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CRISE SYSTEMIQUE ET CONSEQUENCES SUR NOS REGIMES SOCIAUX DE RETRAITES

Publie le mardi 23 septembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

A les entendre, nos stratèges financiers, (qui ont le diagnostic sûr alors qu’ils n’avaient pas la moindre idée de l’étendue de la crise il y a quelques semaines) ; la crise actuelle n’aurait que des répercussions accessoires sur les économies du monde et celle de la France.

On nous parle alors de crise bancaire, de responsabilités que l’on attribue à des financiers voyous.

Cachons cette idée que c’est la crise systémique du capitalisme.

Alain Minc, ce matin sur France inter, relativisait en effet cette crise en disant qu’elle était inhérente au système capitaliste mais que ce système en produisait régulièrement, et que, tout compte fait, c’était dans la normalité des choses.

Mais pourquoi tous ces idéologues du capitalisme ont eu une telle frousse, la semaine dernière, quand les cours de la bourse partout s’effondraient !

Pour étayer se thèse, ce même Minc considère que le capitalisme bancaire en Europe continentale n’a rien à voir avec celui des Anglo-Saxons qui vit dans le crédit et n’a que peu d’épargne pour se retourner.

En fait cette crise, pour nos distingués économistes français, ne serait qu’épisodique et nous en recevrions que les ondes de chocs provenant des Etats-Unis.

Et Minc, de se féliciter d’avoir des dirigeants étasuniens d’avoir pris les bonnes mesures en affectant des centaines de milliards de dollars, qui certes, coûteront chers aux contribuables américains mais aideront à supporter cette crise dont nous aurons que quelques effets sur la durée d’un an.

Pourtant, les indicateurs nous montrent que la crise s’est emparée de toute la sphère mondiale et que les dégâts du libéralisme sont visibles à l’œil nu sur toute la planète : crise énergétique, de la faim, de ressources naturelles, de l’écologie.

Appauvrissement des peuples et plus seulement de ceux dit en développements mais aujourd’hui de tous les pays développés.

Les dégâts du capitalisme de la jungle sont là pour marquer que ce système est entrain de creuser un fossé entre une haute bourgeoisie mondiale et des peuples qui souffrent d’une exploitation qui nous ramène à des formes nouvelles d’esclavagisme.

Le capital n’est plus en mesure de travailler le profit sur la base de création de richesse.

C’est cela que je retiens.

La France dans cette affaire va être particulièrement touchée parce qu’elle fait partie de ceux qui ont choisi la rente contre la création de richesse.

Le discours à l’ONU du Président de la république concernant la moralisation du capital est une fourberie destinée à apaiser le peuple et à tenter de réduire les luttes qui s’annoncent pour prendre aux actionnaires et rendre aux salariés.

Dans cette affaire, des milliards ont été engloutis pour parer « au plus pressé » ; il faut que nous demandions des comptes à Sarkozy sur les sommes injectées en Europe et en France pour venir au secours des multinationales de la finance et de l’industrie.

De savoir les mesures prises contre ces banques françaises qui ont spéculé sur les actions pourries américaines et sur ces PDG des banques françaises qui ont perdu des milliards d’euros provenant de l’épargne des français.

De même de savoir précisément les pertes du fonds de réserves pour les retraites dont on annonce une dégringolade de plus de 30% de l’argent mis en réserve.

Entre parenthèses, encore une connerie de la gauche plurielle, d’avoir mis en place un bas de laine que les capitalistes ont bouffé alors qu’il aurait été plus simple d’augmenter les cotisations sociales des entreprises.

Ce m’amène aussi à poser les questions des placements en bourse des réserves des retraites complémentaires : y a-t-il eu placements chez les forbans, à combien s’élève les participations dans les fonds pourris, quelles sont les pertes ?

Il faut s’y inquiéter, car les caisses complémentaires ARCO et ARGIRC ont remis à plus tard, en 2009, l’examen du maintien des retraites complémentaires entre 60 et 65 ans.

Des manigances ne sont-ils pas entrain de s’ourdir pour faire payer les inconduites bancaires des placeurs d’argent à tous les assurés.

BABEUF42

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Messages

  • t’inquiète pas Babeuf, si on ne sort pas dans la rue, il restaureront leur taux de profit avec la levée d’impôts exceptionnels sur notre dos. Il faut donc profiter du désaroi des bourgeois (ceux qui détiennent les moyens de production) pour enfoncer le clou et imposer un nouvel ordre mondial (pas moins). La crise du capitalisme est plutôt une excellente nouvelle pour ceux qui ne détiennent rien ... à condition qu’ils se battent en profitant de la discalification totale du capitalisme.

    • JP, je ne m’inquiète pas ; je constate.
      Bien sûr pour agir.
      je ne crois pas à la réaction spontanée mais à la construction.
      Pourquoi ?
      j’ai un anecdote que j’ai pris pour une leçon quand j’étais jeune militant soixante huitard.
      Un jour, nous avions mené une lutte très dure (plusieurs semaines) à la limite de l’illégalité et de l’impopularité ; nous avions bloqué des productions d’aciers et dans un bras de fer avec la direction nous les avions laissées se refroidir au point que les mélangeurs étaient entrain de figer la fonte et de détruire les installations et nous risquions la mise en chômage technique pour un an de 12000 salariés à travers une grève bouchon.
      Nous avions dû changer de forme de lutte.
      Des camarades déçus par une certaine apathie de ceux qui ne participaient pas à la lutte ont employé ce mot : "c’est quand ils seront dans la merde totale qu’ils lutteront" ?
      J’ai constaté, par la suite , que dans le noir, l’obscurantisme, les idées de classe s’affaiblissent : alors connaitre, apprendre, c’est déjà lutter.
      Merci de ta réflexion mais soyons lucide, pour l’instant le désarroi est dans nos rangs et il faut s’en sortir à partir des contradictions du capitalisme dans sa phase de crise systémique qui sera notre vécu habituel avant d’offrir une perspective.
      Là, je crois à l’avenir du communisme et du PCF s’il se débarrasse de tout ce qui l’encombre.
      Ce message s’adresse aussi à ma camarade "La Louve" dont je sens bien que nous ne sommes pas sur le même longueur d’onde.
      Sincèrement BABEUF42

    • Je crois en effet que la crise du capitalisme financier a encore beaucoup de soubresauts à venir .Mais il me semble que le grand patronat a pris la mesure de l’affaire très grave pour son avenir. Sont-ils capables de réajuster le tir alors que les USA sont englués dans deux guerres très coûteuses pour les contribuables américains et non pour les trafiquants d’armes.? Je pense que oui car le mouvement révolutionnaire est relativement faible aux Etats-Unis et en Europe en pleine crise existencielle entre communistes de diverses obédiences et sociaux-démocrates de gauche.Le pouvoir bourgeois a donc un peu de temps pour se retourner car "l’ennemi de classe" n’a pas mis en route ses troupes ouvrières et salariés pour prendre le pouvoir à la bourgeoisie rentière et des élites qui la servent.Ce constat à froid peine beaucoup de militants qui espère le "socialisme" de leur vivant.Force est de constater que les dirigeants "aparatchiks" du mouvement communiste et syndicale sont timorés et ont "peur" de l’affrontement de classe physico-idéologique.Qu’attendent-ils ? Le miracle du mouvement "spontané " des masses ???? Ou bien l’écroulement du système financier capitaliste ????

      je ne suis pas économiste mais il me semble que le système a beaucoup de complices compétents et Paullson en est un parmi d’autres comme Soros ou Warren Buffet. La guerre mondiale comme sortie de crise n’est plus possible à cause des armes de destruction massive...Ils vont donc trouver des solutions d’attente en jouant sur la planche à billets et en réorganisant leur système dans un sens un peu plus vertueux.Les guerres d’Irak et d’afghanistan vont -être négociées pour revenir au calme,de même que le conflit Israëlo-Palestinien afin de relancer la croissance dans des zones "vierges" ayant une jeunesse débordante prête à travailler au lieu de la laisser aux mains des islamistes pour en faire des guerriers anti-américains et anti-occidentaux.Cette conversion "pacifique",contrainte et forcée par les évènements, va se jouer avec l’élection prévue par les lobbyes américains de Barack Obama qui fera "illusion" quelques temps comme Sarko en France.

      L’alternative politique des révolutionnaires marxistes doit donc sortir du "frigidaire" historique pour gagner les nouvelles générations à l’idéal "communiste",lavé de ses défauts staliniens,maoistes et autres erreurs et fautes de dirigeants anciens qui se détériorent dans leur tombe sans être totalement oubliés par leurs descendants idéologiques .Le Nomenklaturisme et l’aparatchikisme,les deux défauts majeurs du révolutionnarisme n’est pas mort malgré l’exemple historique néfaste.

      Je crois que nos débats sur l’avenir proche et lointain sont encore plombés par l’histoire récente,ce qui explique la faiblesse "révolutionnaire".Mais nos adversaires sont aussi faibles par leur paresse induite par le confort du pouvoir et la rente obligatoire.Alors ces deux forces antagonistes ne s’affrontent pas pour l’instant avec violence parce qu’elles sont repus de biens de consommation ...Sauf que 50 % de l’humanité ne consomment pratiquement rien "un dollar jour".Je crois que c’est là que le mouvement révolutionnaire peut se revigorer et retrouver une jeunesse idéologique pour vaincre enfin le capitalisme ......Les vieux révolutionnaires européens peuvent peut-être encore servir de Professeurs pour cette jeunesse africaine,asiatique,arabe,sud-américaine en tirant des leçons de l’histoire récente.Mourir sans voir le socialisme réel au pouvoir ce serait vraiment dommage .......

      bernard SARTON,section d’Aubagne

    • Assez d’accord avec les éléments de cette analyse. Mais on peut rajouter quelques points qui font que cette crise va peut être durer pour les états unis et l’europe.

      Supposition : La chine ne réévaluera pas sa monnaie de si tôt, elle ne cèdera pas à une financiarisation de son économie, n’exportera ses capitaux que pour racheter des banques occidentales si possible ou au pire continuer d’accumuler des bons du trésor américain,
      Elle pourrait avec les réserves en dollar qui continuerait d’augmenter, pratiquer des prêts à court terme pouvant aller d’une manière masquée jusqu’à des taux négatifs contrecarrant ainsi l’idée d’une inflation keynésienne pour les états unis seuls et une déflation pour les autres pays. faire de l’anti usure à court terme pour perdre moins à court terme , mais gagner relativement plus à moyen terme par rapport à la dépréciation du dollar.

      Actuellement Le mexique et le brésil se presse de rembourser leur dette au Fmi pour sortir du piège infernal de cette escroquerie.

      Les états unis n’arrivent pas à garder la main sur les robinets des matières premières.
      Les cliquets sur l’or vert étant d’une fragilité encore plus grandes
      Mais que les états unis gardent leur monnaie et leur usure, ça risque d’être leur tombe.

      Les bourgeoisies nationales de pays comme l’inde et le brésil sentant des rapports de force favorable grâce aux politique extérieures des deux "anciens" pays communistes, la chine et la russie, peuvent espérer des créneaux plus fructifiant que d’être les courroies de transmission des impérialismes européens et us

      Le capital a commencer par l’usure et il finit par l’usure "Marx",

      En europe,

      Le capitalisme allemand sera toujours l’objet d’une attention particulière de la part de la chine et de la russie. diviser pour régner.

      Pour la france avec son histoire impérialiste et son vieux capitalisme financier, tout dépendra de la restructuration encore possible d’une force politique d’extrême gauche à partir non pas de la conscience mais de l’instinct politique de classe de son peuple.

      La lutte de classe existe aussi entre les différents bourgeoisies impérialistes et anti impérialistes, par intérêts.

      Ces contradictions sont elle exploitée en Amérique du sud. Surement quand on voit cuba au milieu de tout ça, comme un vieux renard rouge qu a survécu comme pour transmettre son expérience.

      Alors oui, si les quelques cocos qui restent peuvent donner un coup de main au tiers monde en agissant sereinement içi, cela pourrait aider à empêcher le soubresaut de survie de l’impérialisme américain tenté par une nouvelle guerre mondiale, en accompagnant comme une vielle sage femme l’accouchement du déclin américain.

      Le grand gendarme militaire et idéologique de la domination capitaliste affaibli alors ......