COMPORTEMENT...

Une horreur vient de se dérouler en Belgique. Un jeune homme vient d’assassiner puéricultrice et nourrissons à l’arme blanche. Un crime est toujours odieux, terrifiant. Dans tous les cas, il laisse des plaies qui ne se panseront jamais. Depuis les débuts de l’histoire des hommes, hélas, il accompagne leurs vies. La société constituée a donc cherché à s’en prémunir en le punissant.

Pendant très longtemps, le châtiment a souvent été aussi sauvage que le crime lui-même ce qui n’a jamais rien résolu. Il a fallu aux hommes et aux juristes une longue réflexion, beaucoup d’humanisme, et de philosophie pour que torture, bûchers, écartèlement, décapitations, flagellations, lapidations et autres réjouissances commencent à disparaître de l’arsenal répressif légal, et que l’intelligence supplante la loi du talion. Nos légistes continuent aujourd’hui de baser leurs actes sur la prévention et sur un « traitement » de la peine plus humain.

Or, un comportement m’inquiète. A la suite de ce crime terrible, la population s’est « spontanément » rassemblée devant la crèche où s’était déroulé le massacre et est venue déposer des peluches, des roses, des jouets.

Et là je dois dire que je ne comprends plus. Sans gloser sur le comportement des médias qui fût comme toujours populiste et trash, quel instinct, quelle force, quelles pulsions peuvent ainsi pousser des individus à apporter un « soutient » de cette sorte aux familles des victimes ? Ces familles en ont-elles besoin ? La société constituée dont je parlais plus haut possède sa structure de justice, ses bases de solidarité… Nous sentirions nous à ce point coupables de ne pas en faire assez au niveau de l’état qu’il faille que nous « montrions sur le terrain » qu’à défaut de savoir qui mettre en place au gouvernement pour se donner la société que l’on veut, l’on soit obligés de s’infliger l’auto-flagellation publique à chaque crime d’enfant ou de massacre… En bref, montrer publiquement qu’on pleure ?!

Ce comportement est curieux… Voire malsain…Pour ne pas dire pervers. Il n’est pas sans rappeler celui de ceux qui, lorsque les exécutions étaient publiques venaient se masser devant l’échafaud pour voir le sang couler… Celui de ceux qui se réunissaient à la fin de la guerre pour tondre « les garces », celui de tous ceux qui, pour se donner bonne conscience vont se faire voir et entendre sans retenue et avec délectation dans les médias pour afficher bien haut leur « solidarité » ; celui de certain porteur de riz…

Oui. Cela me semble malsain. A mon sens la solidarité ne s’affiche pas. Elle se vit au niveau de la République : par les urnes.