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CONSEIL DE PARIS : Un million d’euros pour les entreprises, rien pour les Rmistes

Publie le samedi 11 novembre 2006 par Open-Publishing
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Rappel : Signez la pétition en ligne contre l’EXPULSION du local d’AC !


Un million d’euros pour les entreprises, rien pour les Rmistes : la politique sociale de la Mairie de Paris !

Ces lundi et mardi en Conseil de Paris, sont proposées au vote l’attribution de subventions d’un montant total de plus d’un million d’euros pour plusieurs associations d’insertion et fondations, dont FACE, crée par Martine Aubry.

Ces subventions , censées contribuer à l’insertion professionelle des Rmistes , sont destinées à financer des actions de "retour à l’emploi " menées en partenariat avec des entreprises comme Manpower ou la Ratp. Il s’agira notamment "de former des chômeurs aux besoins potentiels des entreprises". Il s’agira aussi de financer des associations d’insertion qui proposent essentiellement des emplois dans la manutention ou le déménagement.

A Paris, plus d’un Rmiste sur deux a des problèmes de logement. A Paris, le montant maximal du FSL accordé pour une dette d’électricité ou de gaz est désormais plafonné à 200 euros par foyer. Les demandes de financement de formation sont systématiquement refusées si leur durée excède quelques mois et si elles ne mènent pas vers les secteurs sous tension.

La politique d’insertion professionelle , elle se résume à deux axes de précarisation :

D’un côté l’orientation à marche forcée vers les secteurs les moins bien payés et aux conditions de travail les plus dures. La pression est énorme pour pousser les Rmistes vers ces secteurs et parallèlement, l’argent du RMI sert uniquement à former au plus vite les salariés aux besoins spécifiques d’entreprises, qui , non seulement n’ont plus besoin d’engager des fonds propres pour la formation des salariés mais n’ont même pas d’obligation d’embaucher autrement que sous des formes précaires d’emploi.Ainsi dans le cadre du Plie 19ème et 18ème, des dizaines de femmes suivent actuellement un parcours vers l’emploi destiné à fournir de la main d’oeuvre aux entreprises du surgelé , avec périodes de travail en entreprises non financées par celles ci, et aucune garantie d’embauche à la fin de la formation.

De l’autre côté, le Département de Paris s’appuie le contrat d’avenir du plan de Cohésion Sociale, qui permet le versement des minima sociaux à l’employeur pour satisfaire ses propres besoins en main d’oeuvre à un coût extrêmement bas : en effet dans les bibliothèques , dans les écoles, mais aussi dans toutes les associations sous-traitantes des tâches autrefois dévolues directement à la municipalité , ce sont des Rmistes qui sont embauchés , le plus souvent pour des contrats d’un an , sans accès à une formation et sans titularisation à la clé.

Le constat est malheureusement sans appel : d’un côté l’Etat privatise le placement des chômeurs inscrits à l’ANPE et offre des ponts d’or aux multinationales de l’intérim ; de l’autre le Conseil Général fait exactement la même chose concernant les Rmistes : parmi les entreprises de FACE, la fondation qui obtiendra au minimum 40000 euros en Conseil de Paris, on retrouve notamment Manpower , très investie sur le marché du placement des chômeurs .

D’un côté, le gouvernement et l’UNEDIC qui s’accordent à restreindre sans cesse l’accès et le montant de l’indemnisation chômage, qui interdisent l’accès aux formations longues et choisies, de l’autre un département qui accentue la pression sur les Rmistes pour les contraindre à abandonner tout projet qui ne soit pas celui des emplois précaires et sous payés dans les secteurs sous tension ou pour le département lui-même.

Le résultat : dans le département le plus riche de France , la précarité explose, le nombre de travailleurs pauvres dont le revenu ne permet même pas d’accéder aux droits fondamentaux est en augmentation constante .

Peu importe pour la majorité gauche plurielle du département, qui exactement comme le gouvernement se gargarise de la baisse du chômage dans la capitale, et semble avoir oublié qu’on travaille avant tout pour pouvoir vivre et non pour augmenter les profits des employeurs.


AC !

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