période de convalescence pour anticiper la fin du traitement. Il ne faut surtout pas qu’avec le temps, la solution médicale devienne une drogue voire un poison. En effet, tout le monde sait que derrière tout médicament se cachent une drogue et un poison.
Il est une autre raison qui ne plaide pas en faveur de ce principe de présidentielle tournante, c’est le fait que de tous les pays du monde, notre pays semble être le seul à l’avoir adopté. Cela n’est peut être pas un hasard puisque la marche démocratique des peuples du monde s’accompagne souvent d’un renforcement de la Nation or justement, le principe de la tournante est contraire à l’idée d’une nation une et indivisible. Il exacerbe au contraire, les spécificités et les particularités insulaires sans parler du fait qu’il constitue un déni de démocratie en ce sens que, par essence, le choix du peuple se trouve limité par les institutions elles-mêmes.
Il serait fastidieux d’inventorier ici tous les inconvénients liés à la présidentielle tournante mais on peut affirmer, pour résumer le message, qu’elle constitue certes une solution sur le court et peut- être le moyen terme, mais un véritable problème sur le long terme.
Des alternatives institutionnelles à la tournante qui respectent le rôle et la place de chaque île existent. Il suffit juste de faire preuve d’imagination. Dans tous les cas, toute solution doit passer par une véritable décentralisation. Notre pays a suffisamment d’hommes et de femmes talentueux pour imaginer ces solutions possibles.

Baker Joma Amada, France

Source : http://wongo.skyrock.com/