Accueil > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE

de Jean Caplanne (Landes), Conseiller d’Entreprise et de Développement Rural
Le CPE est un enfant légitime de la mondialisation ultra-libérale appliquée avec zèle par nos gouvernants. En effet, l’OMC, le FMI et l’AGCS veulent rapidement tout libéraliser, pour mieux exploiter les pays pauvres et mettre à genoux les peuples développés, en les privant progressivement des droits du travail, de la protection sociale et des services publics, insupportables subsistances de l’Etat providence qui freinent le profit financier. Ca peut marcher, sauf si le peuple de France se lève, pour donner l’envie d’une autre mondialisation. N’est-ce pas son rôle historique ?
Le CPE devait arriver. En 2006 ou 2007. Il est bien dans la logique de régression sociale organisée par la plupart des gouvernements ultra-libéraux et, hélas, sociaux-démocrates des pays développés pour "s’adapter" à la mondialisation.
Parfois, recherche, innovation et créativité retardent un peu l’hémorragie des emplois, des salaires et des délocalisations. Mais la plupart des Nations développées bradent leur recherche et s’en remettent au privé. Qui ne travaille que pour l’argent immédiat (voir les OGM), sauf cas particuliers pour certaines multinationales qui voient loin...
C’est donc bien la mondialisation qui induit en France le CPE, la "réforme" des retraites, de la santé et autres dispositions régressives que l’on nomme improprement "réformes", par volonté dialectique délibérée pour séduire et tromper le peuple. La "fatalité" des délocalisations et le chômage induits par "une main-d’œuvre trop chère" ne permettraient pas de maintenir le niveau des revenus et du social... hélas. On connaît bien tous ces refrains. On compatirait presque.
UN RENARD LIBRE DANS UN POULAILLER LIBRE
Finalement, les choses sont assez simples à comprendre : le CPE est un enfant légitime de la mondialisation. Tout comme la "vraie-fausse Constitution Européenne", prônant une concurrence libre ...et particulièrement faussée, et la très actuelle directive Bolkestein.
Après une première "mondialisation heureuse", celle de l’esclavagisme et de la colonisation, la deuxième mondialisation s’est organisée méthodiquement depuis les années 1990, suite à l’effondrement des systèmes oppresseurs "dits socialistes", tigres de papier mais épouvantails du capitalisme financier qui prenait ses précautions ...sociales.
Avec la complicité active des régimes autoritaires des pays pauvres et l’aide des meilleurs théoriciens de l’ultra-libéralisme (Milton Friedman, Friedrich von Hayek, Pascal Salin en France...), le système financier international a vu une opportunité fantastique de faire des fortunes en utilisant à bon marché la main d’œuvre de ces pauvres pays. On y installe alors des usines et ateliers pour fabriquer à très bas prix et dans des conditions effroyables pour l’adulte et l’enfant, ce qui a été conçu dans les pays riches.
Reste à faire consommer cette production dans les pays pouvant l’acheter. Il faut donc "libéraliser" les échanges, "rendre sa liberté au commerce", "combattre le protectionnisme", affublé soudain de tous les maux. Que de subtilités dialectiques, pour séduire les peuples qui le peuvent de bien voter ...ou de s’abstenir, si possible.
Les principaux Clubs ultra-libéraux (Davos, Trilatérale, Cercle de Bilderberg pour les plus connus) qui donnent les ordres à leurs affidés qui gouvernent, ont alors imaginé l’OMC, le
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FMI et l’AGCS pour libéraliser le commerce mondial par une concurrence ultra-faussée, basée sur les différentiels salariaux, sociaux et fiscaux entre pays du monde. On fabrique chez les pauvres en délocalisant et on vend chez les riches sans droits de douane, OMC oblige. De plus et grâce au FMI, on tiendra en respect les pays fragiles ou en voie de réel développement, en imposant des cures d’austérité à leur population et en privatisant leurs services publics. Libéralisons, privatisons, pour que les mieux placés et autres privilégiés s’enrichissent ...avant de faire la charité, nommée solidarité, au reste de la population qui sera donc soumise et obligée. C’est la politique du renard libre dans un poulailler libre. Appliquée, si besoin, avec l’aide de quelques dictateurs, régimes autoritaires aux ordres ou autres élections truquées.
CHOMAGE STRUCTUREL SOIGNEUSEMENT ENTRETENU
Reste le "problème" des pays développés et démocratiques. Comment les soumettre ? Comment réduire les salaires, la protection sociale, privatiser les services publics pour faire un maximum de profits financiers ...sans tout délocaliser ? Tout de même...
Dans un premier temps, il faudra limiter les ambitions salariales et sociales grâce à un chômage structurel soigneusement entretenu par les indications du NAIRU (voir sur moteurs de recherche Internet - critère de niveau de chômage minimum pour empêcher l’inflation et les revendications sociales). Pour la France et malgré les "efforts ininterrompus et méritoires" de tous nos gouvernants, selon la formule consacrée, le critère de chômage minimum est fixé autour de 10 %. Japon 3 %, USA 6 %, Italie 11 %, Belgique 12 %, Espagne 19 % (estimations NAIRU, selon la structure du pays, par l’OCDE, 1997). Il existe donc une relation de cause à effet (courbe de Phillips) entre le niveau du chômage ...et l’évolution des salaires et de l’inflation ! Si l’on veut augmenter les profits financiers, éviter leur érosion par l’inflation et l’augmentation des revenus des ménages, il faut donc un chômage minimum de pesanteur, révélé par le NAIRU. La BCE applique consciencieusement tous ces critères.
Arrêtons donc de croire que le plein emploi est l’objectif de nos gouvernants et décideurs !
Dans un deuxième temps, on estime que le niveau des salaires et de la protection sociale ne seront plus tenables pour les pays riches, avec cette "diable de fatalité" (sourire entendu) qu’est la mondialisation. Il faut donc "s’adapter, être raisonnables" et accepter des conditions d’emploi et de salaires compatibles avec la "compétitivité" des entreprises qui, ne l’oublions pas, doivent fournir un rendement de 9 à 15 % à leurs actionnaires et autres fonds de pension (ce qui n’empêche pas la faillite de ces derniers par manipulation) ! Sinon, il faudra "dégraisser", restructurer... voire délocaliser, c’est à dire déménager à l’étranger s’il le faut, comme tout bon royaliste de 1793. L’amour de la patrie a quand même ses limites !
Le "gâteau" de la protection sociale n’étant pas extensible dit-on, pour cause de cotisations basées sur la masse salariale qui stagne (ou régresse avec chômage et exonérations) et non sur la production nette qui croît (elle doublera entre 1999 et 2037), "il faut bien accepter, à regret", une réduction du niveau des retraites et des remboursements de santé et autres. Et si l’on n’est pas content, le privé est là pour compléter, en payant ...si l’on peut. Les Restaurants du Cœur ont de beaux jours devant eux...
CET INSUPPORTABLE DROIT DU TRAVAIL
Quant aux salariés, s’ils veulent un emploi, il faut bien "qu’ils s’adaptent mieux aux besoins véritables et variables des entreprises" et qu’ils acceptent salaires et conditions de travail compatibles avec "les nécessités de la concurrence" ...de la mondialisation. "On n’y peut rien,
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la mondialisation est une fatalité"... Sinon, "faut bien délocaliser, pour tenir"... Tenir quoi ?
Et l’on voit alors se développer le travail illégal ou "pseudo-légal" des étrangers, les petits boulots, le temps partiel, la flexibilité de la caissière qui revient trois fois par jour à son poste du supermarché, les salariés précaires sans espoir de progression, les CDD à répétition, l’intérim ...l’amertume, la résignation, parfois le désespoir. Voire la colère destructrice.
Autant institutionnaliser mieux la précarité pour libérer les entreprises des salariés quand elles le souhaitent. Et la peur du renvoi immédiat pour le travailleur, ça le calmera... C’est donc le CNE et le CPE en France. Leurs équivalents se préparent en Allemagne.
Nos gouvernants essaient donc d’appliquer, sinon à la lettre, du moins dans l’esprit, les ordres de travail des dirigeants mondiaux ultra-libéraux qui ont organisé la mondialisation et créé les outils redoutablement efficaces contre les peuples que sont l’OMC, le FMI et l’AGCS.
Le CPE n’est donc pas un incident de parcours ou une maladresse de notre Premier Ministre. Il a d’ailleurs repris de manière très opportuniste une idée de l’ultra-libéral Monsieur Sarkozy qui aurait dû être appliquée dans la foulée des présidentielles de 2007, en cas de succès.
CPE et CNE sont donc des outils bien pensés et réfléchis pour faire baisser le coût du travail, organiser une précarité synonyme de peur et de soumission du salarié, et créer une brèche décisive dans cet édifice insupportable pour les ultra-libéraux qu’est de Droit du Travail, édifié par un siècle de luttes sociales. Ces mesures sont également encouragées par la coordination des politiques Européennes élaborées par les 25 états lors des sommets et impulsées par la Commission qui "prend ses ordres" auprès de l’Européan Round Table, club très influent des dirigeants des multinationales, actuellement animé par Monsieur Ernest-Antoine Seillières, président de l’UNICE (patronat européen).
METTRE LES PEUPLES DEVELOPPES A GENOUX
Il se confirme donc qu’après une période de réserve et de préparation, les organisateurs de la mondialisation libérale décident d’attaquer de front les revenus, protections sociales et services publics des pays développés. Le caractère déloyal et complètement faussé de la "concurrence libre" organisée par l’OMC et l’AGCS devrait parvenir à mettre les peuples développés à genoux, puisque les différentiels salariaux, sociaux et fiscaux deviendront vite intenables pour les entreprises et salariés de ces pays. Ils devront accepter, de gré ou de force, une précarisation du travail et une concurrence sociale qui les rendra dociles et jetables. Le CPE en est un bel exemple, tout comme la directive Bolkestein pour le dumping social interne à l’Europe.
Au nom de la compétitivité et de la croissance au bénéfice des privilégiés, la population devra accepter les intolérables inégalités croissantes que connaissent actuellement les Etats Unis, la Grande-Bretagne et les anciens pays du bloc de l’Est. Inégalités, privilèges et paupérisation des peuples qui provoquent l’explosion de la délinquance, de la prostitution et des trafics en tous genres, qui "rend nécessaire" la fameuse politique du tout sécuritaire, avec milices privées à profusion et incarcérations record en % de la population, tant souhaitée par certains politiques français de droite et d’extrême droite.
La France, berceau des droits de l’homme, ne peut tolérer les conséquences de cette mondialisation destructrice pour son peuple. Elle ne peut tolérer ces signes d’un destin régressif que sont le CNE et de CPE. Elle ne peut accepter qu’un Parlement non représentatif du peuple, du fait d’un système électoral inique qui donne 60 % des sièges à 18 % des
suffrages exprimés, alors que 16 % de ces suffrages n’ont aucun représentant, même s’il s’agit du Front National, vote des lois de retour au servage, en début du 21ème siècle.
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Le CPE constitue la mesure qui fait déborder le vase de la patience démocratique. Le sens profond de cette Loi a bien été compris par les étudiants et salariés qui refusent ce néo-esclavagisme de la condition humaine, pour les plus fragiles de notre société : les salariés du privé et les jeunes sortant des études sans qualification ou sans expérience. Merci aux manifestants et à leurs organisations représentatives pour leur lucidité.
REVENIR AUX FONDAMENTAUX DE LA REPUBLIQUE
Maintenant, il faut aller plus loin. Les décideurs de la mondialisation sont déterminés, patients. L’ensemble du peuple doit se lever, calmement, solennellement, pour exiger l’abrogation du CPE et du CNE, exiger une politique progressiste et humaniste pour le peuple français. Plus largement, refuser les conséquences d’une mondialisation organisée par des néo-esclavagistes et néo-colonialistes, se prétendant modernistes, qui devraient être incarcérés comme délinquants de haut vol, au lieu d’être reçus avec tous les égards dans les palais, par leurs obligés politiques. Exiger un retour aux fondamentaux de notre République sociale, c’est à dire Liberté, Egalité et Fraternité, devise offerte d’ailleurs à tous les peuples de la planète, avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen.
"Allons, enfants de la Patrie", manifestons pour que la France redevienne la France !
Que notre jeunesse demeure plus que jamais déterminée et humaniste : l’avenir vient de loin. La grande Révolution Française, les combats pour la liberté et les conquêtes sociales du 20ème siècle ont su démontrer que la paix et la liberté sont conditionnées par le progrès social, l’égalité et la fraternité. A son tour et malgré les difficultés, la jeunesse doit préparer l’avenir pour améliorer encore la condition humaine, seule raison de vire. Jamais les possibilités de la science et de l’économie n’ont été aussi grandes et prometteuses pour que tous les hommes soient heureux et dignes sur cette planète à préserver.
A l’heure de cette mondialisation destructrice, la deuxième en quelques siècles, le peuple de France a rendez-vous avec l’histoire. Une fois de plus. Bien que méprisé par tous les médias ultra-libéraux du monde, comme au 29 mai 2005 et sans évoquer 1789, 1848 ou 1936, il sera observé attentivement par les autres peuples d’Europe et du Monde, avec des éclairs d’espoir dans le regard. L’espoir d’une troisième mondialisation, humaniste, où une économie sociale de marché régulée par les états démocratiques sera enfin au service de l’homme, de la coopération et de la paix. A l’exact opposé de la mondialisation actuelle.
Messages
1. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 17:15
Merci
A diffuser largement auprès des étudiants et à tous.
Flash 12
2. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 17:24
Excellente analyse.
Le Yéti
1. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 17:59
En faite c’est ça le plan b, et je voie que vous avez bien compris pourquoi l’UMP a voulu imposé la reconnaissance du bien fait des colonie, beurk ! j’ai envie de vomir.
Bravo pour cette analyse.
NO PASARAN
3. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 17:57
Félicitations pour cette excellente analyse sur les marionnetistes de la mondialisation capitaliste et ses sbires autochtones.
A diffuser d’urgence auprès de la belle jeunesse de notre pays. Sachez que nous sommes fiers de vous.
ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, LA LUTTE CONTINUE !
Tzigane
4. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 18:54
merci infiniment ’ on a vraiment besein de gens qui éxpliquent aux peuples ce que nous vivent et ce que nous vivrent nous et nos enfents .il ya pas d’autre choix que de la lutte.
En premier temps contre la propagande journalistique qui est le premier réspensable de nous maleurs. merci
5. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 19:07
la france est morte vive la france
on s’en fout de LA france,on s ’en fout de Napoleon et autre sarko,ont s’en fout des guignoles demagos,il n’y a pas de role historique,juste une volonté
"contre ceux qui ont peur,syndiqué(e)s ou pas,reveillez vous : tu pensais,je veux "ma liberte" t’avais qu’a pas prendre un credit/ou une hypotheque,tu voulais devenir bourgeoi ? "la democratie a pour principe d’élever le travailleur au niveau de betise du bourgeoi"1871 et puis si tout le monde va a la banque ,demander en liquide son salaire,tu verras comment tu t’es fais enculer. a bon entendeur...
paralyser les banques,la seule action qui s’impose."
juste une volonté :
allons enfants de la crasse,la vie on l’a vecu trop tot
,
1. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 20:24
Et le PS fait sa pub...
http://lutte-anti-cpe.over-blog.com/
2. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 6 avril 2006, 23:03
l’analyse super
on est bien d’accord et si on s’ etait pas déja éduqués voilà qu’on y est
mais on fait quoi enfin de compte
on se lève calmement solenellement
alors que chaque jour on s’en prend plein la tronche
de leur m...de libéralisme
et que nos mômes n’ont aucune chance de s’en sortir
on fait quoi
moi j’ai envie de tout démolir
parce que je ne vois pas qui devient convaincu si il ne s’est déja convaincu seul
et révolté
je ne crois pas au prosélytisme
je n’ai pas vu de pro cpe converti en anti cpe depuis mardi
et je ne vois pas comment on va forger du vrai droit de l’homme
sur ces ruines là
déja mettre le tout en ruine
on n’y est pas
ils ont du ressort ces bougres de conservateurs et actionnaires
et libéraux de tout poil
n’attendons pas il n’y a rien à attendre
le peuple se lèvera pas
moi je sens qu’on me ballade avec ces très belles théories
oui très belles et emballantes
je suis marxiste et convaincue
amis la lutte elle est où à part les etudiants ?
je propose non pas d’attendre
mais d’aller s’installer à l’assemblée nationale
délogeons les et installons nous
Mr Le yeti en président de l’assemblée du peuple
ça aurait de la gueule
désolée d’ être défaitiste !
Djo
3. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 00:47
Chère Djo,
En 1788 aussi, le peuple ne voyait aucune perspective, était défaitiste. C’est peut-être le moment de mettre une grosse pression sur tous les militants et partis de gauche. Qu’ils arrêtent leur ridicule course aux présidentiables, pour penser à un projet pour le peuple ...et les peuples Européens, afin de faire basculer les opinions pour une mondialisation humaniste. Tu es marxiste ? ...donc internationaliste.
A terme, la violence ne règle rien et le peuple perd : voir 1794 en France, 1917 en Russie...
Jean Caplanne
6. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 08:30
Monsieur Caplanne,
Merci pour ce recul et cette tentative de mise en relief des différents bouleversements auxquels nous assistons. Je partage totalement votre analyse et cela fait longtemps que je les inclus dans mes différents articles (pour ce qui est de l’AGCS, M. Jennar est un ardent et émérite dénonciateur). Je me permettrais d’y apporter quelques remarques de plus :
a) si vous pratiquez un tel discours, ou autrement dit, lorsuqe vous essayez d’apporter une msie en perspective, vous tombez irrémédiablement sur des personnes qui vous disent : "Ah, ça y est, tu crois au grand complot, etc...". La bêtise d’une telle réaction cache pourtant un questionnement légitime auquel j’ai vraiment du mal à apporter une réponse. Est-ce que nos gouvernements réagissent par rapport à de grandes lignes (AGCS en particulier), par :
. bêtise : ils sont nuls et n’ont aucun plan mais politiquement ils ne veulent surtout pas changer fondamentalement.
. défaitisme : ils se rendent compte que leur modèle ultralibérale est un désastre mais réalisent qu’ils ne peuvent plus faire marche arrière (le pouvoir est aux marchands, ce serai un suicide politique,...)
. machiavélisme : ils ont réellement un plan de démontage progressif des acquis, des services publics, des protections,...
b) Les accords de l’AGCS et la libéralisation progressive ont été signés dans leurs différentes phases par des élus de droite comme par des élus de gauche (demander à DSK pour EDF, demander à Jospin pour l’AGCS, ...). Au début en tous cas, ils n’avaient absolument pas pris la mesure de ce qu’ils signaient (ce qui n’est pas une excuse) et un des vices avec l’AGCS est l’effet cliquet (on ne peut jamais revenir en arrière sauf aux prix de pénalités monstrueuses). A noter qu’un formidable accélérateur de l’AGCS est l’Europe (avec ou sans TCE).
Pour lutter contre cela il est possible de demander à votre commune de se déclarer "Zone Hors AGCS". De plus en plsu de communes dans l’Europe toute entière l’ont déjà fait. Il ne faut pas croire que l’effet est purement symbolique car l’OMC commence sérieusement à trouver la blague pénible et les politiques sentent parfaitement la prise de conscience des élus et de la société civile sur des accords qui devaient rester confus et souterrains.
c) On peut voir dans l’Europe est parfait accélérateur de ces mesures et une possibilité supplémentaire et énorme de tuer les vélléités de résistance dans l’oeuf. Cependant (ce n’est pas le Yeti qui me contredira ;-)) j’y vois personnellement la possibilité d’un effet parfaitement inverse et au contraire, une possibilité certaine de catalyseur pour d’éventuelles réactions (par exemple ce qui se passe aujourd’hui en france, pour contredire nos médias bien-pensants qui nous martèlent les oreilles avec les réactions amusées de nos partenaires européens ou transatlantiques).
Je vous remercie une nouvelle fois pour ce recul car je me rends compte qu’en connaissant les accords de l’AGCS, il est bien plus simple ensuite d’analyser les directions de notre gouvernement.
Laiguillon
7. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 12:02
Merci et bravo pour cette analyse
Nicole
8. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 15:07
Félicitations pour votre analyse et je confirme, comme catalan, que je suis l´un de ceux qui, dans ces jours, observe attentivement le peuple de France, comme vous dites, « avec des éclairs d’espoir dans le regard ». Il semble effectivement que être à l´avant-garde de la lutte pour les droits des peuples serait le destin du peuple de France, même si serait trop commode pour les autres peuples du monde de pas combiner cet espoir avec la propre lutte. Quelle déception quand le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez a pu facilement instituer en Espagne les contrats d´apprentissage, alors que dans la France des années 90, ça n´a été pas possible parce que les jeunes ne l´ont pas permis.
Je trouve aussi très intéressantes quelques remarques de Laiguillon a propos des moyens de lutte contre l´ACGS. Tant pour lutter contre l´ACGS comme contre les autres formes de l´injustice, la prise de conscience et les actions au niveau local peuvent être des grands outils.
Librepenseur
1. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 17:05
Certains ont comme nos élus locaux PS et Droite approuvé et appliqué, les lois sur la "concurrence libre et non faussée" adoptée par le PS (loi SAPIN) dans les marchés publics, ce qui leur a fourni un alibi pour vendre l’eau, ramassage des ordures, déchetteries et autres services publics au privé. La concurrence libre et non faussée n’existe pas, et tous nos gouvernants le savent, ce genre de lois a été voté et appliqué, au nom de l’UE, mais ce sont nos députés et nos ministres qui font les lois en FRANCE et en vertu du respect de l’AGCS donc de l’OMC dirigée par le socialiste français : LAMY... : objectif N°1, virer le social-libéralisme et donc Ségolène et Cie de la GAUCHE. Ce sera bientôt possible, nous devons y travailler sérieusement, car ils seront les derniers obstacles à la lutte contre la mondialisation capitaliste, quand nous aurons viré l’UMP. Remettons la politique au centre de tous nos débats.
2. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 17:47
La concurrence libre et non faussée existe bien lorsque, à part le produit, toutes les choses sont égales par ailleurs. Le positionnement et l’avantage concurrentiel ne sont pas des théories fumeuses ...mais de la pratique économique. Mais pour éviter les distorsions, le rôle des Etats régulateurs est essentiel. Sinon c’est la jungle ...de l’ultra-libéralisme.
Jean Caplanne
3. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 8 avril 2006, 09:56
J’ai bien compris que "la concurrence libre et non faussée" selon vous a une existence, en effet si l’on veut bien y croire, car c’est affaire de croyance, de conformisme,et de naïveté (ce que je ne peux croire) ou de corruption, qui empêchent et qui freinent chez beaucoup à gauche la recherche d’autres moyens d’échapper à la dictature des multinationales. Dans le règne de la marchandise Tout est en effet à vendre y compris l’Être humain (entier ou en détail selon l’usage) selon les lois de l’offre et de la demande. L’Etat peut jouer un rôle de régulateur, certes mais pour le compte de qui ? Qui va déterminer les limites du domaine de ce qu’on peut vendre et de ce qu’on ne peut pas vendre ? Quand commence , où s’arrête le libéralisme (économique) ? Le travail est-il une marchandise "comme les autres" livrée à la concurrence libre et non faussée, quand les profits s’appuient sur la baisse des salaires (dont font partie pour la France les prestations des Services Publics encore existants ) ? le profit aujourd’hui financiarié, but du marché capitaliste, peut-il être réduit, "régulé", sans porter atteinte à la "liberté" et à la compétitivité face aux autre états ou conglomérats d’états ?
Nous devons nous poser la question de la "concurrence économique" et non la sacraliser, nous poser la question de son utilité pour le développement des être humains de toute la planète.En attendant, chaque reconquête et extension des services publics est une victoire sur le règne de la marchandise
On ne pourra jamais empêcher les "distorsions concurrentielles" tueuses d’emplois et de vies sans contrôle citoyen vigilant, et surtout sans imposer des lois contraignantes anti-libérales.
Petit mot d’actualité, un député-maire PS du 64 vient d’annoncer une "délégation de service public" dans la gestion d’une piscine dans sa ville. Souvenons-nous que privatisations =baisse de qualité des services, bas salaires, et profits records pour les exploitants.
Regardons f.Télécoms, edf,gdf, la gestion privée de l’eau qui a fait naître des multinationales. Continue, camarade PS, toi qui a participé à un forum du PCF pour changer la Gauche.
9. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 7 avril 2006, 21:22
Je partage largement ce que vous dites à propos de la situation politique. Ce qui manque, à mon avis, dans votre analyse, et c’est ce qui en fait sa faiblesse, c’est la place de l’Union Européenne dans ce dispositif d’asservissement des peuples et des consciences. L’expression "Union Européenne" n’apparait d’ailleurs pas une seule fois dans votre texte. C’est pourtant cette organisation, avec ses ramifications quasi-totalitaires (quel domaine n’a-t-elle pas vocation à diriger ?), qui justifie toute cette politique à l’échelle des pays européens. D’où vient le CPE ? Alors, quelle perspective politique pourrait ouvrir une brèche dans ce carcan idéologique dans lequel le capital cherche à nous enfermer si ce n’est en premier lieu le rejet de l’Union Européenne et de sa politique déclinée dans chaque pays ? Le peuple français l’affirmé le 29 mai. Ne l’oublions pas. Est-il le seul qui ait à subir la politique destructrice de l’Union Européenne ?
Salutations fraternelles, Eric Esnault.
10. > CPE : ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, 9 avril 2006, 09:23
Je suis pleinement en phase avec le contenu de cet article.
Que pouvons nous faire sinon se mobiliser et poursuivre la lutte ???
La mondialisation et ses conséquences ne sont pas comprises par ceux qui vont les subir : comment faire pour y remédier ?
Ici à L’Ile de La Réunion, de nombreuses manifestations rassemblant des milliers de personnes jeunes et moins jeunes confondus ont démontré l’opposition farouche à tous les projets décadents découlant de cette mondialisation. Si d’autres solutions apparaissent veuillez nous les faire connaître.
Bonne continuation pour la lutte.
Alex et Valérie BORT.