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CRIMINALISATION ET REPRESSION DES MOUVEMENTS SOCIAUX. SUITE DE L’OCCUPATION DE SIEGE DE L’UMP

Publie le mardi 26 octobre 2004 par Open-Publishing
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Procès de Cédric vendredi 29 octobre 2003 à 9h
30e Chambre du TGI de Paris (M°Cité.)

Le mercredi 19 novembre 2003, l’Assemblée Nationale votait le projet de loi déconstituant le Revenu Minimum d’Insertion et créant Revenu Minimum d’Activité. Il a pour but de forcer les RMIstes à accepter n’importe emploi pour un demi-SMIC mensuel : une aubaine pour les employeurs qui trouveront là une main d’œuvre à moins de 2 euros de l’heure.

Ce jour là une manifestation, suivie d’une action pacifique était organisée à l’appel de plusieurs organisations dont AC !, les Intermittents et Précaires d’Ile de France, l’APEIS....

L’action menée par un groupe d’une cinquantaine d’intermutins, de chômeurs et de précaires, consista en l’occupation du siège de l’UMP afin de rencontrer les élus. Ceux-ci plutôt que de vouloir discuter, ont appelé les CRS qui ont procédé à l’évacuation des locaux dans le plus grand calme. Regroupés et encerclés sur le trottoir, les chômeurs et précaires se retrouvent alors dans un noman’s land juridique, ni en garde-à-vue, ni en liberté.

Les CRS décident alors de disperser de manière forte et violente quelques manifestants, avant de forcer, toujours de façon très violente et avec l’aide des tonfas, le groupe à prendre le métro gratuitement.

Pour avoir essayé de se protéger des coups, une des personnes dispersées, Cédric Michalon, s’est retrouvée plaquée au sol, menottée et embarquée par les forces de l’ordre. Après une garde-à-vue de plus de quarante heures, il se voit notifié d’une convocation à la 30e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, le 29 octobre 2004 à 9h, pour " violences volontaires sur un Gardien de la Paix... ayant entraîné une ITT de moins de huit jours ". Ce CRS se porte partie civile avec un arrêt de travail de 5 jours pour une contusion au genou.

Pour les précaires et les chômeurs, l’occupation est un des seuls modes d’actions possibles.

Récemment la mobilisation des chômeurs et précaires avec notamment plusieurs occupations d’antennes ASSEDIC, a permis la victoire des recalculés et la décrédibilisation du RMA qui fait qu’à l’heure actuelle il est encore que peu appliqué.
Or depuis un certain temps, nous constatons une volonté flagrante de la part de la police d’inculper les participants d’occupations.

Dernièrement on se souvient de l’occupation du consulat d’Allemagne en soutien à Werner Brauner. Si le consulat retire sa plainte, le procureur persiste et condamne à de lourdes amendes.

Suite à l’occupation d’un centre de la Croix-Rouge (le Moulin Joli) par le collectif " Survivre au SIDA " une personne a elle été condamnée à 4 mois avec sursis et 10 000 euros d’amende.

A Cannes, cette année, suite à l’occupation d’un cinéma, ce sont 3 personnes qui sont accusées d’avoir frappé des policiers, dont une portait plainte pour des violences policières l’ayant contraint à porter une minerve pendant plusieurs semaines. Toujours suite à cette action, un cameraman de France 3 ayant été tabassé par les CRS, voit sa plainte ne pas aboutir, le procureur affirmant qu’il n’avait pas subi de violences illégitimes en l’accusant d’avoir donné un coup de poing à un policier.

Les faucheurs volontaires d’OGM subissent eux aussi une très forte répression....
La criminalisation et la répression visent à empêcher un des modes d’action privilégiés de ceux qui ne peuvent pas faire grève, l’occupation de locaux. Ne les laissons pas faire.

Ce que nous défendons nous le défendons pour tous.

Procès de Cédric vendredi 29 octobre 2003 à 9h
30e Chambre du TGI de Paris (M°Cité.)

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