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Caillera, disent-ils

Publie le mercredi 9 novembre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Comme tout un chacun, j’ai été scandalisé par la mort par électrocution des deux jeunes de la banlieue parisienne. J’ai été tout autant scandalisé par les réactions des jeunes qui mettent le feu. J’ai encore plus été scandalisé par les mots du ministre d’état qui a qualifié de « racaille » ces jeunes.

Puis-je dire qu’aucun de ces faits ne m’a étonné ?

Puis-je préciser que tous les habitants de ces quartiers, tous les observateurs sérieux savent que les différentes politiques de la ville depuis trente ans ne disposent pas des moyens ( et je ne parle pas seulement de finances...) nécessaires.

Puis-je rappeler quelques épisodes, notamment niçois, pour l’exemple ?

Les propos de certain élu jonglant sur la Haine entre les communautés gitanes et maghrébines de Bon Voyage,

Les retards -et les aberrations-, dans les travaux de restructuration du collège Bon Voyage et des salles pour les associations, alors que la construction du centre commercial voisin s’est faite tambour battant.

Le refus de la mairie de Nice de proposer le terrain nécessaire pour construire le nouveau lycée de Nice, indispensable pour accueillir les élèves du secteur Est, les obstacles multipliés par certains élus à la construction du lycée de Drap, alors que dans le même temps le lycée - discuté et discutable - de la montagne ouvrait à marche forcée, et dans des conditions curieuses.

La disparition des moyens des services publics de proximité, comme la fermeture de nombreux commerces de ce type, ainsi que la baisse des subventions aux associations qui travaillaient, en toute indépendance, dans les quartiers

Qui ne voit que ce qui se passe aujourd’hui dans les périphéries de nos villes n’est que la conséquence des politiques menées depuis des années par les différents gouvernements qui se sont succédés ? Il ne me rassure pas du tout que l’ancien ministre Tapie, - citoyen condamné par la justice - lance une initiative en faveur des banlieues avec MM. Kouchner et Borloo- ces citoyens qui ont, par mariage, des relais télévisés. Je ne suis pas étonné que le media monopolistique local que dans ma jeunesse les manifestants du premier mai conspuaient sous le nom de NiceMenteur puisse publier chaque jour une « infographie » montrant le classement des cités du département en fonction des véhicules incendiés. Les uns et les autres sont au service de ceux qui veulent que tout change pour que rien ne change.

Et aujourd’hui, comble de la manipulation, le Premier ministre annonce une mesure qu’il considère comme essentielle : le droit à l’apprentissage des 14 ans. Que n’a-t-il annoncé la réouverture de mines, et l’embauche de gosses de six ans, comme du temps de Zola !

Ce dont souffrent ces jeunes, c’est d’abord un déficit d’emploi, pas de carences de formation. La loi du marché, c’est aussi la concurrence mise en place par les employeurs entre les salariés voire les futurs salariés. Quand les enseignants recherchent des stages pour leurs élèves, ils se retrouvent devant nombre de refus liés aux cités d’origine, ou aux apparences physiques, même si personne n’ose le dire.

Ce qui me semble ignoble, c’est de voir comment certains « responsables » profitent d’évènements dont, par leurs mots, attitudes et actions, ils sont largement responsables, pour mettre en place des systèmes qui profiteront encore aux mêmes, et profiteront toujours des mêmes.

Décidément, Tous Ensemble, contre les profiteurs bousiers( oui, j’ai bien ecrit bousiers je persiste et signe car ils ne manquent pas d’r), pour une société libre,égalitaire et fraternelle.

Messages

  • Le lycée de Drap devait se faire puisqu’en juillet les terrains de madame gosciny étaient censé avoir été achetés.....mais depuis plus de nouvelles que se passe t’il exactement

  • La triste réalité

    Je me permets de répondre à vos propos. Tout comme vous, j’ai été scandalisé par la mort des deux jeunes en banlieue parisienne. Par contre, contrairement à vous, je suis beaucoup plus scandalisé par la réaction des jeunes qui mettent le feu, cassent des autobus, agressent des gens dans la rue que par les propos de M Sarkozy qui a qualifié de "racaille" ces jeunes.

    Le terme de racaille, même si il est choquant, est cependant trés parlant pour une grande partie de la population et M. Sarkozy, en employant ce terme, a sûrement voulu éviter d’utiliser la langue de bois pour qualifier ces jeunes. Car, il paraît évident que ce terme de racaille est souvent utilisé par le reste de la population, et il est parfaitement compris par tout le monde.

    La question qu’il convient de se poser est comment définir une racaille avec exactitude dans des termes politiquement correct, puisqu’il est vrai que nous vivons dans un monde où le politiquement correct doit régner. Si vous avez un autre qualificatif qui définit aussi bien tout ce que peut englober comme qualificatif le terme de racaille, et si ce terme peut être également aussi bien compris par toute la population, je suis tout à fait preneur.

    Je ne suis pas un fervent défenseur de M sarkozy, qui joue souvent sur les effets d’annonce au lieu d’agir concrètement. Cependant, il paraît évident qu’il a su mettre l’accent sur un problème grave en France, problème grave que le reste des politiques semblaient ignorer ou ne pas voir.

    Les racailles existent bel et bien. Et je rassure tout les gens bien pensant, les racailles sont de toutes origines.Ce sont de jeunes délinquants qui multiplient les petites incivilités. Ils cherchent souvent l’affrontement, passent leur temps à dévisager les gens, à les intimider physiquement, à les prendre à partie. Ils exigent du respect du reste de la population mais eux ne respectent rien.

    La preuve en est les évènement de ces derniers jours. Leur actions relèvent plus de la délinquance et de l’anarchisme que de la revendication. Ils ne se battent pas pour des idées, leur seul objectif est de casser, de brûler, d’agresser. Ils frappent à l’aveugle, leur cibles sont souvent injustifié, ils ne font preuves d’aucun raisonnement.

    La question qui se pose est de savoir si ces évènements peuvent se justifier par la précarité de ces jeunes ou de leurs parents, par le fait que peu de moyens politiques et financiers ont été fait pour réhabiliter des quartiers mal conçu, par le fait que le chômage touchent beaucoup plus les jeunes de ces quartiers que le reste de la population.

    Ce que je pense, ces que les actions de ces jeunes sont injustifiables et inexcusable, ils n’ont aucune morales, et aucune conscience du bien ou du mal. Leur précarité ne doit en aucun cas excuser leur violence aveugle et leur délinquance.

    Il est tellement facile et démagogique de tout mettre sur le dos des politiques, ou de tout mettre sur le dos de la précarité pour excuser ces jeunes.

    Vous semblez outré par les mesures du gouvernement concernant le droit à l’apprentissage dés 14 ans. Il faut comprendre cette mesure comme une mesure d’urgence qui permettrait de réhabilter certains jeunes qui sont actuellement complètement en marge du sytème éducatif actuel. Doit on attendre que ces jeunes aient 16 ans et donc les laisser traîner deux ans dans la rue sans repère.

    Certe, si on vivait dans un monde parfait, les jeunes iraient dans les écoles jusqu’à 16 ans, ils aimeraient apprendre, respecteraient leur professeur, le système éducatif français disposeraient de plus de moyen, de plus d’infrastructure. Tout le monde vivrait dans de petits pavillons charmants. La bourse n’existerait pas. Tout le monde vivrait en harmonie et dans le partage, plus de grands patrons, plus d’ouvriers, une bonne répartition des richesses.

    Mais nous vivons dans un monde imparfait et compte tenu de ces imperfections, il faut faire au mieux et rapidement. D’où l’intérêt d’un droit à l’apprentissage à 14 ans. Mais peut être avez vous une liste de propositions concrètes et réalistes qui permettraient que tout aille mieux. Si ces propositions réalistes consistent à supprimer la bourse pour vivre dans une société libre, égalitaire et fraternelle, je suis tout à fait d’accord, mais je sais que c’est en pratique impossible et irréalisable. Bienvenu dans la triste réalité chère Marie Dalenga.

    fo